10 critères pour bien choisir son lecteur de glycémie
Evaluer le taux de sucre dans son sang, c'est le quotidien des patients diabétiques. Répété plusieurs fois par jour, ce geste permet de mieux gérer sa maladie. Pour minimiser les contraintes de cette autosurveillance, les lecteurs de glycémie sont de plus en plus pratiques. Grâce à nos conseils, choisissez le bon !
Selon l'Organisation mondiale de la santé, 422 millions de personnes sont atteintes de diabète dans le monde. La France n'est pas épargnée avec environ 3,7 millions de malades. Face à cette maladie chronique caractérisée, le patient est souvent acteur de sa prise en charge en surveillant lui-même son taux de sucre dans le sang. Une auto-surveillance qui a longtemps été perçue comme une contrainte supplémentaire pour le malade. Mais aujourd'hui, des lecteurs de glycémie nouvelle génération facilitent la vie des diabétiques. Encore faut-il choisir le bon !
L'intérêt de la surveillance glycémique
L'autosurveillance glycémique (ASG) est apparue dans les années 1970. Elle consiste pour le patient diabétique à mesurer lui-même son taux de sucre dans le sang, à l'aide d'un appareil appelé lecteur de glycémie. C'est un élément central de l'éducation thérapeutique et donc de la prise en charge des personnes diabétiques.
Pour les diabétiques de type 1, ces résultats sont très importants car ils permettront d'adapter ou d'ajuster le traitement par insuline. Chez les diabétiques de type 2, cette surveillance de la glycémie est également recommandée chez les patients pour lesquels l'insuline est envisagée à court ou moyen terme selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé.
Indispensable à la prise en charge du diabète, l'autosurveillance glycémique est parfois ressentie comme une contrainte ou un facteur d'angoisse. Au contraire, elle est un outil pour mieux vivre avec son diabète. Encore faut-il pouvoir bénéficier d'un lecteur de glycémie fiable et simple.
Les 10 conseils pour bien choisir son lecteur de glycémie
Au-delà des efforts concernant l'éducation thérapeutique du patient, les fabricants ont intégré aux lecteurs de glycémie de très nombreux progrès technologiques. En 1974, le premier lecteur de glycémie pesait près d'un kilo, et le premier lecteur de glycémie "portable" date de 1981, mais il nécessitait une quantité de sang importante, une "grosse" goutte de 15 à 20 microlitres et un délai d'attente de plusieurs minutes pour vérifier le résultat. Aujourd'hui, les lecteurs sont plus petits, plus maniables, faciles à transporter et plus rapides. Quels sont les critères à vérifier avant de faire votre choix ?
1. La prise en charge par la mutuelle
Le prix d'un lecteur de glycémie est également un facteur déterminant. Sachez par ailleurs que l’appareil n’est remboursé par la Sécurité sociale tous les 4 ans qu’en cas de diabète traité par insuline ou de rétinopathie diabétique.
2. Le mode de prise des mesures
Il existe aujourd'hui deux principales manières de mesurer le taux de sucre dans le sang : les lecteurs à bandelettes réactives et les dispositifs à électrode pouvant calculer la glycémie en continu.
- En ce qui concerne les lecteurs à bandelettes réactives, c'est le sang déposé sur cette dernière qui va déclencher une réaction chimique proportionnelle à la quantité de sucre dans le sang. Attention, cette valeur peut être affichée dans deux unités différentes sur certains lecteurs. Dans ce cas, choisissez celle que votre médecin aura indiquée et surtout n'en changez pas en cours de suivi. Pour faire l'analyse, le lecteur et la bandelette ne se suffisent pas, il faut l'associer à un auto-piqueur utilisant des lancettes. Chaque marque de lecteur et d'auto-piqueur est compatible avec un type de consommables.
- Les lecteurs de glycémie plus récents permettent de se passer de bandelettes car ils mesurent le sucre dans le sang au moyen d'une électrode qui déclenche une réaction électrochimique directe, qui génère des micro-courants interprétés dans le lecteur. Des systèmes d’autosurveillance du glucose interstitiel par système flash existent également. Placés sur le bras de la personne diabétique, ils permettent de mesurer la concentration du glucose environ toutes les 10 secondes et peuvent, selon les modèles, transmettre en continue les données ou à la demande via un scan de l'appareil.
