Ostéoporose : une prévention de longue haleine
Avec l'augmentation de l'espérance de vie, l'ostéoporose va devenir une affection de plus en plus courante. C'est une bonne raison pour mettre en oeuvre un certain nombre de mesures préventives simples, dès l'enfance.
L'os est un tissu en constant renouvellement. Sa masse croît jusqu'à la fin de l'adolescence, reste généralement stable jusqu'à la cinquantaine, puis diminue régulièrement, surtout chez les femmes ménopausées. Plus le capital osseux est important au moment de la ménopause et plus le risque ultérieur de complications de l'ostéoporose sera faible. C'est dire que la prévention de l'ostéoporose doit se faire en réalité tout au long de la vie, pour préserver ce capital osseux.
Prévenir dès l'enfance pour faire de vieux os
Durant l'enfance et l'adolescence il est important d'assurer un apport suffisant de calcium (1,2 g/j) par les laits et les produits laitiers. C'est à cet âge que le sport est le plus bénéfique, à condition d'être pratiqué de manière raisonnable. En effet, chez les filles des entraînements intensifs peuvent provoquer une aménorrhée (absence des règles) et une carence en estrogènes, source de perte osseuse. L'anorexie mentale, associant carence alimentaire et aménorrhée, est responsable d'une fragilité osseuse durable. Jusqu'à la ménopause, les périodes d'aménorrhée prolongée, signe de carence estrogénique, doivent être évitées.
A l'âge adulte, il faut veiller à maintenir un apport calcique correct (1g/j), éviter de fumer et limiter sa consommation d'alcool. En effet, tabac et alcool agissent directement sur les cellules qui forment l'os et le tabagisme est associé à une ménopause plus précoce. Surveillez également votre alimentation, car le sel augmente l'élimination du calcium.
Faire travailler ses muscles contre résistance
L'exercice physique reste un facteur de prévention essentiel tout au long de la vie. Les muscles, en se contractant, exercent une traction sur les extrémités osseuses, ce qui a pour effet de stimuler l'os et de le renforcer. Tous les exercices ne sont pas équivalents.
Les plus efficaces sont ceux qui sont réalisés contre une résistance (on sait que l'ostéoporose est la principale complication des vols en apesanteur). Ainsi mieux vaut faire une vingtaine d'exercices avec des haltères ou des élastiques que plusieurs centaines sans résistance. Il est important de faire travailler les zones les plus fragiles, jambes en particulier, la fracture du col du fémur étant la principale complication de l'ostéoporose.
Les mesures préventives doivent être particulièrement strictes en cas de traitement à base de cortisone, cette dernière augmentant le risque d'ostéoporose.
Il n'est jamais trop tard
A la ménopause, le traitement hormonal substitutif retarde la perte osseuse. Des études ont montré une diminution de 50 % à 80 % du risque de tassements vertébraux et de 25 % du risque d'autres fractures au cours des cinq premières années de traitement*. En l'absence de contre-indications, ce traitement est recommandé contre l'ostéoporose. Il peut être instauré à tout moment, même plusieurs années après le début de la ménopause, et maintenu une dizaine d'années.
Les apports de calcium sont notoirement insuffisants chez la plupart des Français. En cas de carences, des suppléments doivent être pris en continu. En hiver, il est nécessaire de les associer à de la vitamine D, car l'exposition solaire est généralement trop faible.
Différents traitements indiqués dans le traitement de l'ostéoporose car ils réduisent la perte osseuse et le risque de fracture, ont également une action préventive et pourraient être proposés aux femmes les plus exposées.
Enfin, l'activité physique doit être plus prudente à mesure que l'on avance en âge, mais il est important de rester actif, de marcher, voire de pratiquer une gymnastique adaptée.
* Arch Intern Med. 1997;157:2181-2187