Traitements de l'allergie : comment soulager les symptômes de l'allergie ?

Marie Arnoult
Marie Arnoult Rédactrice Santé, Nutrition, Sexo, Psycho, Beauté & Accompagnante de l'humain
Publié le  , mis à jour le 

Qu’elles soient alimentaires, respiratoires ou liées aux insectes, il est possible de soigner les allergies. Plusieurs approches co-existent, depuis l'éviction, en passant par les traitements médicamenteux et la désensibilisation. Le docteur Céline Roussel allergologue au CHU de Lille nous précise également la plus adaptée en fonction du type de réaction allergique. 

Est-ce qu'il est possible de soigner l'allergie ?

Avant toute chose, rappelons que l'allergie est une réaction de l'organisme face à une substance identifiée comme indésirable. Elle consiste en "un dérèglement du système immunitaire, qui correspond à une perte de tolérance vis-à-vis de substances a priori inoffensives : les allergènes" précise l'Inserm. 

La suite après cette publicité

Soigner l'allergie est possible, par des médicaments qui agissent sur les symptômes de la réaction allergique, ou par une désensibilisation (approche long terme). 

Comment calmer une allergie sans médicament ?

L'éviction de la substance  

Il s’agit du traitement principal des allergies avant même de tenter tout autre méthode. L’éviction consiste à éviter l'exposition à l’allergène (pollens, poils d’animaux, acariens, phanères, aliments, plantes…). "Cela permet de calmer l’allergie, ou de la faire disparaitre, explique l’allergologue. Les effets majeurs sont immédiats et on peut s’attendre à une amélioration supplémentaire dans les jours qui suivent". 

La suite après cette publicité

Sans danger, l’éviction est une méthode de bon sens qui peut fonctionner aussi bien chez les enfants que chez les adultes.

Essayez de repérer vous-même (ou avec l’aide de votre médecin ou de votre pharmacien) l’allergène en procédant par exemple par élimination. "Si vous avez une réaction aussitôt après avoir mangé un avocat, cet aliment est très suspect et il est recommandé de ne plus le consommer avant d’avoir consulté votre médecin, propose la spécialiste. Vous avez sans doute identifié l’allergène par vous-même".

Mais parfois, il est plus compliqué de détecter le facteur déclenchant l’allergie : plusieurs allergènes peuvent être suspectés ou au contraire aucun ne semble évident.

La suite après cette publicité

Dans le cas de la rhinite allergique, ou "rhume des foins", l'éviction est évidemment difficile pendant la période de pollinisation ! Dans la mesure du possible, évitez les parcs et les balades en forêt, qui risquent d'être source d'inconfort immédiat !

Dans ce cas, n’hésitez pas à avoir recours à un allergologue. Pour identifier le bon allergène, il posera les bonnes questions et fera les tests adaptés.

Les solutions et remèdes naturels en cas de réaction allergique 

Avant d'envisager des traitements médicamenteux, certains gestes peuvent apaiser les symptômes : 

  • Utiliser un sérum physiologique ou un spray nettoyant pour purifier les voies nasales ; 
  • Réaliser des inhalations de vapeurs d'eau chaude (vous pourrez ajouter quelques gouttes d'huile essentielle d'Eucalpytus par exemple - sauf pour les femmes enceintes, les enfants et en cas de contre-indication). 

Les médicaments de la réaction allergique 

En cas de réaction allergique, plusieurs traitements existent. Les médicaments les plus utilisés agissent sur les symptômes, soit par blocage de la production d'histamine (les antihistaminiques), soit par action sur la réaction immunitaire (corticoïdes). D'autre traitements existent, comme les injections d'adrénaline pour les situations d'urgence, lorsque les symptômes sont susceptibles d'entraîner un risque vital. 

La suite après cette publicité

Les antihistaminiques : quel est le plus efficace ? 

Avant de vous présenter les antihistaminiques les plus utilisés, il s'agit de comprendre leur rôle !  Ils ont pour but de bloquer la production d’histamine, en cause dans les symptômes typiques de l'allergie (plaques rouges, démangeaisons, nez bouché, etc). Ils agissent de manière efficace sur les réactions liées à la rhinite et la conjonctivite allergique, mais pas sur l'asthme !

