À quoi ressemblera la "pause numérique" exprimentée dans certains collèges à la rentrée ?

AFP/Relaxnews Agence de Presse

Cette expérimentation est en fait un rappel à la loi, puisque depuis 2018, l'utilisation du portable est interdite à l'école. En effet, la loi du 3 août 2018 relative à l'encadrement de l'utilisation du téléphone portable dans les établissements d'enseignement scolaire prévoit que "l'utilisation d'un téléphone mobile ou de tout autre équipement terminal de communications électroniques par un élève est interdite dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges". À l'exception de certaines circonstances, notamment les usages pédagogiques, le smartphone est donc strictement interdit en classe. En théorie du moins, car en pratique c'est bien plus compliqué.

"Il faut absolument que l’interdiction prévue par la loi soit respectée", a déclaré Nicole Belloubet sur X (ancien Twitter). Et pour cela, une expérimentation va se dérouler dans plusieurs collèges de France, à raison d'au moins un par département. Les collèges pourront se porter volontaires pour participer à ce programme expérimental, sachant que les établissements situés dans les zones prioritaires (REP et REP+) seront davantage sollicités.

Dans le cadre de cette expérimentation, les smartphones seront interdits non seulement en cours mais également pendant les récréations et les pauses déjeuner. Cette mesure est censé aider les élèves à mieux se concentrer, mais aussi améliorer leur bien-être en limitant le divertissement et la triche en classe tout comme le harcèlement et la violence dans l'enceinte du collège.

Reste à savoir comment appliquer cette mesure. Un premier exemple à la Réunion (rentrée le 19 août) où un collège de Saint-Paul a mis en place un système où les élèves déposent leur smartphone dans une pochette dédiée à l'entrée de l'établissement pour ne le récupérer qu'au moment de sortir. D'autres solutions sont envisageables, à la discrétion des chefs d’établissement, selon leurs infrastructures et leurs moyens. La plus simple consiste néanmoins à installer des armoires sécurisées pouvant accueillir des petits objets comme les téléphones portables, même si cela présente un coût non négligeable (plusieurs milliers d'euros, variable selon le nombre d'élèves). C'est le prix à payer pour garantir la sécurité des appareils des élèves pendant cette période de déconnexion.

En fonction de l'accueil et des résultats obtenus, cette "pause numérique" pourra être étendue à l'avenir à d'autres établissements, voire à l'ensemble des collèges du pays. Aujourd'hui, un peu partout dans le monde, la tendance est d'ailleurs à la déconnexion dans les écoles, certains pays comme l'Australie ou la Nouvelle-Zélande prônant même la tolérance zéro.