Les césariennes ont régulièrement augmenté dans tous les pays développés. En France, un enfant sur cinq naît aujourd'hui grâce à cette technique. Quelles sont les raisons de cette augmentation ? Le bénéfice de cette opération est-il réel par rapport aux risques ? Etat des lieux.
Selon l'Institut de Veille sanitaire1, le nombre de césariennes a doublé en France en 25 ans. Il est passé de 10,8 % en moyenne en 1981 a près de 21,1 % en 2003. Cette augmentation pose bien sûr la question de la pertinence de cet acte. Y-a -t-il une hausse des grossesses à risque (liée par exemple à l'age de la mère) ou est-ce devenu une opération de confort, que ce soit pour le service médical ou parfois à la demande des parents ?
Une hausse des césariennes entre 1970 et 1990
Pour les Dr Capelle, Agostini, Bretelle et Blanc de Marseille 2, l'augmentation des césariennes entre 1970 et 1990 était corrélée à une baisse la mortalité maternelle et des problèmes liés à la naissance (mais d'autres facteurs entrent en jeu, tel que l'amélioration globale des soins). Mais depuis, la hausse n'est pas corrélée à une diminution des taux de mortalité ou des admissions en réanimation néonatale.
Les raisons du boom des césariennes
Alors pourquoi cette augmentation des césariennes si elles ne sont pas justifiées ? Pour les obstétriciens, il s'agit souvent d'une application du fameux principe de précaution. Les maternités ne veulent plus prendre de risque avec des grossesses potentiellement dangereuses : présentation par le siège, utérus cicatriciel (antécédents de césarienne notamment), grossesse multiple… Les établissements veulent par la même se protéger de tout risque de procès. Et la césarienne permet un gain de temps et une gestion plus simple des locaux et des équipes… Certains parlent même de gain économique pour certaines cliniques, une césarienne étant facturée plus cher qu'un accouchement par voie basse à la sécurité sociale.
A la demande des patientes ?
Mais parfois, la demande émane des patientes elles-mêmes, qui souhaitent préserver leur sphère génitale, par peur des déformations, de l'épisiotomie ou des risques d'incontinence. C'est le cas par exemple sur notre forum césarienne, ou Roxynini souhaite une césarienne pour son accouchement, notamment par "peur de ne pas être capable de pousser et peur d'être déchirée par un accouchement naturel".
Mais la réponse de Mapple2 remet un peu les pendules à l'heure : "Pour avoir vécu les deux, une belle césarienne et un bel accouchement voie basse, il n'y a pas photo, la voie basse est beaucoup moins "traumatisante" pour le corps, on s'en remet beaucoup plus vite, moins de fatigue, de douleurs, de contraintes... Je crois Roxynini que tu idéalises la césarienne. C'est une opération faite pour sauver des vies, pas pour arranger les gens... Ce n'est pas une chirurgie esthétique !".
Une césarienne n'est pas anodine
Si la césarienne n'a plus forcément d'impact positif, elle peut même devenir un facteur de risque supplémentaire. L'étude menée par l'InVS 1 a montré que le risque de mort maternelle, certes faible, est multiplié par 3,5 en cas de césarienne. Et l'étude souligne que le risque est le même qu'il s'agisse d'une césarienne programmée à l'avance ou d'une opération d'urgence lors de l'accouchement ! En cause : les thromboses et autres accidents veineux, les infections et les risques liés à l'anesthésie. La césarienne présente ainsi les risques inhérents à toute opération de chirurgie abdominale.
Pour connaître le taux de césarienne de chaque maternité, vous pouvez utiliser notre guide.
L´association Césarine, de mamans concernées par la césarienne http://www.cesarine.org/