Une personne met fin à ses jours toutes les 40 secondes, alerte l'OMS. Aucun pays n'est épargné. Ainsi, près de 800 000 personnes se donnent la mort à travers le monde chaque année. Et les plus jeunes semblent les plus fragiles, les hommes étant particulièrement concernés.
Selon les dernières estimations de l'Organisation Mondiale pour la Santé (OMS)1 publiées en septembre 2019, à peu près 800 000 personnes sont décédées des suites d'un suicide, 20 fois plus ont fait des tentatives de suicide à travers le monde. Ceci représente en moyenne un mort toutes les 40 secondes et une tentative toutes les 3 secondes.
Ainsi, le constat doit être fait qu'il y a plus de morts par suicide que de morts provoquées par tous les conflits armés à travers le monde.
Seniors et ados, des personnes à risques
Si le suicide est prédominant chez les personnes âgées, il est aussi chez les jeunes générations. C'est la deuxième cause de mortalité chez les 15-29 ans, après les traumatismes dus aux accidents de la route. Les jeunes femmes sont particulièrement touchées : parmi les jeunes de 15 à 19 ans, le suicide est la deuxième cause de décès chez les adolescentes, et la troisième cause de décès chez les garçons.
Les régions du monde les plus touchées
Toujours selon le rapport de l'OMS, le mondial taux mondial de suicide a diminuté de 9,8% entre 2010 et 2016, voire de 19,6% dans la région du Pacifique occidental à 4,2% dans la région de l'Asie du Sud-Est. L'Amérique est la seule à présenter une hausse de +6%.
En 2016, le taux de suicide standardisé par âge est donc de 10,5 pour 100 000 habitants. Ces taux varient d'un pays à l'autre.
L'OMS estime que 79% des suicides ont lieu dans des pays à revenu faible et intermédiaire. Mais lorsque l'on parle de taux, les plus élevés concernent bien les pays à revenu élevé. Les régions du monde qui présentent un taux au-dessus de la moyenne mondiale (10,5 pour 100 000 habitants) sont :
- L'Afrique ;
- L'Europe ;
- L'Asie du Sud-Est.
Les méthodes les plus employées pour se donner la mort sont :
- La pendaison ;
- L'auto-empoisonnement par pesticides ;
- Les armes à feu.
Des chiffres sous-estimés…
Chaque fois que des chiffres sur le suicide sont présentés, leur fiabilité est toujours mise en question, selon l'argument que dans beaucoup de pays - et pour plusieurs raisons - le suicide est caché et que les chiffres réels doivent être beaucoup plus élevés.
Ce point est effectivement reconnu par l'OMS : Seulement 80 des 183 pays membres de l'OMS disposent de données d'état civil "de bonne qualité".
Et la France ?
Dans l'hexagone, les derniers chiffres publiés par l'Inserm2 dénombrent 10 334 suicides en 2010. Santé publique France3 estime qu'il y a environ 9 000 décès par suicide chaque année dans l'hexagone. Ce qui fait de la France, le pays avec l'un des taux les plus importants d'Europe.
C'est la première cause de mortalité pour les 25-34 ans2 et deuxième pour les moins de 24 ans, après les accidents de la route. Le passage à l'acte est précédé d'une crise suicidaire caractérisée par l'apparition d'idées noires et de tentatives de suicide. Ainsi, près de 5% des 18-75 ans déclaraient avoir pensé à se suicider au cours des 12 derniers mois et plus de 7% déclaraient avoir tenté de mettre fin à ses jours au cours de sa vie.
Le suicide est majoritairement féminin, surtout lorsqu'elles sont jeunes3,4 : Les femmes de la tranche d'âge 15-19 ans représente la population avec le taux de tentative de suicide le plus élevé, et ce depuis plusieurs années. De plus, 3% des adolescentes de 17 ans affirment avoir été hospitalisées après avoir essayer de se suicider.
Certains secteurs profesionnels sont plus touchés que d'autres. C'est le cas de
- L'hébergement ;
- La restauration ;
- Des arts et spectacles ;
- L'enseignement.
Chez les actifs, 4,5% des femmes et 3,1% des hommes ont eu des pensées suicidaires, et un tiers affirmaient que leur travail en était la raison.
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