Guérir de la dépression : quand arrêter la prise en charge ?
Vous êtes pris en charge pour une dépression. Mais, quand peut-on parler de guérison ? Quels sont les critères de guérison de la dépression ? Quand et comment arrêter la prise en charge des antidépresseurs ? Quand arrêter la psychothérapie ? Les réponses.
Dépression : Les critères de guérison clinique
La durée d'un premier épisode dépressif est variable, de quelques semaines à plusieurs mois. Si l'épisode dépressif est isolé, on parle de guérison de la dépression.
Les critères de guérison les plus fréquemment utilisés sont :
- La disparition des symptômes,
- La réinsertion professionnelle,
- et la reprise des activités.
Il existe, d'autre part, des critères concernant la qualité de la réinsertion familiale et l'opinion de l'entourage qui définissent aussi la guérison.
Il y a, enfin, le vécu subjectif du patient. Mais bien sûr cela varie en fonction de chacun.
Si certains retrouvent entièrement leur état antérieur, il existe aussi des malades dont l'état dépressif s'améliore mais qui présentent des troubles persistants, ce sont les symptômes résiduels de la dépression :
- Troubles du sommeil,
- Troubles de l'appétit,
- Problèmes sexuels,
- Sensation de fatigue chronique,
- Scepticisme,
- Persistance d'idées dépressives,
- Phobies,
- Anxiété…
Faut-il continuer le traitement antidépresseurs après une guérison dite clinique ?
Un traitement bien conduit amène le plus souvent la rémission des symptômes. Mais pas questions d'arrêter le traitement brutalement dès l'amélioration de ces symptômes.
Les autorités de santé affirment que lors d'un épisode dépressif, le traitement doit être poursuivi pendant quatre à six mois minimum après l'amélioration des symptômes. Le but ? Consolider les résultats positifs. Et pour cause, un arrêt précoce du traitement induit des récidives de la dépression.
Pour un arrêt du traitement médicamenteux, il faut en discuter avec son médecin et si l'arrêt est justifié, celui-ci prescrira un arrêt progressif (diminution des doses), sur plusieurs semaines.
En revanche, dans les formes graves de dépression, le traitement est prolongé parfois plusieurs années pour éviter les récidives.
Pour en savoir plus sur l'arrêt des antidépresseurs, lisez notre article "L'arrêt du traitement médicamenteux"
Y a-t-il un rapport entre la durée du traitement et le suicide ?
La dépression est un des principaux facteurs de risque du suicide, sinon le plus important. Soigner de manière appropriée la dépression c'est, pour beaucoup, prévenir le suicide. L'arrêt prématuré du traitement, médicamenteux et psychothérapique comporte donc un risque de suicide.
Dans la majorité des cas de suicide, c'est l'absence de prise en charge adéquate d'une affection psychiatrique potentiellement suicidogène (notamment la maladie dépressive) qui est retrouvée et, ceci, malgré une demande de soins.
Il faut attirer l'attention sur :
- les arrêts intempestifs des antidépresseurs et le risque accru, à ce moment, de passage à l'acte suicidaire ;
- l'importance de la qualité de la prise en charge, pour éviter le risque suicidaire.
Dépression : Quand arrêter la psychothérapie ?
La psychothérapie est recommandée par les autorités de santé en cas de dépression. En effet, de nombreuses études confirment que les psychothérapies sont efficaces pour :
- Améliorer les symptômes dépressifs,
- Diminuer la fréquence des récidives,
- ou conduire à la guérison durable et complète de la maladie.
A noter : elles peuvent être prescrites comme seule prise en charge de la dépression ou être associée à un traitement antidépresseurs.
La durée d'une psychothérapie peut varier d'une personne à l'autre (en fonction du type de dépression, de sa sévérité, de la situation personnelle).
En moyenne 15 à 20 séances suffisent pour traiter les cas les moins sévères de dépression. En revanche, un suivi plus long peut être nécessaire si la dépression est associée des difficultés corporelles, psychologiques, sociales ou encore relationnelles.
La durée du traitement par psychothérapie est indiquée par le praticien après quelques séances et une réévaluation régulière, menée en concertation avec le patient.
En cas de dépression chronique ou d'épisode dépressif répété, la psychothérapie peut être prolongée et les séances plus ou moins espacées. Ce suivi sur le long cours permet de diminuer le risque de réapparition des symptômes ainsi que leur intensité.
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