Parents, laissez pleurer votre bébé !
À l'heure du coucher ou au milieu de la nuit, les jeunes parents se trouvent presque tous face à un dilemme : laisser pleurer son bébé ou le câliner au premier cri. Une étude américaine, publiée dans la revue Developmental Psychology, offre des éléments de réponse.
Des chercheurs de l'Université de Temple à Philadelphie se sont intéressés au sujet et ont interrogé plus de 1 200 parents de jeunes enfants sur les réveils nocturnes de leurs petits âgés de 6, 15, 24 et 36 mois.
A six mois, les deux tiers des nourrissons se réveillent la nuit une fois par semaine, mais un tiers le fait chaque nuit de la semaine au même âge. Les chiffres baissent à deux nuits par semaine pour la majorité des petits âgés de 15 mois et à une nuit par semaine pour ceux de 24 mois.
“À l'âge de six mois, la plupart des bébés dorment toute la nuit, ne réveillant leur mère qu'environ une fois par semaine“, explique un des auteurs de l'étude, Marsha Weinraub. “Cependant, tous les enfants ne suivent pas ce schéma de développement.“
Parmi les enfants examinés qui ne dorment pas toute la nuit, la majorité d'entre eux sont des garçons, avec pour certains une tendance à l'irritabilité et pouvant facilement être distraits. Ces enfants sont aussi majoritairement allaités au sein.
Pour le Pr Weintraub, cette étude met en évidence le fait que les bébés ont besoin d'apprendre à s'endormir seuls. “Lorsque les mères répondent présent à tous ces réveils nocturnes et/ou si un bébé prend l'habitude de s'endormir au sein, il peut lui être difficile d'apprendre à s'apaiser, ce qui est très important pour un sommeil régulier“, note-t-elle.
“Lorsque les troubles du sommeil persistent au-delà de 18 mois, on conseille aux parents de consulter“, ajoute la chercheuse.
Et de conclure : “Le meilleur conseil est de mettre les enfants au lit à des horaires fixes chaque nuit, de leur permettre de s'endormir seuls et de résister à la tentation d'aller les voir immédiatement en cas de réveil“.
Une étude précédente publiée dans la version internet de la revue Pediatrics* en septembre avait montré que le fait de laisser pleurer les nourrissons ne pouvait pas les affecter émotionnellement ni mettre à mal la relation parents-enfant (voir notre article sur le sujet).
Relaxnews
Sources “Patterns of developmental change in infants' nighttime sleep awakenings from 6 through 36 months of age“, Developmental Psychology, Vol 48(6), Nov 2012, 1511-1528 (accessible sur Internet).
*Five-Year Follow-up of Harms and Benefits of Behavioral Infant Sleep Intervention: Randomized Trial - Harriet Hiscock et al. - Pediatrics - Published online September 10, 2012 (abstract accessible en ligne).