Vous déménagez ? Quel est l’impact psychologique sur vos enfants ?

Magali Régnier Journaliste

L’été est la saison des vacances, mais aussi des déménagements. C’est généralement à cette période que les mutations professionnelles ont lieu. Les parents se posent souvent une question : comment les enfants vont-ils vivre ce changement ? Dans le magazine Good To Know, plusieurs psychologues donnent leur avis sur cet événement qui a de mauvais, mais aussi des bons côtés.

Apprendre à s’adapter au monde

Tout d’abord, il ne s’agit pas de minimiser l’effet du déménagement sur votre enfant, même jeune. L’événement peut être un gros changement.

Mais ce serait une erreur d’y voir seulement un traumatisme, car les enfants vont généralement tirer profit de ce mouvement de famille. Face à un nouveau départ, les enfants n’ont pas le choix : ils doivent développer de nouvelles capacités, comme le fait d’améliorer leur adaptabilité. Pour le Dr Joël Frank,"les changements fréquents de l'environnement leur apprennent à s'adapter rapidement aux nouvelles situations".

Des enfants plus résilients

En plus de cette aisance à s’adapter, les enfants qui déménagent développent un peu plus vite la résilience, un trait très utile tout au long de la vie qui permet à chacun de surmonter les obstacles de la vie. La capacité d'être résilient "peut également ressembler à la capacité d'analyser une situation rapidement pour s'adapter socialement", explique le Dr Loo Peggy, dans le même média.

Une plus grande curiosité

De même, un peu contraints et forcés, les enfants sont ainsi challengés, et doivent travailler leur ouverture aux autres pour créer de nouveaux liens amicaux : "L'ouverture aux expériences est plus élevée chez les enfants qui ont déménagé. Cela indique une plus grande curiosité intellectuelle, une plus grande créativité et une plus grande conscience de leurs propres sentiments. Ils sont moins enclins à résister aux nouvelles idées", assure à son tour le Dr Connally Barry.

Mais une santé mentale à surveiller

Toutefois, il faut aussi garder en tête que ce changement de cap peut aussi induire quelques changements d’attitudes, tout à fait fréquents.

"Les enfants qui ont déménagé sont probablement plus irritables et plus stressés et sont moins capables d'établir des relations significatives avec leurs pairs au-delà des liens superficiels", poursuit le Dr Barry.

Une étude, publiée dans la revue JAMA Psychiatry, montre également que les déménagements fréquents dans l'enfance (notamment entre 10 et 14 ans) augmentent les risques de dépression à l'âge adulte. A l'inverse, un environnement stable pendant l'enfance pourrait assurer une meilleure santé mentale chez les enfants. Mais là encore, tout est relatif et inutile de culpabiliser : un enfant bien préparé et bien accompagné dans ces changements de vie n’a aucune raison de mal le vivre.

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