Maladie de Charcot : un lien probable avec un champignon toxique
Entre 1991 et 2013, une partie de la Savoie connaît un nombre anormalement élevé de maladie de Charcot. Aujourd'hui, le mystère est résolu : le coupable serait un champignon toxique, le "Gyromitra gigas" ou "fausse morille".
Un mystère vieux de 10 ans
Le mystère prend fin. Depuis plus d'une dizaine d'années, le village de Montchavin près de la station de ski la Plagne en Savoie fait face à un nombre anormalement élevé de cas de maladie de Charcot. Entre 1991 et 2013, il y a eu 14 cas de sclérose latérale amyotrophique (SLA) dans le secteur. Un taux vingt fois supérieur à la moyenne en France. C'est en 2009 qu'une médecin généraliste donne l'alerte après avoir diagnostiqué un troisième cas de SLA dans son cabinet médical.
Les spécialistes s'interrogent : certains malades sont décédés depuis plusieurs années, et il n'existe aucun lien de parenté entre ces patients, mais tous se connaissaient. Plusieurs facteurs ont été suspectés comme la pollution de l'air, de l'eau, les pesticides, les métaux lourds... En vain.
La "fausse morille" jugée coupable
Cette maladie neurodégénérative affecte les neurones moteurs. Si l'on ne connaît pas l'origine exacte de cette pathologie, il semblerait que les cas savoyards soient liés à un champignon appelé le "Gyromitra gigas". Surnommé "fausse morille" de par sa ressemblance à cet autre végétal, il est interdit en France depuis 1991 en raison de sa toxicité potentielle.
Ce lien a été fait dans une étude franco-américaine menée par cinq chercheurs et publiée en juin dernier dans Journal of Neurological Sciences. Comme le démontre la recherche, les 14 cas ont tous consommé ce champignon à plusieurs reprises. Après plusieurs années, l'enquête est donc résolue.
En Finlande, une autre plante, les graine de du cycas du Japon, a été suspectée sur l'île de Guam où vivaient de nombreux habitants atteints de SLA. Les cas ont d'ailleurs chuté depuis que l'interdiction de la consommation de ce végétal. C'est cette enquête qui, à l'époque, a permis d'orienter les chercheurs vers la fausse morille.