Côté galénique, on retrouve les antihistaminiques sous forme de comprimés ou de solutions buvables, et parfois sous forme de crèmes et collyres.

Les plus prescrits sont ceux de deuxième génération (cétirizine, lévocétirizine, loratadine, desloratadine, etc). Ils entraînent peu d'effets secondaires. Les antihistmainiques de première génération sont moins couramment utilisés car ils présentent plus d'effets indésirables (teld que la prométhazine, dexchlorphéniramine et cyproheptadine).

La suite après cette publicité

Certains antihistaminiques sont disponibles en pharmacie et ce, sans ordonnance (par exemple : Actifed allergie, Alairgix, Zyrtec). Par précaution, demandez toujours conseil à votre pharmacien avant de choisir un antihistaminique. Il saura vous orienter sur le plus pertinent en fonction des  manifestations allergiques.  

Les corticoïdes : une action anti-inflammatoire efficace

Les corticoïdes soulagent les symptômes par leur action sur le système immunitaire. Par voie orale ou sous forme de comprimés, il s'agit toujours d'un traitement de courte durée, et doivent être prescrits par un médecin.

Certaines crèmes très faiblement dosées sont en vente libre en pharmacies. Idem, la plus adaptée dépendra de la manifestation des symptômes.  

La suite après cette publicité

Les injections d'adrénaline par stylo auto-injecteur

Les injections d'adrénaline sont effectuées uniquement dans les situations d'urgence, lorsque les symptômes de la réaction allergique se manifestent de manière généralisée et présentent un risque vital. Il s'agit d'un traitement d'urgence en cas de choc anaphylactique. 

En l'absence d'amélioration, une deuxième injection est parfois nécessaire. 

Quels est le meilleur traitement selon le type d'allergie ?

Comme expliqué précédemment, il s’agit de traitements symptomatiques qui soulagent sans pour autant traiter la cause de l’allergie. Ils sont à débuter au moment des premiers symptômes de manière ponctuelle, et à la demande, ou quotidiennement selon les indications du médecin ou du spécialiste. Le choix du traitement dépendra du type d'allergie et de ses manifestations. 

La suite après cette publicité

Pour les allergies respiratoires, lors de la phase aiguë on utilise l’antihistaminique par voie orale, sous forme de comprimé chez l’adulte et de sirop et solutions buvables chez l’enfant à partir de 2 ans.

Cet antihistaminique est associé à des traitements locaux comme le collyre ou le spray nasal (antihistaminique ou corticoïdes locaux).

Si de l’asthme apparaît, on utilise le bronchodilatateur de courte durée d’action (Ventoline) pour ouvrir les bronches rapidement. Pour certains patients, un traitement de fond de l’asthme est nécessaire.

Le traitement en phase aiguë pour les allergies alimentaires et les allergies aux venins d’hyménoptères dépend du degré de sévérité de la réaction et des symptômes : "En cas de réaction grave, notamment le choc anaphylactique (sensation de malaise voire perte de connaissance, gêne respiratoire, gonflement de la langue et/ou de la gorge), le traitement de référence est l’adrénaline par voie intramusculaire", précise le docteur Céline Roussel.

La suite après cette publicité

Après l’injection d’adrénaline, il s'agit d'appeler le SAMU (15) le plus rapidement possible, car d’autres traitements devront être administrés et le patient rester sous surveillance à l’hôpital durant quelques heures.

"Les stylos d’adrénaline auto-injectables peuvent être prescrits en prévention si l’on a déjà un antécédent de réaction allergique grave (exemple : EPIPEN®, JEXT®, ANAPEN®, EMERADE®)”.

L’allergie alimentaire et aux venins peut aussi se manifester par une crise d’asthme, qui suppose dans ce cas le recours à de la Ventoline.

"En cas de réaction allergique modérée (une réaction cutanée comme de l’urticaire, un gonflement de paupières, des lèvres mais qui n’empêche pas de respirer ou de bien parler, des démangeaisons, douleurs abdominales) le traitement de référence est l’antihistaminique par voie orale, par des comprimés ou solutions buvables", explique le docteur Céline Roussel.

