Dépression : pour l'éviter, mangez équilibré !
Adopter une alimentation riche en fruits, légumes et noix et pauvre en aliments industriels pourrait aider à prévenir l'état dépressif, à en croire les résultats d'une étude de grande ampleur menée aux Canaries (en Espagne). En revanche, suivre un régime strict sans aucun écart permis pourrait s'avérer contre-productif.
Trois régimes équilibrés étudiés sur plus de 15 000 personnes
Une équipe de chercheurs de l’Université de Las Palmas de Gran Canaria a comparé les effets de trois types d’alimentation sur la santé mentale de 15 093 personnes. Ils ont étudié le régime Méditerranéen, l'alimentation pro-végétarienne (strictement végétarienne) et ce que les chercheurs ont appelé l'“Alternative Healthy Eating Index-2010“, un programme qui plébiscitait les aliments associés à la prévention de risques de maladies chroniques.
Les participants, qui ne souffraient pas de dépression en début d'étude, appartenaient tous à une cohorte d'étude qui avait démarré en 1999 et qui visait à explorer le lien entre l'alimentation et certaines maladies comme le diabète, l'obésité et la dépression.
Le régime méditerranéen aiderait à garder le moral
Chacun devait rapporter son type d'alimentation en début d'étude. Au terme des huit ans et demi d'étude, 1 550 sujets ont reconnu avoir été diagnostiqués dépressifs ou avoir pris des anti-dépresseurs.
L'alimentation “Alternative Healthy Eating Index-2010“ a enregistré de bons résultats pour se prémunir de la dépression mais les chercheurs expliquent aussi ces bons chiffres du fait de grandes similitudes avec le régime méditerranéen.
Les deux régimes partagent les mêmes grandes lignes, à savoir des Oméga-3, des légumes, des fruits, des légumineuses, des noix et une consommation modérée d'alcool. Deux régimes susceptibles d'aider à garder un moral au beau fixe, à en croire les résultats de l'étude.
“Nous voulions comprendre quel rôle jouait la nutrition sur la santé mentale, parce que nous croyons que certains modèles diététiques pourraient protéger nos esprits“, explique l'auteur de l'étude Almudena Sanchez-Villegas de l'Université de Las Palmas de Gran Canaria. “Ces régimes sont tous associés à des bienfaits pour la santé physique mais nous avons trouvé qu'ils pouvaient également avoir un effet positif sur notre santé mentale.“
Les régimes stricts n’apportent aucun bienfait sur la santé mentale
Mais le professeur Sanchez-Villegas tient à souligner qu'une “différence notable se produit lorsque les participants commencent à suivre une alimentation plus équilibrée“. Et de préciser, “même une adhésion modérée à ces modèles diététiques plus sains était associée à une importante réduction du risque de développer une dépression.“
En revanche, l'équipe de chercheurs n'a observé aucun bienfait chez les personnes qui se conformaient de manière stricte à tel ou tel régime, indiquant qu'il existe bien un “effet de seuil“, comme l'a précisé le professeur Sanchez-Villegas.
Cela signifie que lorsque l'on commence à mieux se nourrir, on observe une différence sur son humeur, mais que l'on atteint rapidement un certain seuil au-delà duquel les repas très équilibrés ne vous rendront pas forcément plus heureux.
Mais la bonne nouvelle est qu'en adhérant à l'un de ces régimes, il est possible de s'octroyer quelques écarts de conduite (avec modération) sans pour autant mettre à mal son bien-être.
AFP/Relaxnews
Source : A longitudinal analysis of diet quality scores and the risk of incident depression in the SUN Project, Almudena Sanchez-Villegas et al, BioMed Central, septembre 2015 (disponible en ligne).