Pour aider votre adolescent à avoir de meilleurs notes, stimulez sa détermination !

Magali Régnier Journaliste

Quelle attitude encourager chez son ado pour lui permettre le mieux réussir en classe ? Si la tendance est à la recherche du bonheur et un accompagnement “positif”, une récente étude pourrait bien apporter un son de cloche différent et nuancer notre approche. En effet, selon une étude menée sur 600 adolescents britanniques, encourager les adolescents à se sentir capables et déterminés, plutôt que simplement heureux et bien dans leur peau, pourrait améliorer leurs résultats scolaires ainsi que leur santé mentale.

Des notes plus élevées chez les collégiens plus motivés

L'étude de l'Université de Cambridge, impliquant plus de 600 adolescents de sept écoles anglaises, a examiné deux aspects distincts de leur bien-être : la satisfaction de vivre (c’est à dire le degré de bonheur d’une personne) et l'eudaimonia, un terme qui intègre des sentiments de compétence, de motivation et d'estime de soi.

Les 607 adolescents de 14 à 15 ans testés, ont rempli une évaluation psychologique établie appelée “Comment je me sens à propos de moi-même et de l'école”, qui mesure à la fois la satisfaction de la vie et l'eudaimonia, ainsi que les sentiments de relation interpersonnelle et de négativité. Ces mesures ont été comparées à leurs scores dans les simulations d'anglais et de mathématiques.

Les chercheurs ont ainsi découvert que les étudiants ayant des niveaux élevés d'eudaimonia surpassaient systématiquement leurs pairs dans les évaluations. En moyenne, ceux qui obtenaient les meilleures notes en mathématiques avaient des niveaux de bien-être eudémoniques 1,5 fois plus élevés que ceux qui avaient les notes les plus basses. Aucun lien de ce type n'a été trouvé entre la performance scolaire et la satisfaction de vivre.

Ne pas favoriser seulement la notion de bonheur

En Angleterre, comme en France, la politique de bien-être des enfants a tendance à se concentrer sur la satisfaction de vivre. Le gouvernement britannique a, par exemple, récemment ajouté le “bonheur” aux programmes nationaux dans le cadre de ses orientations sur les relations, la sexualité et l'éducation à la santé (RSHE), en mettant l'accent sur l'enseignement aux adolescents comment se sentir heureux et résilients tout en gérant les émotions négatives. Mais cette dernière recherche souligne également l'importance de favoriser le bien-être eudémonique des adolescents en nourrissant leurs valeurs personnelles, leurs objectifs et leur estime de soi.

Pour l’auteure principale de l’étude, le Dr Tania Clarke, psychologue de l'éducation, le rappel est important : "L'éducation au bien-être se concentre souvent sur l'enseignement aux élèves d'être heureux et de ne pas être triste. C'est trop simpliste et néglige d'autres qualités vitales du bien-être qui sont particulièrement saillantes pendant la période de formation de l'adolescence. Les adolescents doivent également développer la conscience de soi, la confiance et, idéalement, un sens et un but. “ Une conscience qui ne passerait d’ailleurs pas seulement par les notes et les résultats scolaires, mais devrait prendre en compte un horizon plus large, “qui inclut qui ils veulent être ou ce qu'ils veulent accomplir."

Le Dr Ros McLellan, de la faculté d'éducation de l'Université de Cambridge, co-auteur de l'étude, y voit également un bienfait sur la santé mentale : “L'éducation au bien-être doit aller au-delà des notions de "stimuler" le bonheur vers un engagement plus profond, en aidant les adolescents à réaliser leurs talents et aspirations uniques, et une idée de ce que signifie le bonheur pour eux, personnellement. Cela n'améliorerait pas seulement le bien-être : cela signifierait également de meilleurs résultats aux examens et peut-être moins de problèmes pour les étudiants plus tard.”

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