Aucune preuve de l’efficacité de l’homéopathie, selon une vaste analyse australienne
Aucune étude n’est suffisamment robuste pour attester de l’efficacité de l’homéopathie, selon une analyse australienne qui met en garde contre le recours à cette médecine douce dans la prise en charge des maladies chroniques, graves ou susceptibles de le devenir.
L’homéopathie est une médecine alternative (ou complémentaire) qui repose sur deux principes :
- Les substances susceptibles de provoquer une maladie ou des symptômes chez une personne saine peuvent, à de très faibles doses, traiter ces mêmes symptômes chez une personne malade
- La mémoire de l’eau. Selon cette théorie très controversée, les préparations ultra-diluées gardent en mémoire la substance d’origine. Les produits sont dilués et “dynamisés“ (secoués violemment) plusieurs fois dans de l’eau ou de l’alcool, donnant ainsi naissance aux préparations homéopathiques.
Aucune preuve en faveur de l’efficacité de l’homéopathie
Très critiquée par de nombreux scientifiques et médecins, l’homéopathie rencontre pourtant un certain succès auprès du public. Le National Health and Medical Research Council (NHMRC) a voulu évaluer la solidité scientifique des arguments en faveur de son efficacité ; il a pour cela identifié 57 méta-analyses portant sur un total de 176 études contrôles (un groupe homéopathie/un groupe placebo).
Les auteurs n’ont trouvé aucune preuve solide en faveur de l’efficacité thérapeutique de l’homéopathie dans le traitement d’un certain nombre de maladies
- soit parce que les études n’ont montré aucune supériorité de l’homéopathie par rapport au placebo : c’est le cas notamment dans le traitement de l’asthme, de l’anxiété, de la diarrhée de l’enfant, du mal de tête et de la migraine, de la douleur dentaire…
- soit par manque d’études de bonne qualité, avec suffisamment de participants, pour aboutir à un résultat exploitable. C’est le cas dans le traitement de l’acné, l’otite moyenne aiguë, la bronchite, la toux, l’eczéma, le mal de dos…
- Pour d’autres pathologies (brûlures, fibromyalgie, paludisme, syndrome du côlon irritable…), l’analyse a comparé l’homéopathie à d’autres thérapies ; elle a abouti à la même conclusion, à savoir qu’il n’existe pas de preuve permettant d’affirmer que l’homéopathie est efficace, notamment par manque d’études de bonne qualité.
Les auteurs concluent donc qu’il n’existe aucune preuve de l’efficacité de l’homéopathie et appellent à la prudence. “L’homéopathie ne devrait pas être utilisée pour traiter des maladies chroniques, graves ou susceptibles de l’être. Les gens qui se soignent à l’homéopathie mettent leur santé en danger s’ils rejettent ou retardent des traitements qui ont fait la preuve de leur efficacité et de leur sûreté“.
Les preuves scientifiques de l'efficacité de l'homéopathie manquent aujourd'hui pour démontrer un effet supérieur à un placebo. En cas de symptôme inquiétant ou persistant, il est nécessaire de consulter votre médecin. Bien que dénuée d'effets secondaires, l'homéopathie ne doit en aucun cas se substituer à une prise en charge allopathique sans avis médical.
Amélie Pelletier
Source : “Evidence on the effectiveness of homeopathy for treating health conditions“, NHMRC Information Paper, mars 2015.