MĂ©nopause : Ă©tapes, symptĂ´mes, traitements

 Dr Corinne Tutin
Dr Corinne Tutin Médecin et journaliste santé
Mis Ă  jour le 

Validation mĂ©dicale : 04 septembre 2017
Jesus Cardenas
Jesus Cardenas médecin, ancien directeur médical

Chaque année, 400 000 femmes parviennent en France à l'âge de la ménopause et plus de dix millions de femmes sont ménopausées dans notre pays. Certaines manifestations cliniques et biologiques peuvent évoquer l'arrivée de cette étape clé de la vie. 

La ménopause est cette nouvelle phase dans la vie et la santé féminines. D'abord marquée par l'arrivée des règles à la puberté, puis rythmée chaque mois par un cycle, mis en suspens momentanément au cours d'une grossesse, la femme découvre autour de la cinquantaine un moment encore si tabou : la ménopause. Préménopause, périménopause, ménopause, ... Faisons le point pour identifier toutes les phases de cette période, définir leurs symptômes et mieux les vivre.

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Ménopause chez la femme : définition, vers quel âge survient-elle ?

La ménopause correspond à l'arrêt de fonction ovarienne, c'est-à-dire de la production des hormones ovariennes : l'estrogène et la progestérone. En France, ce phénomène se produit à 51 ans, en moyenne. Mais il existe des fluctuations d'une femme à l'autre et la ménopause peut se produire naturellement entre 40 et 55 ans. Elle est, en règle générale, avancée d'un an ou deux chez les grosses fumeuses.

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Des facteurs génétiques influencent sa date de survenue et on a constaté que l'âge de la ménopause est souvent le même d'une mère à une fille, mais ce n'est pas obligatoire. A la différence de l'âge de la puberté, l'âge de la ménopause a peu évolué depuis plusieurs décennies et il n'est pas modulé par la prise de la pilule.

Combien de temps dure la ménopause ?

Elle peut durer de quelques mois à 8 ans, mais persiste de 4 à 5 ans en moyenne.

La durée de la ménopause est estimée à 5 ans en moyenne, mais en réalité, les symptômes peuvent durer de quelques mois jusqu'à 10 ans.

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Qu'est-ce que la ménopause précoce ?

Cependant, 4 % des femmes ont une ménopause spontanée entre 25 et 35 ans. Ce diagnostic est confirmé par l'élévation des gonadotrophines plasmatiques ou urinaires. On distingue plusieurs formes de ménopauses précoces :

  • La ménopause précoce héréditaire est génétique de transmission dominante. Elle concerne des familles où les femmes sont toutes touchées très jeunes par la ménopause ;
  • Certaines ménopauses précoces sont provoquées par des traitements médicaux : il s'agit de castration réalisée par une radiothérapie ou des traitements de chimiothérapie utilisés notamment dans les traitements des cancers ;
  • D'autres ménopauses précoces traduisent la conséquence sur l'ovaire d'un stress intense ou prolongé. Il est également possible qu'une malformation ovarienne préexistante soit en cause.
  • Dans ces cas exceptionnels, l'aménorrhée est brutale et les signes cliniques sont très importants.Lorsqu'il s'agit d'un phénomène naturel, la ménopause entraîne sur le plan physiologique une diminution de sensibilité de l'ovaire aux gonadotrophines FSH et LH ainsi qu'une diminution du nombre de follicules ovariens sans épuisement total. Des 400 000 ovocytes environ présents à la naissance, il en reste 40 000 à la puberté.
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Quelles sont les 3 phases de la ménopause ?

1. La péri- ou pré-ménopause

Témoignant de l'arrêt de la fabrication d'hormones par les ovaires, le début de la ménopause est délicat à identifier avec précision car la cessation de l'activité ovarienne se fait progressivement. La ménopause est ainsi précédée d'une période, qui dure en moyenne 3 à 4 ans, où les ovaires commencent à moins bien fonctionner. On parle de périménopause pour caractériser cette phase de la vie des femmes qui apparaît vers 47 ans en moyenne, mais parfois bien plus tôt.

Pendant la périménopause, les ovulations se font moins bien, ce qui débouche dans un premier temps sur un déficit de la production de progestérone, alors que la sécrétion d'oestrogènes est préservée. L'excès relatif d'oestrogènes par rapport à la progestérone peut être source de gonflements des seins ou de l'abdomen ou de prise de poids. Les règles tendent aussi à devenir de plus en plus irrégulières avec le temps.

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Lorsque la cinquantaine s'approche, la production d'oestrogènes baisse à son tour et sécheresse vaginale et bouffées de chaleur peuvent se manifester.