3. Le confort d'utilisation
Les derniers lecteurs nécessitent des volumes de sang de plus en plus faibles, ce qui permet des piqûres tout en douceur selon les modèles d'auto-piqueurs. Vous devrez également vous assurer que le réglage de l'appareil n'est pas trop compliqué.
4. La précision
Pensez à vous renseigner sur la précision de l'appareil. Certains modèles peuvent signaler si le volume de sang est insuffisant, prendre en compte les facteurs extérieurs comme l'humidité ou la température ainsi que le taux d'hématocrite (taux de globules rouges, un indice important pour pouvoir suivre la glycémie pendant une grossesse) et même reconnaître les bandelettes périmées pour empêcher leur utilisation.
5. La navigation
Certains appareils électroniques, notamment ceux connectés, permettent une navigation simple entre les analyses récentes ou anciennes. Des fonctionnalités diverses sont proposées selon la marque : écran tactile et navigation intuitive, carnet de surveillance automatisé, calculateur d'insuline…
6. La connectivité de l'appareil
Que la mesure soit faite par bandelettes ou par électrode, de plus en plus de lecteurs permettent, grâce à un logiciel, de télécharger les glycémies sur l'ordinateur ou sur son smartphone via des applications. Ces données permettront d'analyser statistiquement les variations, mais elles ne remplacent pas le carnet d'autosurveillance, recommandé pour mieux suivre sa situation.
7. La mémoire du glucomètre
Si vous optez pour un modèle non-connecté, choisissez un appareil disposant d’une forte capacité de mémoire pour pouvoir bénéficier d’une vision globale de l’évolution de votre taux de glycémie.
8. La rapidité
Le temps de lecture de la glycémie est également à prendre en compte, il est moins contraignant d'attendre quelques secondes que plusieurs minutes...
9. L'ergonomie
Les petits modèles permettent une prise en main rapide. Leur look peut séduire les plus jeunes patients, chez qui la surveillance de glycémie est parfois mal vécue. Du côté pratique, si vous avez des difficultés à lire les petits caractères, vérifiez la taille de l'affichage.
10. Le système d'alimentation
A pile ou sur secteur, les deux modes d'alimentation présentent leurs avantages.
Le critère principal reste vos besoins
Ce sont autant d'atouts pour mieux suivre et ajuster le traitement. Mais, dans tous les cas, le lecteur doit répondre à vos attentes. Il n'y a pas de bon choix générique car chaque personne a des désirs et des utilisations différentes. Établissez une liste de ce qui est important pour vous et voyez avec votre médecin et votre pharmacien pour faire le meilleur choix. Dans tous les cas, n'hésitez pas à poser toutes les questions qui vous viennent à l'esprit aux professionnels de santé. Il est important pour vous de connaître parfaitement votre futur lecteur et son utilisation.
La Haute Autorité de Santé recommande que, lors de la prescription d'un dispositif d'autosurveillance glycémique, le médecin explique à son patient les enjeux et organise les modalités de l'autosurveillance : fréquence, fixation des horaires, objectifs glycémiques, mais aussi décisions thérapeutiques à prendre en fonction des résultats.
Bien utiliser son lecteur de glycémie
Le bon usage du lecteur est ensuite indispensable.
- Première recommandation : vérifiez régulièrement que votre lecteur est bien réglé et que les résultats qu'il indique sont fiables. Pour cela, vous pouvez utiliser les solutions de contrôle fournies par les laboratoires. Autre possibilité, utiliser des bandelettes qui permettent un contrôle visuel de la valeur de la glycémie grâce à la couleur.
- Vérifiez également que vos bandelettes ne sont pas périmées, elles risqueraient dans ce cas de vous induire en erreur. Elles ne doivent pas être humides et conservées à une température raisonnable.
- Ne désinfectez pas le bout de votre doigt, ne touchez pas la bandelette sur sa partie réactive, cela pourrait également fausser le résultat. Vérifiez régulièrement les piles ou batteries ainsi que la propreté de votre appareil.
- Et s'il fait trop chaud ou trop froid, prenez des précautions. En effet, les réactifs et bandelettes supportent mal les grandes chaleurs et les grands froids mais également les brusques variations de températures. Si vous devez transporter ces réactifs, conservez-les dans leurs emballages d'origine et choisissez la solution des pochettes isothermes sans y ajouter de glace ou autre.
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