Cartographie mondiale de la fécondité : dans quel pays avez-vous le plus de chances d'avoir un bébé ?
Où en est aujourd’hui la fécondité dans le monde ? Quelles sont les régions du monde où elle est la plus élevée et la plus basse ? L’Institut national des études démographiques a récemment fait le point sur les deux dernières décennies.
Alors que se pose la question de la baisse de la natalité aujourd’hui en France, l’Institut National des études démographiques publie aujourd’hui un rapport sous forme de cartographie sur la fécondité, oui mais au niveau mondial. Et la baisse ne se cantonnerait pas seulement à la France. Depuis 20 ans, l’indicateur conjoncturel de fécondité (IFC) aurait baissé de 2,8 à 2,3 dans le monde.
Les zones les plus fertiles
Les données de fécondité mondiale fournies par le World Population Prospects montrent que les ICF supérieurs à 3 enfants par femme ne sont aujourd’hui observés que dans quelques zones du monde :
- La majeure partie de l’Afrique ;
- Certaines zones du Moyen-Orient, l’Afghanistan et le Pakistan .
Les ICF de plus de 5 ne sont plus présents qu’au Sahel, en Afrique centrale et dans la Corne de l’Afrique.
Et celles où la natalité est la plus basse
En revanche, deux tiers de la population mondiale se placent désormais sous le seuil de renouvellement des générations (2,1 enfants par femme) soit 152 des 235 zones étudiées rassemblant désormais 63 % de la population mondiale (contre 45 % en 2000).
Les plus basses fécondités s’observent dans :
- Les zones côtières mégalopolitaines chinoises ;
- La Mandchourie ;
- La Corée du Sud, où l’ICF est passé sous le seuil d’1 enfant par femme.
Les populations de l’Europe et de l’Asie orientale, déjà à basse fécondité dans les années 2000, ont été rejointes dans cette catégorie par presque tout le continent américain, une grande partie de l’Inde, l’Indonésie et très récemment les Philippines.
L’Europe, zone à faible fécondité
En Europe, on peut également noter que certaines zones à très faible fécondité sont parmi les rares au monde à avoir connu une légère augmentation de la fécondité depuis 2000. La fécondité y était déjà très basse, passée sous le seuil de renouvellement des générations dès le début des années 1970, voire à la fin des années 1960. Cela était en partie lié à la difficulté pour les femmes de concilier vie professionnelle et garde des enfants. Il s’agit de l’Europe germanique, du nord de l’Italie et de l’Espagne, de l’Europe centrale, de l’Ukraine et de la Russie.
En Europe occidentale, le léger redressement pourrait être en partie lié, comme en Allemagne, à l’afflux récent d’une population immigrée avec une moindre infécondité.
La France comme l’intérieur des États-Unis, l’Australie, le cône sud de l’Amérique latine font partie des zones à faible fécondité (ICF compris entre 1,7 et 2,) ou cette dernière a chuté nettement, à partir de niveaux encore souvent supérieurs à 3 enfants par femme en 2000.
NON aux régimes, OUI à WW !
Les zones de forte fécondité ont quasi toutes entamé leur baisse
Enfin, dernière information, les zones à forte fécondité (plus de 3,5 enfants par femme) sont donc devenues aujourd’hui minoritaires (16,1 % de la population mondiale). Mais la nouveauté c’est qu’elles connaissent aussi des baisses de fécondité remarquables et inattendues. Une baisse liée à l’élévation de l’âge du mariage et l’amélioration, encore insuffisante, de la scolarisation des filles et de leur accès au marché du travail, ainsi que le recours accru, plus ou moins rapide selon les pays, à la contraception, souvent encore déficiente. La baisse de la mortalité infantile réduit aussi le "besoin" de naissances.