Nutri-Score : le point sur les changements en 2024
Mis en place en 2017, le Nutri-Score va faire peau neuve en 2024. L’occasion, pour les consommateurs, de mieux se repérer dans les rayons… et surtout de mieux s’alimenter. Découvrez les changements annoncés.
La nouvelle vient de tomber. Dès le 1er janvier 2024, le système d’étiquetage du Nutri-Score change pour correspondre davantage aux recommandations alimentaires.
Les produit transformés vont être pénalisés
En France, le Nutri-Score a été mis en place depuis 2017. Ce logo basé sur une échelle de 5 couleurs et de 5 lettres est destiné à informer sur la qualité nutritionnelle des produits que nous achetons. En 2024, son mode de calcul évolue pour aider encore mieux les consommateurs à faire les bons choix.
Le Nutri-Score va durcir ses règles dès le 1er janvier : les produits qui contiennent trop de sucres, d’édulcorants, de graisses ou de sels vont être plus durement notés. Le dispositif sera également plus exigeant avec les fibres et les protéines.
"Ce nouvel algorithme est plus strict, mais il est aussi plus performant pour la santé et il sera plus efficace pour le consommateur", assure Serge Hercberg, professeur de nutrition à l'université Sorbonne Paris Nord et concepteur de cet outil d’évaluation.
Au total, cinq catégories de produits sont concernées par ces modifications :
- Les huiles ;
- Les poissons ;
- Les céréales ;
- Les viandes ;
- Les produits transformés (plats cuisinés à réchauffer, pizzas surgelées, céréales très sucrées…).
- Pour les boissons spécifiquement, la présence d’édulcorants est désormais prise en compte afin d’éviter que les industriels utilisent ces additifs à la place du sucre pour améliorer la note de leurs produits. Les sodas lights contenant des édulcorants ne seront plus notés B, mais de C à E.
Ainsi, la note de certains poissons gras et des huiles riches en bonnes graisses (comme celle d'olive, de colza ou de noix) va s’améliorer alors que celle d’autres produits encore trop sucrés ou trop salés va se dégrader. De plus, il sera plus facile de repérer les produits à base de farine complète, riches en fibres, qui auront désormais de meilleures scores que leurs équivalents raffinés. Enfin, la volaille sera mieux classée que la viande rouge dont la consommation est à limiter.
De nombreux produits vont donc voir leur score changer, entre 30 et 40% des produits sont concernés. Ce n’est pas la composition des produits qui change mais la façon dont leur score est calculé.
"Les fromages les moins gras et salés, comme l’emmental, obtiendront un C, alors que les autres resteront en D ou E", précisait par ailleurs Serge Hercberg au HuffPost, en avril dernier.
Les boissons lactées entrent dans l’arène
Alors qu’elles étaient épargnées jusqu’alors par le fameux système d’étiquetage, le lait, les boissons lactées et les boissons végétales seront désormais notés.
Étrangement, si les laits écrémés et demi-écrémés garderont la précieuse couleur verte, ceux végétaux, seront moins bien notés.
C’est le cas des boissons végétales de la célèbre marque Bjorg, qui devraient passer de la note "A" ou "B" à "D" ou "E".
Pour y remédier, le groupe a décidé - tout simplement - de supprimer le Nutri-Score de ses emballages.
Car, faut-il le rappeler ? Le Nutri-Score n'est malheureusement pas encore obligatoire.
6 pays ont adopté le NutriScore
La France a été le premier pays engagé en faveur du Nutri-score depuis 2017. Elle a été rejoint par 6 autres pays : la Belgique, la Suisse, l’Allemagne, le Luxembourg, l’Espagne et les Pays-Bas.
Début 2024, 1 359 marques étaient engagées en faveur du Nutri-Score sur le marché français. La liste de ces marques est consultable sur le site de Santé publique France.
Depuis la mise en place du logo, la part de marché estimée des marques engagées n’a cessé d’augmenter pour atteindre 58% des volumes de ventes en 2022.
NON aux régimes, OUI à WW !
Quand auront lieu ces changements ?
En France, le processus règlementaire préalable à la mise en application de ce nouveau mode de calcul est en cours. Le projet d’arrêté a été soumis à la Commission Européenne, et les délais pouvant prendre 3 ou 6 mois (en cas d’avis circonstancié d’un autre pays), l’entrée en vigueur sera effective fin janvier ou fin avril 2024.