Dépression : même en cas de risque génétique, il est possible de l’éviter grâce au soutien de ses proches
D'après une nouvelle étude américaine, le soutien des amis et de la famille pourrait empêcher la survenue d'une dépression chez les personnes ayant des prédispositions génétiques.
Si l’on savait déjà que le fait d’être entouré aide grandement à traverser les périodes difficiles, on ne savait pas en revanche que le soutien social pouvait aussi protéger les personnes à "risque génétique" d’épisodes dépressifs. Les résultats de cette étude, menée par une équipe de l'Université du Michigan, sont disponibles dans l'American Journal of Psychiatry.
Moins de symptômes dépressifs chez les participants bien entourés
Dans le cadre de cette enquête, les chercheurs se sont basés sur les données de deux études : l’Intern Health Study, qui regroupe des jeunes médecins en 1ère année et l'UM Institute for Social Research, basée sur des veufs et veuves.
Au total, la santé mentale de 1011 jeunes médecins et 435 hommes et femmes, dont les conjoints sont récemment décédés, a été passée au crible.
Durant ces travaux, les chercheurs ont pris en compte les résultats des symptômes de la dépression, en corrélation avec le score de risque polygénique de dépression de chaque participant, mais aussi leur "soutien social" - évalué à l’aide d’un questionnaire.
Résultat ? Chez les médecins en formation, les symptômes dépressifs avaient augmenté de + 126 % au cours de leur première année d'étude ; chez les jeunes veufs et veuves, de + 34 % par rapport à avant le décès.
Or, parmi les jeunes veufs et médecins en 1ère année "à risque génétique élevé", ceux qui étaient le plus soutenus par leurs amis et famille "présentaient des symptômes dépressifs beaucoup plus faibles" que les participants "à faible risque génétique". C’est ce que les chercheurs appellent "l’effet croisé".
Pour les scientifiques, ces résultats réaffirment donc "l'importance des liens sociaux, du soutien social et de la sensibilité individuelle à l'environnement social en tant que facteurs de bien-être et de prévention de la dépression."
Ils espèrent désormais que cette meilleure appréhension des différents profils génétiques associée à la perte de soutien social (…) pourrait les aider "à développer des conseils personnalisés pour la prévention de la dépression."
Dépression : voir ses proches n’est pas toujours évident
S’il est évident que l’aspect social "est fondamental pour éloigner la dépression", voir ses proches durant cette période n’est pas toujours facile précise Sabrina Phillipe, psychologue.
"Avoir des amis, une vie sociale, c’est ce que l’on considère comme des ressources. Or, une personne qui est déprimée n'a pas accès à ces ressources. Elle peut en effet ne pas avoir envie de se montrer déprimée face à ses proches. Dans un premier temps, il faut donc consulter pour remettre en place ces ressources. Il sera ensuite possible de retrouver du plaisir dans le lien social."