La crise de boulimie est en général précédée par quelques signes : une angoisse, une agitation. La personne essaie de se raisonner. La nécessité de manger s'impose pourtant assez rapidement et emporte tout.
La boulimie est un trouble du comportement alimentaire qui survient par crises récurrentes. Comment se manifestent ces crises ?
L'ingestion d'une grande quantité d'aliments
L'ingestion alimentaire est impérieuse et compulsive. Elle est souvent précédée d'un sentiment d'agitation et d'angoisse, que l'on va chercher à compenser avec de la nourriture. Il faut manger, le plus vite et le plus possible. Les aliments sont avalés sans même être mâchés.
Cela va déboucher sur une réplétion de l'estomac : la sensation d'être rassasié(e) intervient lorsque l'organe est déjà dilaté. Il y a un répit plus ou moins court avec un vague sentiment de satisfaction et de repos, avant la reprise du besoin.
La personne perd le contrôle et mange sans faim.
Après la crise : la culpabilité
Elle naît lorsque le besoin est satisfait. C'est un sentiment de honte, isolant l'individu dans le secret de son rituel.
Elle suffit à retrancher une majorité de malades d'une vie sociale cohérente, et à les enfermer dans des comportements déviants. A ce stade, deux directions sont possibles :
- La dépression vraie avec souvent tendances suicidaires ;
- La révélation du trouble et la possibilité d'un traitement.
Lorsqu'ils se sont rendu compte qu'ils ne s'en sortiraient pas tout seuls, les boulimiques sont d'ordinaire plus réceptifs au conseil médical que les anorexiques. Les propositions thérapeutiques sont nombreuses.
Des comportements compensatoires
Pour compenser les excès, la personne boulimique va adopter des comportements compensatoires inappropriés :
- Des vomissements provoqués ;
- Une prise de laxatifs ;
- Une prise de diurétiques ;
- Des périodes de jeûne ;
- Une pratique sportive excessive.
En l'absence de ces comportements compensatoires, on ne parle pas de boulimie mais d'hyperphagie boulimique.
Des traitements efficaces
La psychothérapie de groupe
Elle est le premier stade de rupture avec l'isolement et le secret de la boulimie. Parce qu'il y a toujours plus malheureux que soi, le récit public, en cercle fermé, d'un tel malaise, devient possible. C'est le principe de fonctionnement de groupes comme les "Alcooliques anonymes", avec ou sans médiateur.
Les thérapies cognitives et comportementales
Elles permettent aux malades de se situer par rapport à eux-mêmes, à leur milieu familial et social ainsi qu'à leur comportement alimentaire. Le démontage progressif des mécanismes et des effets du comportement boulimique permet de le modifier. Il faut réapprendre à manger normalement, dans une atmosphère sereine et neutralisée.
La psychanalyse
C'est le troisième volet de la thérapie et elle se place plutôt en fin de traitement. Elle recherche les causes inconscientes du désordre et les met au jour par la parole. Elle réclame du temps et une parfaite confiance entre l'analyste et le patient.
Les antidépresseurs
Ils peuvent être prescrits si le médecin juge cela nécessaire. Ils sont efficaces temporairement et n'empêchent pas les récidives. Ils accompagnent une prise en charge diététique et psychothérapique. Le soutien psychiatrique et comportemental est donc indispensable. Il s'oriente dans plusieurs directions et à la différence de celui de l'anorexie mentale, peut se passer de l'hôpital, sauf en cas de risque suicidaire et de désordres physiques majeurs.
G.E.F.A.B : Groupe d'Etude Français sur l'Anorexie et la Boulimie. 54, boulevard Raspail 75270 Paris Cedex 06 Permanence téléphonique : 01 45 43 44 75