Le ton de la voix, indice d'une potentielle infidélité ?
Si certains facteurs favorisant théoriquement l'infidélité sont déjà identifiés par les scientifiques, la voix, elle aussi, pourrait apporter son lot d'informations. D'après une équipe de chercheurs canadiens, plus la voix est caractéristique, grave pour les hommes et aiguë pour les femmes, plus la personne serait encline à l'infidélité...
Auparavant, diverses études avaient d'ores et déjà lié le taux de testostérone chez l'homme et celui d'oestrogènes chez la femme avec l'infidélité. En effet, plus le taux est élevé chez les deux sexes, plus les chances d'avoir des relations de courte durée et/ou extra-conjugales augmentent. Partant du constat qu'aucune étude ne s'était penché sur les relations entre niveau de voix et propension à l'infidélité, l'équipe du David Feinberg de l'université MacMaster (Hamilton, Canada) s'y est attelée.
Pour ce faire, ils ont fait enregistrer à 9 hommes et 9 femmes de 18 à 24 ans, des sons typiques de la langue anglaise. Ensuite, grâce à un traitement informatique, ils ont modifié les voix de manière à les rendre plus graves chez les hommes et plus aigues chez les femmes.
Puis, ils ont fait écouter l'une et l'autre des versions à 49 hommes et 55 femmes.
Au final, les chercheurs ont constaté que les femmes croient que plus la voix d'un homme est basse, plus il est probable qu'il sera infidèle. Et inversement, les hommes pensent qu'une femme avec une voix haute est plus susceptible de franchir le pas. Pour les chercheurs, ces constats mettent en évidence les liens entre ton de la voix, taux d'hormones et infidélité.
En effet, d'après David Feinberg, “les hommes avec des niveaux élevés de testostérone ont une voix plus basse, et les femmes avec des niveaux d'oestrogènes plus élevés ont une voix aiguë plus haute. Or, des taux élevés de ces hormones sont associés à des comportements d'infidélité et nos résultats indiquent que les individus sont d'une manière ou d'une autre conscient de ce lien et l'utilisent dans la recherche d'un partenaire“.
Ainsi, inconsciemment, il semblerait que nous ayons appris à éviter des partenaires susceptibles d'être infidèles en nous fiant à leur voix, une sorte de mécanisme de protection.
Évidemment, cet indicateur ne saurait être le seul et d'autres études plus poussées sont nécessaires pour confirmer ce lien, qui reste bien sûr théorique...
Emeline Dufour
Source : “Voice Pitch Influences Perceptions of Sexual Infidelity“, Evolutionary Psychology, 2011