Antibiorésistance : une IA découvre de nouveaux antibiotiques efficaces
C’est une première. Une nouvelle classe d’antibiotiques vient d’être découverte grâce à un logiciel d’intelligence artificielle. Elle serait efficace contre les bactéries de type Staphylococcus aureus résistantes aux médicaments (SARM).
C’est une nouvelle importante pour le monde médical et une première depuis soixante ans. Une nouvelle classe d’antibiotiques, efficace contre les bactéries de type Staphylococcus aureus résistantes aux médicaments (SARM), vient d’être découverte par une intelligence artificielle. Les travaux ont été menés par des chercheurs américains et publiés dans la revue scientifique Nature.
Une découverte basée sur l’intelligence artificielle
En utilisant les algorithmes de l’intelligence artificielle, l’équipe de scientifiques du Broad Institute du MIT et de Harvard, a testé les effets de plus de 39 000 composés sur le Staphylococcus aureus et sur trois types de cellules humaines (du foie, du muscle squelettique et des poumons) dans le but d’évaluer à la fois leurs propriétés antibiotiques et leur toxicité sur les cellules humaines.
Un test sur plus de 39 000 composés
Les résultats de ces tests ainsi que les structures chimiques des 39 000 composés ont permis d’apporter des données à l’intelligence artificielle. Après cette première étape, l’IA a pu étudier 12 millions de substances déjà disponibles dans le commerce. C’est ainsi que les scientifiques ont pu identifier des composés issus de cinq familles de substances différentes, chacune avec leurs structures chimiques respectives.
Après d’autres tests en laboratoire et une sélection des molécules importantes, deux candidats issus de la même classe ont été retenus et testés sur la souris. Des tests aux résultats encourageants, car les substances sont parvenus à diviser par 10 la population de SARM.
Une avancée importante contre la résistance aux antibiotiques
Une avancée importante, car en raison de l’importante exposition des bactéries aux antibiotiques, ces dernières ont développé une antibiorésistance. Un phénomène grave, responsable de 1,2 million de décès en 2019. "Notre modèle ne nous dit pas seulement quelles substances ont un effet antibiotique. Il nous montre aussi pourquoi leur structure chimique leur donne cette propriété" explique Felix Wong, chercheur postdoctoral au Broad Institute du MIT et de Harvard, et auteur de la publication dans Nature.
Les scientifiques comptent sur ce nouveau modèle non seulement pour découvrir de nouveaux médicaments mais aussi pour identifier de nouvelles cibles potentielles pour ces traitements.