Autisme : un échographe révolutionnaire pour un diagnostic plus précoce
Développé par une start-up française, un nouvel appareil d’imagerie médicale permettrait de dépister plus tôt et plus précisément les troubles neuro développementaux, dont l’autisme. En effet, il serait capable de cartographier les zones du cerveau dont le fonctionnement paraît anormal, afin d’orienter vers un diagnostic précoce.
Plus un trouble neuro développemental comme l’autisme est découvert tôt, plus l’action précoce chez l’enfant permettra de résorber au maximum ses manifestations. Pour permettre aux enfants chez qui l’on suspecte ce type de trouble d’être diagnostiqués le plus tôt possible, la start-up française Iconeus annonce le lancement d’une étude de son appareil à l’hôpital Robert-Debré à Paris.
Aussi simple qu’une échographie
Ce nouvel appareil, plus simple et moins coûteux qu’une IRM selon ceux qui l’ont mis au point, utilise des technologies développées par des chercheurs de l’Inserm et du CNRS. Composé d’une sonde, il sera posé sur la fontanelle du bébé et maintenu en place par un dispositif breveté afin de détecter d’infimes variations de la circulation sanguine cérébrale.
Une cartographie des zones anormales pourra être établie, avec en parallèle l’activité des cellules nerveuses associées. Objectif : obtenir un diagnostic précoce pour une prise en charge plus efficace.
Des diagnostics encore trop tardifs
A l’heure actuelle, les enfants autistes sont encore dépistés trop tardivement, en moyenne aux alentours de l’âge de 5 ans. Alors qu’il est primordial de savoir le plus rapidement possible si un enfant souffre de ce type de troubles comme le souligne Florent Chapel, co-président d’Autisme Info Service. "Le diagnostic définitif d’autisme se pose vers l’âge de sept ans en moyenne. Mais l’intérêt d’un diagnostic plus tôt dans la vie de l’enfant permet une prise en charge précoce aussi. Et donc une prise en charge plus intense aussi, de ces enfants. Car lorsqu’ils sont rapidement et correctement stimulés, suite à la détection d’un fonctionnement atypique de leur cerveau, parfois certains troubles se résorbent" détaille-t-il.
Début des tests en 2023
Testé sur la souris depuis 2018, l’appareil va désormais l’être sur une vingtaine d’enfants dans le cadre d’une étude au sein de l’hôpital Robert-Debré à Paris, début 2023. Pour cela, les médecins compareront les images cérébrales obtenues sur des enfants nés à terme avec celles d’enfants nés prématurés - ces derniers étant considérés comme ayant un risque plus élevé d’être atteint d’autisme.
Va-t-on pour autant pouvoir poser un diagnostic de trouble du neurodéveloppement immédiatement ? "Il est trop tôt pour le dire" estime Florent Chapel, qui salue toutefois la piste de recherche et attend de voir les résultats de l’étude pour se prononcer davantage.