Rapport sur la périnatalité en France (2005)
Le suivi de la grossesse et l'accouchement s'améliorent en France. 9 femmes sur 10 ont bénéficié de 7 visites durant ces neuf mois, les accouchements déclenchés sont stables et la péridurale est devenue la norme. Seules ombres au tableau : les césariennes augmentent et il y a un peu plus de prématurés et d'enfants de faible poids à la naissance. A l'heure de la journée mondiale de la santé, consacrée aux femmes et à leurs enfants, état des lieux de la maternité en France.
Toutes les femmes enceintes se posent de nombreuses questions sur le suivi de leur grossesse et leur accouchement. Elles peuvent être rassurées : la prise en charge s'améliore dans les maternités. C'est ce que souligne un rapport de la direction de la recherche, des études et de l'évaluation des statistiques (Drees), qui a évalué le suivi des naissances entre 1994, 1998 et 2003.
Périnatalité en France : le comportement des femmes enceintes
D'abord, ce sont des femmes plus soucieuses de leur santé :
- Elles fument moins avant la grossesse (36 % en 2004 contre 39 % en 1998), et elles s'arrêtent un peu plus fréquemment avant le 3e trimestre (21,8 % fument toujours, contre 25 % en 1998).
- Elles ont en moyenne un niveau d'étude supérieur et sont plus nombreuses à travailler.
Seul point noir : elles tombent enceinte de plus en plus tard et ces grossesses tardives augmentent les risques de prématurité, de naissances multiples et de complications…
Périnatalité : les femmes ont plus de facilité à avoir un enfant
Autre bonne nouvelle : les femmes ont plus de facilité à avoir un enfant. Ainsi :
- Plus d'une sur cinq est tombée enceinte dans le mois qui a suivi l'arrêt de la contraception.
- Elles sont plus de 70 % à avoir patienté moins de six mois.
Mais une femme sur 10 (9,5 % exactement) a du attendre plus de deux ans sa grossesse.
Signe d'une meilleure fécondité : le recours aux traitements pour infertilité baisse. Il est passé 5,7 % en 1998 à 5 % en 2003. Dans la moitié des cas, il s'agissait d'inducteurs de l'ovulation, et 35 % des cas étaient des fécondations in vitro.
Périnatalité : un meilleur suivi
Le principal constat de cette étude est que le suivi des femmes s'améliore. Elles sont en effet neuf sur dix à avoir bénéficié des sept visites prénatales "réglementaires".
Le suivi de la grossesse est effectué principalement par :
- les gynécologues et obstétriciens (65,5 % en maternité, 46,6 % en ville),
- les sage-femmes (24,5 %)
- les médecins généralistes (15,5 %).
Le nombre d'échographies continue d'augmenter légèrement : alors que l'on recommande d'en faire trois, la moyenne est de 4,5, avec plus d'une femme sur 5 qui en a passé six ou plus.
Quelques points noirs néanmoins dans le suivi :
- une baisse du nombre de femmes qui font une préparation à la naissance
- un nombre croissant de femmes n'ont jamais consulté l'équipe qui les accouche.
Périnatalité : comment se passe l'accouchement ?
La tendance aujourd'hui est d'accoucher dans les maternités publiques de grande taille (plus de 2000 accouchements par an).
La péridurale semble devenue incontournable : 63 % des femmes en ont bénéficié en 2003, contre 49 % en 1995 !
Dans 20 % des cas, le travail est déclenché sur décision médicale, un taux qui n'a pas changé depuis 1995.
En revanche, le taux de césarienne a augmenté : 20 % en 2003 contre 17,5 % en 1998. Et si l'on examine ce chiffre dans le détail, les hausses sont surprenantes. Ainsi, le nombre de césariennes pratiquées avant même le début du travail a doublé en 20 ans (6 % des accouchements en 1981 contre 12,5 % en 2003). Aujourd'hui, près d'une femme sur quatre accouchant pour la première fois subit une césarienne (23,5 % contre 18 % en 1995).
Périnatalité : la santé des bébés
Le rapport fait un constat qui peut sembler alarmant :
- le nombre de naissances prématurées augmente légèrement (7,2 % des naissances, contre 6,8 % en 1998)
- ainsi que le nombre d'enfant de petit poids.
L'explication serait à chercher du côté de la hausse des naissances gémellaires, et de l'augmentation de l'âge lors de l'accouchement. Mais cela ne doit pas inquiéter les futures mamans : l'état de santé global des enfants à la naissance reste stable. Il y aurait même moins d'enfants très mal en en point…
Futures mamans, inutile donc de stresser sur le déroulement de votre grossesse et votre accouchement : suivez les indications de votre médecin, assistez aux examens et au suivi… et vous serez bientôt la plus heureuse des mamans.