Dépression : les femmes plus touchées que les hommes
La dépression peut toucher tout le monde... ou presque. D'après une nouvelle étude, les femmes seraient plus enclines à être frappées par ce trouble que les hommes, et cela s'expliquerait par leurs gènes.
La dépression touche une personne sur 5 en France. Mais tout le monde n’est pas sur le même pied d’égalité face à ce sentiment de désespoir : d’après une nouvelle étude canadienne menée par l'Université McGill, les gènes liés à la dépression seraient bien plus nombreux chez les femmes que chez les hommes.
Des différences d'expression génétique entre les sexes
Dans cette étude, les scientifiques de l'Université McGill, ont comparé les données génétiques de plus de 270 000 candidats issus de la banque de données UK Biobank.
Ils ont alors découvert que le nombre de gènes associés à la dépression variait fortement entre les deux sexes. En effet, si 11 zones de l'ADN féminin semblaient liées à la dépression, seule une zone était associée à cette maladie chez les hommes.
"Il s'agit de la première étude à décrire des variantes génétiques spécifiques au sexe associées à la dépression, qui est une maladie très répandue chez les hommes et les femmes", confie dans un communiqué Patricia Pelufo Silveira, auteure principale de l'étude et professeure agrégée au département de psychiatrie de l'Université McGill.
Autre constat notale de l'étude : la dépression était étroitement liée aux maladies métaboliques (des pathologies liées à une perturbation du métabolisme) chez les femmes.
Développer demain des prises en charge spécifiques ?
Le seul point commun entre les deux sexes ? Les hommes et les femmes semblaient "partager" des prédisposition aux troubles du sommeil et à un dérèglement du cycle circadien, deux composantes pouvant être à l’origine des troubles dépressifs.
"Ces découvertes sont importantes pour développer des thérapies spécifiques qui bénéficieront à la fois aux hommes et aux femmes, tout en tenant compte de leurs différences", affirme la professeure. Et pour cause : "En clinique, la présentation de la dépression est très différente selon le sexe, tout comme la réponse au traitement", conclut-elle.