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  • Santé mentale : le trouble bipolaire souffre toujours d’un retard de diagnostic

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    Lecture 3 min.

    Chez de nombreuses personnes atteintes de bipolarité, mettre un nom sur la souffrance peut mettre 10 ans ou plus. A l'occasion de la journée de la Bipolarité, l'association Bipolarité France a fait le point sur les manques existants en France, et donné des pistes pour améliorer le quotidien des patients.

    5, 10, voire 20 ans. Les témoignages de personnes vivant avec un trouble bipolaire l’affirment : l’errance médicale avant d’obtenir le diagnostic de ce trouble mental a souvent été long, trop long. L'association Bipolarité France a donc tenu à interroger les personnes impactées pour mieux dessiner le visage de la bipolarité en France en 2023. Et accélérer la prise en charge autant que possible. Les conclusions de cette enquête menée sur 1200 personnes ont été rendues publiques le 30 mars.

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    Un diagnostic confirmé après plus de 10 ans pour un tiers des répondants

    C’est sans doute le chiffre le plus parlant. Pour 1/3 des répondants à cette enquête, le diagnostic aura été confirmé plus de 10 ans après les premiers symptômes. 50 % des participants indiquent quant à eux une errance de 2 à 5 ans. Le retard de diagnostic a, pour 68 % des répondants, un impact sur la vie privée et la vie professionnelle

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    Le trouble bipolaire est une maladie psychiatrique chronique caractérisée par des troubles récurrents de l’humeur. Les personnes atteintes d’un trouble bipolaire alternent ainsi épisodes maniaques, hypomaniaques, dépressifs ou mixtes déclenchés par des causes multifactorielles, généralement un traumatisme. Existent aussi l’arrivée d’un enfant (9 %), de mauvaises conditions de travail (19 %), un départ du domicile familial pour les études (11 %)...

    Des données qui démontrent qu’en fonction de l’état émotionnel de la personne, un événement qui peut sembler au premier abord assez “classique” dans une vie, peut en réalité provoquer des conséquences dramatiques. Bipolarité France invite ainsi à prendre en charge le moindre dérèglement de l’humeur, sans le minimiser.

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    Accélérer le diagnostic, un enjeu de santé publique

    Le sujet est toutefois sensible : à ce jour, il n’existe pas d’outil d’évaluation objectif pour le diagnostic du trouble de la bipolarité, si ce n’est un examen clinique psychiatrique du patient, réalisé à l’aide de questionnaires et de diverses échelles validées.

    Si le trouble de la bipolarité est si difficile à diagnostiquer, c’est aussi parce qu’il est souvent confondu avec la dépression, la schizophrénie, ou encore un abus de toxiques. De fait, "il y a urgence à poser un diagnostic rapidement car la personne avec un mauvais diagnostic peut recevoir un traitement inapproprié qui ne soulagera pas ses symptômes, et pourra même aggraver son état de santé physique et mental", indique l’association.

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    Les pathologies de bipolarité et de dépression ne répondant pas aux mêmes traitements, le mauvais diagnostic peut aussi favoriser les comportements à risque (abus d’alcool et d’autres substances par exemple) et également augmenter le risque de suicide.

    Conscients de l’enjeu que représente le diagnostic des troubles bipolaires, l’association Bipolarité France a ainsi émis 10 recommandations actionnables pour réduire le temps de diagnostic et améliorer la prise en charge :

    • Sensibiliser le grand public au trouble bipolaire ;
    • Soutenir l’innovation au service des patients ;
    • Augmenter le nombre d’heures de formation dédiées à la santé mentale et au diagnostic des pathologies mentales dans le cadre des formations initiale et continue obligatoires des professionnels de santé ;
    • Redonner goût à la psychiatrie ;
    • Encourager la psychiatrie de précision ;
    • Sensibiliser les médecins généralistes aux enjeux de la symptomatologie du trouble bipolaire difficile à différencier de la dépression, ainsi qu’à l’enjeu du diagnostic précoce pour la santé mentale et physique de leurs patients ;
    • Créer un véritable écosystème autour des troubles bipolaires ;
    • Former l’entourage pour qu’il puisse mieux accompagner et soutenir ;
    • Démocratiser l’utilisation du digital en psychiatrie ;
    • Faire évoluer le rôle du psychologue.


    Sources
    • Communiqué de l'association Bipolarité France - mars 2023
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