Ionogramme urinaire : Sodium, Potassium et Chlore
L'ionogramme urinaire est le dosage des principaux constituants ioniques de l’urine: le Sodium (Na+), le Potassium (K+) et le Chlore (Cl-). Associé à l’ionogramme sanguin, il permet de dépister un déséquilibre acido-basique, une déshydratation et certaines pathologies principalement rénales.
Définition
L’ionogramme urinaire consiste à doser dans les urines la concentration en électrolytes ou ions. Les ions recherchés sont le sodium (natriurie), le potassium (kaliurie), le chlore (chlorurie) et le calcium (calciurie). Lors de la même analyse, on pourra doser les taux de bicarbonates, de phosphore, de magnésium, mais aussi d’urée ou encore de créatinine. Il est réalisé sur les urines de 24 heures.
Indications
Il s'agit du dosage dans les urines des ions sodium (Na+), potassium (K+) et chlore (Cl-), voire le calcium (Ca) et les bicarbonates (CO3). Un tel examen renseigne sur l’équilibre hydro-électrolytique de l’organisme, soit l’équilibre entre l’eau et les différents ions.
L'analyse urinaire est souvent associé et interprété avec un ionogramme sanguin. Il permet ainsi de déterminer le rôle des reins dans les possibles troubles métaboliques détectés sur l’ionogramme sanguin. Cet équilibre peut être perturbé en cas de maladie rénale, de vomissements importants, de diarrhée ou de déshydratation.
Déroulement
La détermination de l’ionogramme urinaire se fait sur la totalité du volume des urines produit en 24 heures. Le recueil du liquide est effectué dans un récipient fourni à cet effet par le laboratoire, sans conservateur et sans acidification. L'urine sera centrifugée avant l’analyse. Elle peut être conservée pendant au moins 5 jours à 4°C.
Le dosage se fait sur un échantillon, mais le volume des 24 heures doit être précisé.
Comment se préparer
Il convient donc de ne pas quitter son domicile ou au moins de ne pas uriner ailleurs pendant 24 heures. Vous devrez préciser si possible les apports en eau et en sel, ainsi que tout traitement suivi. Certains peuvent modifier les résultats (traitements diurétiques pour l'hypertension artérielle ou le cœur, traitements laxatifs, corticoïdes...).
Résultats normaux
Il existe plusieurs présentations de résultats : excrétion urinaire sur 24 heures (mEq ou mmol/24h), concentration urinaire (mEq ou mmol/L), rapport à la créatinine (mmol/mmol de créatinine) utilisé en pédiatrie.
Normalité
Chez une personne soumis à un régime habituel, les valeurs retrouvées sont :
- Na+ : 50 à 220 mmol/24 heures
- K+ : 25 à 130 mmol/24 heures
- Cl- : 50 à 220 mmol/24 heures
Chez les enfants de 3 mois à 2 ans, les valeurs sont :
- Na/créatinine (rapport molaire) : 6,2 à 40,7
- K/créatinine (rapport molaire) : 2,6 à 20,6
- Cl/créatinine (rapport molaire) :8,2 à 38,7
Ces valeurs peuvent varier légèrement d'un laboratoire à l'autre.
Variations physiologiques
Les concentrations varient en fonction de l’âge. Certains traitements peuvent perturber les résultats : traitements diurétiques pour l'hypertension artérielle ou le cœur, traitements laxatifs, corticoïdes...
Résultats anormaux
Combiné avec l’ionogramme sanguin, celui de l'urine renseigne sur l’état d’hydratation du patient, sur l’équilibre acido-basique et donc le fonctionnement des reins.
Sodium (natriurie)
Quand la natriurie est trop élevée, on parle d’hypernatriurie. Elle peut traduire une insuffisance surrénalienne (maladie d'Addison), une atteinte du tissu rénal interstitiel (néphropathie interstitielle) ou encore d’une alimentation trop salée.
- Quand la natriurie est trop basse, on parle d’hyponatriurie. Elle peut traduire une déshydratation, un régime sans sel trop sévère, des pertes digestives (diarrhées, vomissements), une forte transpiration, un état de dénutrition, des maladies fébriles aiguës, les cirrhoses hépatiques…
Potassium (kaliurie)
Quand le taux de K+ est élevé (hyperkaliurie), il peut être associé à une insuffisance rénale, un syndrome de Cushing, un régime trop riche en potassium, une hyperactivité de la surrénale, d’un syndrome de Conn.
- Quand le niveau est trop bas (hypokaliurie), cela peut signifier un problème d’absorption ou encore une anomalie digestive : diarrhées, vomissements répétés, abus de laxatifs…
- Un taux élevé de chlore (hyperchlorurie) peut traduire une insuffisance surrénalienne.
- Un niveau bas (hypochlorurie) peut être le signe d’une déshydratation ou encore de vomissements abondants.
- Une augmentation (hypercalciurie) peut traduire le signe d’une affection osseuse, de calculs rénaux ou encore d’une intoxication à la vitamine D.
- Une diminution (hypocalciurie) est associée à une insuffisance rénale ou un rachitisme.
Chlore (chlorurie)
- Un niveau élevé de chlore (hyperchlorurie) peut traduire une insuffisance surrénalienne.
- Un taux bas (hypochlorurie) peut être le signe d’une déshydratation ou encore de vomissements abondants.
Calcium (calciurie)
- Une augmentation (hypercalciurie) peut traduire le signe d’une affection osseuse, de calculs rénaux ou encore d’une intoxication à la vitamine D.
- Une diminution (hypocalciurie) est associée à une insuffisance rénale ou un rachitisme.
Notons que ces valeurs peuvent varier selon les laboratoires qui effectuent les analyses.
Les variations des taux urinaires renseignent sur l’état d’hydratation et le bon fonctionnement des reins. Interprété avec l’ionogramme sanguin, ces résultats permettent de faire le bilan des entrées (sang) et des sorties des ions (urines).
Des déséquilibres peuvent être rencontrés dans différentes maladies. L’utilité de cette analyse est donc évidente mais il apparaît difficile de pouvoir en tirer un réel diagnostic. Seul votre médecin pourra interpréter les résultats et vous donner un diagnostic.