Stress : la tricothérapie, la nouvelle méthode zen ?
Jadis relayé au rang des activités désuètes et prisé par nos grands-mères, le tricot séduit à nouveau la jeune génération qui redécouvre les joies du Do It Yourself. Mais plus encore, ce hobby semble être le passe-temps idéal pour lâcher prise et oublier les petits tracas du quotidien. Zoom sur la tricothérapie, ce nouvel antistress…
Depuis quelques années déjà, le tricot a le vent en poupe dans les cafés les plus branchés de l’Hexagone. Même les stars (Ryan Gosling, Pénélope Cruz ou Cara Delevingne, entre autres) s’y adonnent pour évacuer leur trop plein de stress.
La tricothérapie ou la satisfaction du Do It Yourself
Dans une société extrêmement complexe où l’on ne voit ni le début ni la fin de ce que nous entreprenons au travail, la satisfaction est grande de pouvoir dire : "c’est moi qui l’ai fait". Si le tricot peut sembler compliqué, il suffit de réussir deux ou trois mailles pour que la magie opère et que l’on présente fièrement son petit bout de création à son voisin. "Et puis, il y a un côté un peu primitif dans le fait de se dire que l’on est capable de créer soi-même un vêtement pour se couvrir du froid", note Pierre Bastoul, co-auteur de La Tricothérapie, le tricot est le nouveau yoga.
Tricoter : une slow thérapie
Si les gens aiment tricoter, c’est aussi parce que cela leur permet de se mettre dans une bulle. Tricoter demande une certaine attention : pas question de regarder en même temps son Smartphone. Et puis, on ne peut ni grignoter ni fumer avec ses aiguilles dans les mains ! L’activité, éloge de la simplicité, permet de se déconnecter quelques instants d’un monde tourbillonnant. De précieuses minutes car vivre le moment présent n’est pas toujours chose aisée. Lorsqu’il voit arriver certains participants à ses ateliers d’initiation, Pierre Bastoul observe leurs blocages physiques après une journée stressante. "Je leur dis alors de relâcher leurs épaules, de s’avachir, de lâcher prise, car si l’on tricote stressé, on ne fait pas de jolies mailles", explique-t-il. Il s’agit aussi de rappeler aux participants qu’il n’y a aucun enjeu dans ces ateliers, pas de note à la fin ! Au fur et à mesure, chacun trouve son rythme et parvient à se détendre.
Des similitudes avec la méditation
Lorsque l’on parvient à une certaine dextérité, le geste technique du tricot s’automatise. "Quand on s’attaque à des pièces plus compliquées, on doit compter dans sa tête. Cela s’apparente quasiment à un mantra car l’on répète toujours le même mouvement", analyse le spécialiste. La répétition et la focalisation sur le mouvement s’avèrent effectivement être des points communs avec le yoga. Le Dr Herbert Benson, enseignant à Harvard, affirme que ces deux activités stimulent les mêmes zones du cerveau, ce qui permet de mener le corps dans un état de relaxation.
Les vertus médicales du tricot
Et les bienfaits du tricot ne s’arrêtent pas là ! Par ses variétés de matières, du plus rugueux au très doux, la laine réactive des sensations tactiles parfois oubliées. Aux Etats-Unis, les médecins prescrivent même le tricot en guise d’activité antistress. Le Dr Herbert Benson le conseille carrément pour lutter contre les douleurs chroniques, l’insomnie et l’hypertension. Monica Baird, spécialiste de la douleur au Royal United Hospital en Grande-Bretagne, affirme de son côté que le tricot nous permettrait d’abaisser notre taux de cortisol, l’hormone du stress, tout en augmentant la présence de la sérotonine et de la dopamine, les fameuses hormones du bien-être.
Le tricot, une activité réservée aux manuels ?
La réponse est non ! "Ma femme, qui a co-écrit l’ouvrage, n’est absolument pas bricoleuse. On se fiche aussi que vous soyez droitier ou gaucher", lance Pierre Bastoul. Pour se mettre au tricot, une seule condition s’impose : être capable de dégager du temps, car on ne tricote pas pour une session de 3 minutes, il faut avoir au minimum 15 minutes devant soi.
La tricothérapie, génératrice de lien social
Si certains tricotent entre deux arrêts de métro, d’après Pierre Bastoul, il est bien plus sympathique de pratiquer cette activité en groupe, autour d’un thé ou lors d’un afterwork. On peut aussi initier un(e) collègue entre midi et deux. "Le tricot ne doit pas devenir un motif de rupture sociale et d’isolement comme on peut parfois l’observer, c’est au contraire une activité génératrice de lien", souligne l’auteur. Alors, appelez vos copines et toutes à vos pelotes !
Retrouvez des ateliers d’initiation gratuits sur la page Facebook de Peace and Wool.