A lire aussi : Préménopause : définition, symptômes et traitements

2. La ménopause

Un jour, les règles cessent d'apparaître, mais attention cela n'est pas toujours définitif. Elles peuvent survenir de nouveau après des interruptions très longues, les cycles étant devenus totalement irréguliers. Même si vous n'avez plus de règles, vos ovaires peuvent par ailleurs continuer à produire des oestrogènes durant un an ou deux. Si votre médecin vous prescrit alors un progestatif durant dix jours par mois, des cycles avec des règles pourront réapparaître. Ceci signifie que vous n'êtes pas encore véritablement ménopausée.

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Vous le serez vraiment et il s'agira de ménopause confirmée lorsque le traitement progestatif ne sera plus jamais suivi de l'apparition de règles, ce qui veut dire que les ovaires ont cessé totalement de produire des oestrogènes.

3. La post-ménopause ou ménopause confirmée

Après quelques mois ou années de turbulence, le dérèglement hypothalamique va s'arrêter, le taux de FSH cérébrale qui avait pu être multiplié par dix diminue et les ovaires cessent définitivement de produire toute hormone. C'est la post-ménopause, qui durera jusqu'à la fin de la vie. Le risque de maladies cardiovasculaires s'accroît et peut alors s'installer une ostéoporose, favorisée par le manque d'oestrogènes. La peau tend aussi à devenir moins souple et plus sèche et des troubles urinaires peuvent survenir. Autant de symptômes dont il faut parler à votre médecin, car on dispose aujourd'hui de traitements efficaces pour les soulager.

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Quels sont les premiers symptômes et effets secondaires de la ménopause ?

A la ménopause, des bouffées de chaleur sont constatées chez une forte majorité des femmes (les deux tiers ou les trois quarts selon les auteurs). Ce trouble est en rapport avec une stimulation excessive des centres cérébraux (hypothalamus), qui commandent le fonctionnement des ovaires pour compenser le manque d'oestrogènes. Et la ménopause s'associe en général à une augmentation du taux de FSH(hormone folliculostimulante) d'origine cérébrale et à un effondrement du taux d'oestradiol.

Les bouffées de chaleur persisteront plus de 5 ans chez une femme sur deux et plus de 10 ans chez une femme sur quatre. Leur intensité est variable, mais certaines femmes sont très gênées et tireront parti d'un traitement hormonal substitutif associant oestrogène et progestatif.

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D'autres symptômes accompagnent les bouffées de chaleur. Il s'agit de :

  • Maux de tête ;
  • Sueurs nocturnes ;
  • Fatigue ;
  • Sautes d'humeur ;
  • Insomnies et autres troubles du sommeil ;
  • Irritabilité ;
  • Anxiété ;
  • Douleurs articulaires.

Si vous souffrez de vertiges, sachez qu'il ne s'agit pas d'un symptôme de la ménopause. Il peut s'agir d'un simple vertige positionnel mais si les vertiges se répètent ou s'aggravent, consultez votre médecin traitant pour en rechercher les causes.

Quel lien entre ménopause et ostéoporose ?

Lors de la ménopause, les ovaires cessent de produire des œstrogènes. Or, celles-ci jouent un rôle important dans le remodelage osseux, en freinant la déminéralisation osseuse.

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Avec la diminution, puis l'arrêt de la production d'estrogène, la ménopause induit souvent une perte de la masse osseuse : Les os se fragilisent, le risque d'ostéoporose augmente.

Diagnostic : Comment savoir si l'on est ménopausée ?

Comment savoir si l'on fait face au début de la ménopause ? Le diagnostic se base sur l'absence de règles depuis 12 mois chez la femme d'environ 50 ans. Si votre médecin a besoin de davantage de précisions, en fonction de vos antécédents médicaux par exemple, il peut vous prescrire des examens, des analyses de sang pour doser vos hormones.

Sur le plan biologique, on constate :

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Ces examens ne sont généralement prescrits que dans le cas d'une ménopause précoce, et doivent être complétés par des examens cliniques et paracliniques adaptés.

En règle général, l'âge et les symptômes décrits suffisent pour déterminer la survenue de la ménopause.

Quel traitement pour diminuer les symptômes de la ménopause ?

La plupart du temps adopter un mode de vie plus sain permet de réduire l'intensité des symptômes de la ménopause. Lorsque ces derniers sont trop intenses et provoquent des gênes difficiles à gérer, votre médecin peut vous proposer certains traitements : un traitement hormonal de la ménopause (THM) en fonction de vos antécédents médicaux ou un traitement non hormonal (béta-alanine).

