Incontinence : les risques d'une pratique sportive intense
La pratique intense d'une activité sportive augmente le risque d'incontinence urinaire. Des études ont montré que chez les jeunes sportives de haut niveau, 10 à 40 % sont concernées par des fuites urinaires. Les conseils de Doctissimo pour une pratique sportive sans danger !
Si la pratique d'une activité sportive régulière est souhaitable pour entretenir la santé, un excès de sport peut s'avérer dangereux pour le périnée. Ainsi les femmes pratiquant un sport de haut niveau sont plus sujettes que les autres à l'incontinence urinaire.
Des risques non-négligeables pour le périnée
Il existe plusieurs types d'incontinence. Une pratique excessive d'un sport peut augmenter le risque de ce qu'on appelle l'incontinence d'effort, qui se caractérise par des fuites provoqués par la toux, le rire, des activités sportives... Ce trouble traduit une faiblesse des muscles du périnée et du sphincter urinaire qui maintiennent fermée la vessie et empêchent naturellement les écoulements d'urine. Lorsque la pression sur la vessie est augmentée, cela se traduit par des fuites urinaires. Mais lorsque celui-ci est trop souvent sollicité, il peut perdre son tonus musculaire. Les sphincters n'assurent alors plus leur fonction de continence et des fuites peuvent survenir. Ainsi, les jeunes filles ou les femmes pratiquant un sport de haut niveau sont bien plus sujettes que les autres femmes, aux fuites urinaires. Mais les sportives renommées ne sont pas les seules concernées. "Les femmes qui s'adonnent trois à quatre fois par semaine à des séances de fitness intense mettent autant en danger leur périnée que les sportives de haut niveau" affirme le Dr. Sophie Conquy, Praticien Hospitalier dans le service d'Urologie de l'hôpital Cochin et membre de l'association française d'urologie (AFU). Les séances d'abdos seraient ainsi particulièrement délétères pour le périnée.
Nous n'avons pas toutes le même périnée
Il n'est pas question de bannir le sport de votre agenda pour autant. "Une activité physique normale est souhaitable. Elle permet de conserver un bon capital musculaire" précise le Dr. Conquy. S'il est difficile de définir ce qu'est une activité physique "normale", il est aisé de savoir quels sports sont considérés "à risque". Plus ils sollicitent les abdominaux et le périnée, plus ils sont dangereux. De même pour les sports où les impacts au sol sont violents, car ils "tassent" les muscles du périnée. Le Dr. Conquy déconseille donc "la course à pied, le jogging, le tennis, l'équitation, le trampoline ou encore la corde à sauter". En revanche, vous pouvez vous adonner à la natation et au cyclisme en toute sécurité, car ce sont des sports dits "portés". Ces règles générales ne s'appliquent cependant pas à toutes les femmes. "Nous ne sommes pas toutes égales en terme de périnée" remarque le Dr. Conquy. Il est donc indispensable de faire contrôler la qualité de son périnée avant de se lancer dans un sport, de haut niveau ou non. Ce dépistage peut être fait par un gynécologue ou par un urologue. Si le périnée est de mauvaise qualité, une rééducation périnéale pourra être proposée.
Si l'excès de sport peut être nocif pour le périnée, une activité sportive raisonnable lui permet de conserver un bon tonus musculaire. Dans tous les cas, il est vivement conseillé de faire contrôler son périnée avant toute pratique sportive.