Première cuite de votre ado : les 4 réactions essentielles à adopter selon une psychologue
Malgré vos recommandations, votre ado a trop bu et revient dans un drôle d'état. Cette étape arrive forcément à un moment ou à un autre... à part si c'est un ange. Découvrez comment réagir à sa première "cuite" en quatre étapes !
La période des vacances est souvent l’occasion pour les adolescents de vivre leurs premières expériences. Et c'est probablement lors d'une soirée d'été que le vôtre testera l'alcool... au risque de rentrer un peu éméché. Mais comment réagir si votre ado revient ivre à la maison ? Découvrez les conseils de la psychologue Amélie Boukhobza.
Avoir une discussion ouverte et éducative en amont
"Mieux vaut prévenir que guérir", on connaît tous ce proverbe et il s'applique parfaitement à l'alcool. Les effets de cette boisson peuvent être particulièrement dangereux, surtout lorsqu'on est jeune et qu'on ne maîtrise pas vraiment sa consommation. C'est pour cette raison que la psychologue conseille d'évoquer les dangers avec votre ado avant même qu'il n’ait eu sa première expérience, en "adaptant votre discours selon son âge, sa personnalité, sa maturité et son mode de vie" précise-t-elle.
L'idéal ? "Avoir une discussion ouverte et éducative dès que votre ado commence à sortir plus souvent ou à se retrouver dans des situations où l'alcool peut être présent". En abordant le sujet en amont, vous pouvez définir un cadre et créer un lien de confiance avec votre enfant. Cela vous aidera à ce que les discussions soient plus faciles plus tard, et qu'il se sente suffisamment à l'aise pour vous parler si un jour, il commet une erreur.
Lui fixer des règles concernant sa consommation
Lors de cette première discussion avec lui où vous lui présentez les risques de l'alcool, il est indispensable d'établir un cadre fixe pour aider votre adolescent à appréhender ses futures expériences. "Vous pouvez par exemple définir un âge avant lequel il n'aura pas le droit de boire, un nombre de verres à ne pas dépasser" préconise Amélie Boukhobza, et aussi de "déterminer des situations où il est autorisé à boire, comme lors de fêtes encadrées par des adultes".
Autre point concernant sa sécurité, il faut lui parler des limites à ne jamais dépasser. Par exemple, ne jamais boire au point de perdre le contrôle, ou avant de conduire. "Il est également important de lui rappeler que le but des règles n'est pas de réduire sa liberté mais avant tout de le protéger" confie la psychologue. D'ailleurs, vous pouvez préciser que ces règles s'appliquent également aux personnes adultes.
S'assurer qu'il va bien en priorité
Une fois que l'erreur a été commise (autrement dit qu'il a connu son premier excès d'alcool), la première chose à faire est de vous assurer qu'il va bien sur le plan physique. "S'il peut être tentant de vous énerver en voyant votre enfant rentrer saoûl, il en tire souvent une bien meilleure leçon si vous laisser les retombées de l'alcool faire leur travail" conseille la psychologue. Quoi de mieux que des maux de tête, des nausées et une fatigue excessive pour lui montrer le mauvais côté de cette boisson festive ?
D'ailleurs, la psychologue conseille d'y ajouter une petite dose d’humour du style “qui fait le malin tombe dans le ravin", dans le but de dédramatiser la situation. À l'inverse, "évitez les reproches ainsi que les punitions sévères, qui pourraient fermer la porte à une discussion constructive par la suite" nuance-t-elle. Cela lui permettra également de réfléchir aux effets négatifs de sa consommation sans pour autant être rongé par la culpabilité de sa première cuite !
Lui faire la morale avec des exemples concrets
Une fois les mauvais moments passés, Amélie Boukhobza conseille d'avoir également une conversation plus sérieuse en le mettant devant le fait accompli : "J’espère que ça t’a servi de leçon. Tu as vu comme tu étais malade, ce n’est pas rigolo de se mettre dans cet état". N'hésitez pas à lui rappeler les règles que vous aviez fixées ensemble en illustrant les raisons pour lesquelles vous les aviez instaurées. Expliquez lui également les réactions de son corps afin de mettre en évidence que l'alcool n'est pas bon pour la santé.
C'est d'ailleurs le moment de lui évoquer les problèmes de santé que cela peut entraîner. "Ici, il ne s'agit pas de faire peur" explique la psychologue, "mais de donner les clés pour comprendre les risques : perte de contrôle, désinhibition, addiction, dangers pour la santé à long terme". Demandez-lui aussi comment il est rentré cette nuit-là et parlez des risques accrus d'accidents : "Tu es rentré à pied ? Tu aurais pu te faire renverser ! En voiture ? Tu aurais pu mettre ta vie et celle des autres en danger !". Ces exemples concrets aident l’adolescent à mieux comprendre les conséquences potentielles de ses actes. En vous montrant à l’écoute et compréhensif, vous l’aider à éviter que ça ne se reproduise.
"Si l'alcool et ses effets sont socialement acceptés, ils n'en reste pas moins très dangereux dans certains cas, surtout pour un corps en développement. Utiliser des exemples concrets et des situations réelles qu’il peut comprendre rend le message plus percutant", conclut la psychologue.
- Entretien avec Amélie Boukhobza, psychologue clinicienne le 19 août 2024
