Red flags dans vos relations : pourquoi vous ignorez ces signes d'alerte, selon une psychologue
L'amour rend-t-il vraiment aveugle ? Pour certains individus, tout laisse à penser que c'est le cas tant ils semblent aveugles face à des signes d'alerte pourtant évidents. Notre psychologue Amélie Boukhobza nous expliquent cette "allergie aux red flags".
Les red flags, vous connaissez ? Il s'agit des fameux signaux d'alerte dans une relation qui indiquent que quelque chose ne va pas.Alors même qu'ils permettent d'identifier des comportements toxiques - et s'avèrent donc fort utiles - certains préfèrent ne pas les voir. Mais pour quelles raisons préfère-t-on parfois fermer les yeux ? Amélie Boukhobza, psychologue, nous livre quelques éléments de réponse.
En début de relation, les red flags sont souvent minimisés
Lorsqu'on débute une nouvelle relation, tout paraît souvent idyllique, presque magique. On se laisse facilement emporter par l'euphorie des premiers rendez-vous, où les défauts de l'autre sont souvent balayés.
"Le partenaire nous fait rêver, nous promet un monde parfait, et on se laisse emporter par cette vague d’émotions. Ne dit-on pas que "l’amour rend aveugle"? Et il y a une part de vérité là-dedans. Sous l’effet de la passion et de l’excitation des débuts, on peut facilement passer à côté de certains signes avant-coureurs, ces fameux "red flags" qui pourraient indiquer des problèmes à venir", confie à juste titre l'experte psychologue.
Alors, comment expliquer ce phénomène ? Pourquoi donc ne les voit-on pas ? Selon Amélie Boukhobza, différentes raisons peuvent justifier cette attitude.
Les 4 raisons qui expliquent que vous ne voyez pas les "red flags"
L'idéalisation de l'autre
D’abord, il y a cette tendance naturelle à idéaliser l’autre au début de la relation.
"On projette sur lui ou elle nos désirs, nos espoirs, nos rêves. Dans cette bulle d’idéalisation, on ne voit que ce que l’on veut bien voir. Les comportements inquiétants, les petites remarques désobligeantes, les moments d’égoïsme ou de manipulation peuvent être minimisés, excusés, voire complètement ignorés. Parfois, on sent bien, au fond de nous, que quelque chose cloche, mais on préfère ne pas le voir, ou on se convainc que ce n’est rien, qu’on se fait des idées, ou que ça va passer", affirme-t-elle.
Les phénomènes de répétition
Ensuite, il y a ce qu’on appelle les "phénomènes de répétition" - des schémas comportementaux et émotionnels que l'on va reproduire. Ils reflétent nos mécanismes internes non résolus, souvent issus de l'enfance ou de relations passées.
"On a tous nos schémas relationnels, souvent ancrés dans notre histoire personnelle, et on a tendance à les reproduire, même s’ils sont toxiques. Si l’on n’a pas pris le temps de réfléchir à nos expériences passées et d’en tirer des leçons, on risque de se retrouver encore et encore dans les mêmes situations. C’est comme une forme de déni : on refuse de voir que l'on répète les mêmes erreurs, que l'on retombe dans des relations similaires à celles qui nous ont déjà fait du mal", prévient Amélie Boukhobza.
Une peur profonde de la solitude
Mais ce n'est pas tout ! Il y a aussi cette peur "profonde et sourde, de la solitude". Cette peur peut nous pousser à ignorer ce qui cloche (par exemple, lorsque l'autre parle uniquement de lui-même, de ses problèmes et/ou vous rabaisse...), parce que l’idée de l’amour, même imparfait, "semble toujours plus rassurante que celle de se retrouver seul", confirme la spécialiste.
"On se convainc que l’amour peut tout surmonter, que les sentiments peuvent changer l’autre, que les choses finiront par s’arranger. Cette croyance nous fait parfois perdre de vue l’essentiel : l’amour ne doit pas être synonyme de déséquilibre ou de souffrance", souligne la psychologue.
Le manque de remise en question
Enfin, on peut aussi tomber dans le piège de se dire que tout est de la faute de l’autre, sans jamais se remettre en question.
"Pourquoi sommes-nous attirés par ce type de personne ? Pourquoi ne voyons-nous pas les signaux d’alarme ? Peut-être qu’après quelques relations qui tournent mal, il est temps de consulter un professionnel, de prendre du recul, de chercher à comprendre pourquoi on se retrouve dans ces situations. Pour mémo : l’amour, le vrai, repose sur un équilibre. L’amour, ce n’est pas juste des hauts et des bas intenses, c’est aussi une relation saine, respectueuse et équilibrée. L’amour ce n’est pas la guerre...!", rappelle, en conclusion, l'experte.
- Entretien avec Amélie Boukhobza, psychologue clinicienne