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Les traitements hormonaux : oestrogènes et les progestatifs

Il existe deux grandes catégories d'hormones employées pour diminuer les effets de la ménopause : les oestrogènes et les progestatifs. Les traitements substitutifs consistent généralement en une association des deux types d'hormones, mais il peut s'agir de l'une ou de l'autre suivant le cas.

Les estrogènes permettent de diminuer ou de supprimer les effets les plus gênants de la ménopause : bouffées de chaleur, sécheresse vaginale et sueurs nocturnes. On y associe des progestatifs parce qu'ils ont un effet protecteur vis-à-vis du cancer de l'endomètre et du côlon. Leurs propriétés protectrices contre les maladies cardiovasculaires restent plus controversées. Ils empêchent aussi le développement massif de l'endomètre et donc les saignements importants.

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Il faut savoir que l'association "estrogènes et progestatifs" augmente légèrement le risque de cancer du sein. Il faut donc discuter avec votre médecin avant de choisir l'une ou l'autre des alternatives. Le fait de ne pas prendre de THS n'empêchera pas la survenue d'un cancer si vous y êtes prédisposée. Le meilleur moyen reste d'être suivie et dépistée par un médecin ou un gynécologue.

A noter que la HAS (Haute autorité de santé) recommande les THS lorsqu’ils sont gênants au point d’altérer la qualité de vie des femmes. Mais la HAS rappelle que les risques connus de ces traitements se confirment et recommande un traitement aux doses les plus ajustées et le plus court possible, réévalué au moins chaque année, avec une information de la patiente sur les bénéfices/risques.

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Certains médicaments qui agissent sur ces troubles de la ménopause permettent aussi de prévenir l'ostéoporose, il n'est cependant pas recommandé d'utiliser les THS si la seule préoccupation est d'empêcher un risque de fracture et qu'il n'y aucun troubles classiques de la ménopause. D'autres médicaments contre l'ostéoporose sont alors utilisés.

Quelles contre-indications au THM ?

Le THM n'est pas indiqué en présence d'antécédent de cancer du sein ou d'accident vasculaire cérébral.

Autres traitements alternatifs

La phytothérapie, l'homéopathie et certaines cures en oligoéléments, accessibles sans ordonnance peuvent également être proposés. Demandez conseil à votre pharmacien.

Ménopause : quel régime alimentaire adopter ?

  • Faire le plein de calcium pour lutter contre l'ostéoporose : produits laitiers, chou, chou kale, salade, épinards, betterave.
  • Eviter le grignotage et choisir une collation healthy type fruits, fruits secs, fromage blanc, amandes.
  • Privilégier une alimentation riche en fruits et légumes, type régime méditerranéen qui permet de lutter contre les risques cardiovasculaires.
  • Adopter un régime riche en fibres. Ces derniers sont rassasiants et contiennent des antioxydants.
  • Eviter la consommation d'alcool, de café et de thé qui comme tous les excitants ont tendance à favoriser les bouffées de chaleur.
  • S'hydrater en buvant au moins 1.5 litres d'eau par jour. On peut aussi boire dans la journée des bouillons, des tisanes et manger des fruits et légumes riches en eau.
  • Eviter les plats préparés, la cuisine industrielle qui est très riche en graisses et en sels.
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Des apports estimés entre 1 500 et 2 000 voire 2 200 Kcal doivent se répartir harmonieusement entre les différents nutriments :

  • Des glucides évidemment (50 à 55 % de l'apport énergétique total) ;
  • Des lipides en quantités modérées (30 à 35 %) ;
  • Et une bonne dose de protéines (12 à 17 %).

D'une manière générale, prendre soin de son hygiène de vie peut particulièrement aider à mieux vivre la ménopause, que ce soit au niveau alimentaire ou sur le plan sportif. En effet, dans cette période de la vie d'une femme, une alimentation plus adaptée, plus riche en calcium et la pratique d'une activité physique auront des effets bénéfiques sur les bouffées de chaleur, sur la santé cardiovasculaire, sur les risques de dépression et d'ostéoporose.

La ménopause chez l'homme : ça existe ?

La ménopause chez les femmes se caractérise par l'arrêt de la production d'hormones ovariennes (oestrogènes et progestérone). De leur côté, les hommes connaissent une diminution progressive de la production de testostérone : Dès la puberté, les hommes produisent la testostérone, mais à partir de 30 ans le taux diminue lentement chaque année d'environ 2%.

A la différence de la ménopause chez la femme, l'andropause ne met pas fin à la capacité de reproduction. Aussi, l'andropause n’a pas de caractère systématique : elle n’affecte pas tous les hommes.


Révision médicale : 04/09/2017
Jesus Cardenas
Jesus Cardenas médecin, ancien directeur médical
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