La suite après cette publicité

Pour les petites réactions locales aux piqûres d’insecte il est possible de prescrire un dermocorticoïde sous forme de crème. "Pensez à toujours désinfecter la zone piquée auparavant avec de la Biseptine par exemple", préconise l’allergologue.

Une piqûre d’insecte reste une porte d’entrée aux complications infectieuses. Il est également possible de réaliser un pansement avec de l’alcool modifié à 70°, et de le laisser en place quelques heures pour soulager les démangeaisons et réduire l’inflammation.

À lire aussi :

Désensibilisation : la solution long terme 

Lorsque les mesures d’éviction et le traitement symptomatique ne sont pas suffisants, il est possible d’envisager une désensibilisation.

La suite après cette publicité

"C’est ce que l’on appelle l’immunothérapie allergénique", explique l’expert. Le principe consiste à administrer une petite quantité d’allergène de façon régulière à l’organisme pour l’habituer peu à peu. C’est un traitement qui est validé pour les allergies respiratoires (acariens, pollens).

Le traitement est long, comptez 3 à 5 ans pour les allergènes respiratoires et minimum 5 ans pour les venins d’hyménoptères. Avec un effet dans le temps de 5 à 10 ans.

À lire aussi : 

"Pour les acariens et pollens, la désensibilisation se fait par voie sublinguale soit par comprimés (disponibles pour les acariens, les pollens de graminées et à l’étude pour les pollens de bouleau) ou gouttes sublinguales", détaille la spécialiste.

La suite après cette publicité

Pour les acariens, le protocole se réalise tout au long de l’année. Tandis que pour les pollens, il débute habituellement 4 mois avant la saison pollinique puis s’arrête à la fin de la saison.

Pour les allergies aux insectes, il est possible de proposer une désensibilisation pour la guêpe et l’abeille. Le traitement se fait par voie injectable sous cutanée.

Le protocole débute par 3 séances à l’hôpital durant lesquelles on augmente progressivement la dose d’allergène pour arriver à une dose d’entretien. Une fois ce seuil atteint, une dose fixe sera administrée tous les mois durant 5 ans. "Ce rendez-vous mensuel a lieu directement chez son allergologue sous surveillance de 30 minutes après chaque injection".

La suite après cette publicité

La désensibilisation pour les aliments existe mais demande encore à faire ses preuves. Appelée induction de tolérance, elle consiste à administrer par voie orale des petites quantités d’aliments en augmentant le seuil progressivement pour induire une tolérance.

"L’induction de tolérance orale a fait ses preuves pour certains allergènes comme le lait de vache, l’œuf et l’arachide chez l’enfant, précise l’expert. Elle est à l’étude pour d’autres aliments comme les fruits à coque (noisette, amande, noix de cajou, pistache) par exemple".

La désensibilisation pour les phanères de chat existe également.

Peu d'études cliniques ont pu démontrer son efficacité mais dans leur pratique clinique, de nombreux allergologues rapportent de bons résultats. Discutez-en directement avec le vôtre.

Des tests de désensibilisation à d’autres allergènes sont en cours d’études ainsi que le développement de comprimés pour les allergies au bouleau.

À lire aussi :

Conjonctivite allergique : la reconnaître, la soigner et la prévenir


Publié le 
Sources
Partager sur :
Tests et quiz
  • Êtes-vous allergique ?

Newsletter Bien Vieillir

Recevez nos dernières actualités pour rester en forme

Doctissimo, met en oeuvre des traitements de données personnelles, y compris des informations renseignées dans le formulaire ci-dessus, pour vous adresser les newsletters auxquelles vous vous êtes abonnés et, sous réserve de vos choix en matière de cookies, rapprocher ces données avec d’autres données vous concernant à des fins de segmentation client sur la base de laquelle sont personnalisées nos contenus et publicités. Davantage d’informations vous seront fournies à ce sujet dans l’email qui vous sera adressé pour confirmer votre inscription.

Merci de votre confiance

Découvrez toutes nos autres newsletters.

Découvrir