Bientôt la fin des exploits sportifs ?
Une étude de l'IRMES (Institut de Recherche bioMédicale et d'Epidémiologie du Sport) prévoit que les sportifs en particulier et l'espèce humaine en général auront atteint leurs limites physiologiques d'ici cinquante ans. D'ici à 2027, soit une génération, 50 % des records mondiaux ne seront plus significativement améliorables, voire quasiment imbattables. Et d'ici à 2060, l'équipe de chercheurs estime que la totalité des records aura atteint ses limites. Pour réaliser cette étude, l'équipe de chercheurs a analysé l'ensemble des 3.263 records du monde homologués entre 1896 - date des premiers jeux olympiques modernes - et aujourd'hui. Ils ont choisi de se baser sur 5 des disciplines où la performance est purement incontestable et ne relève pas de la simple appréciation d'un juge ou d'un arbitre : l'athlétisme, l'haltérophilie, le cyclisme, la natation et le patinage de vitesse. Cet inexorable déclin des capacités physiques, biologiques et métaboliques s'appliquerait aussi bien aux épreuves sportives qui font appel aux facultés aérobies (patinage de vitesse), anaérobies (haltérophilie), qu'à celles qui sollicitent les groupes musculaires des membres inférieurs (cyclisme) ou supérieurs (lancer du poids), ou mobilisent des efforts explosifs (saut en hauteur) ou de durée très longue (50 km marche). Après avoir élaboré un modèle statistique grâce aux données recueillies, les scientifiques de l'IRMES ont observé qu'aujourd'hui déjà, 99 % des limites physiologiques estimées sont atteints. Dernière conclusion de cette étude de l'IRMES, les femmes, qui se sont mises plus tard au sport, devraient donc rattraper un jour les records masculins. Dans cinquante ans, il ne sera donc statistiquement plus possible de battre un quelconque record, juste de l'égaler, sauf peut-être en subissant des modifications génétiques, ou tout simplement... en trichant. Source : Communiqué Inserm, Février 2008