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  • Cancer : des cellules censées nous protéger seraient coupables ! La découverte française qui change la donne

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    Lecture 2 min.
    David Bême
    David Bême Rédacteur en chef

    Avancée majeure : des chercheurs français identifient des cellules immunitaires à l’origine de certains cancers.

    Des chercheurs français ont identifié des cellules immunitaires jusque-là insoupçonnées comme coupables dans l'apparition de certaines tumeurs. Une découverte qui pourrait changer le traitement et la prévention de nombreux cancers.

    La recherche sur le cancer vient de franchir une nouvelle étape décisive. Des scientifiques français, issus du Centre Léon Bérard à Lyon et de l'Inserm, ont mis au jour des cellules immunitaires potentiellement à l’origine de plusieurs cancers. Cette découverte pourrait réellement améliorer la prévention et ouvrir la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques.

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    Des cellules censées nous défendre et qui changent de camp

    Au cœur de cette avancée se trouvent certains globules blancs, plus particulièrement une sous-population de lymphocytes. Certaines de ces cellules, normalement chargées de repérer les agents pathogènes et d’activer la réponse immunitaire, ont été identifiées comme responsables de la transformation maligne de cellules saines.

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    Les chercheurs de l’Inserm, du CNRS, de l’université Claude-Bernard Lyon 1 et du Centre Léon Bérard au Centre de recherche en cancérologie de Lyon se sont intéressés aux lymphocytes TH17. Ces cellules sont déjà connues pour être impliqués dans de nombreuses maladies inflammatoire, comme la sclérose en plaques ou encore la maladie de Crohn.

    30% des cancers potentiellement concernés

    Les chercheurs ont observé que les lymphocytes TH17 ne constituent pas une population homogène, mais qu’ils peuvent en fait être divisés en plusieurs sous-groupes dont un s’avère promouvoir le développement de cancers. "Plus précisément, dans cette étude, nous montrons pour la première fois qu’il existe en fait huit sous-types de lymphocytes TH17 ayant des rôles distincts. L’un d’entre eux a un rôle tumorigénique, c’est-à-dire que lorsque certains freins d’activation sont levés, il va contribuer au développement de cancers. Au contact de ces cellules TH17, les cellules de l’intestin qui étaient pourtant saines jusqu’ici vont devenir cancéreuses", explique Julien Marie, directeur de recherche à l’Inserm.

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    Et l’enjeu est considérable car environ 30 % des cancers apparaissent à la suite d’une inflammation chronique localisée. C’est notamment le cas de certains cancers colorectaux, de l’intestin grêle, du foie ou encore du pancréas.

    Des implications majeures pour la prévention et le traitement

    Cette découverte, fruit de plusieurs années de recherche, a des répercussions profondes sur la compréhension du cancer. Elle met en lumière un mécanisme jusqu’ici ignoré dans la genèse des tumeurs, permettant d'envisager de nouvelles cibles thérapeutiques.

    Les scientifiques ont en effet identifié qu’une protéine, la cytokine TGF–β, est capable d’inhiber la formation des TH17 tumorigéniques.

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    Une étape clé vers une meilleure prévention

    En plus d’offrir des pistes pour améliorer les traitements, cette découverte pourrait également transformer les approches préventives. Les chercheurs ont montré que cette population tumorigénique est accrue chez des patients à fort risque de cancer. En mettant chez eux en place un suivi plus important, cela permettrait de mettre en place un traitement préventif et/ou d’intervenir beaucoup plus tôt, avant que le cancer ne se développe. Cette étude apparaît ainsi prometteuse quant au développement de nouvelles thérapies préventives.

    Une implication quant à l’utilisation des immunothérapies

    "Cette étude peut interroger les cliniciens sur l’utilisation, sur une période longue des immunothérapies chez des patients atteints de cancer, un traitement qui vise à stimuler les lymphocytes", souligne Julien Marie.

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    En effet, si ces thérapies ont révolutionné la prise en charge de certains cancers, elles sont également connues pour entrainer de l’inflammation chronique intestinale. Il pourrait donc être important demain de s’interroger, pour un patient donné, sur les risques que l’immunothérapie s’accompagne de l’émergence de lymphocytes TH17 tumorigéniques qui pourraient à terme donner lieu au développement d’un autre cancer.

    Les chercheurs sont désormais tournés vers l’avenir, avec des études cliniques en vue pour tester de nouvelles stratégies basées sur ces résultats prometteurs.


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