Cancer du sein : il n'y a pas que les mutations BRCA1 et BRCA2 qu'il faut surveiller
Une nouvelle étude suggère que d'autres mutations génétiques que les BRCA1 et BRCA2 doivent être prises en compte pour réduire le risque de cancer du sein chez la femme.
Les recommandations de dépistage pour le cancer du sein doivent-elles évoluer ? C'est ce que suggèrent des chercheurs dans une nouvelle étude publiée dans la revue médical Jama Oncology, le 17 février 2022. "Nos résultats comparant plusieurs stratégies de dépistage montrent qu'une surveillance par mammographie annuelle à partir de 30/35 chez les femmes portant les mutations génétiques ATM, CHEK2 et PALB2 réduirait significativement le taux de mortalité par cancer du sein chez ces dernières.", écrivent les chercheurs.
En France, les recommandations actuelles de la HAS, estiment qu'en l'absence de facteurs de risque, le dépistage par mammographie (ou échographie mammaire) peut débuter à partir de 50 ans. Avant cet âge, c'est un examen clinique effectué par le médecin ou le gynécologue qui doit être fait. Un dépistage par mammographie annuelle avant 50 ans n'est recommandé qu'en cas d'identification de la présence des deux gènes de prédisposition estimés comme les plus à risques le BRCA1 et le BRCA 2.
Peu d'études faites sur les autres mutations génétiques
Cependant, "d'autres mutations existent, mais ne figurent pas parmi les facteurs à inclure dans les recommandations de dépistage parce que les données et études sont manquantes", estiment le Dr Kathryn Lowry, à la tête de cette nouvelle étude.
Son groupe d'étude a donc évalué, en collectant les données médicales de près de 32 000 volontaires, que les femmes avec les mutations génétiques : ATM, CHEK2 et PALB2 auraient un risque élevé de cancer du sein de 40%.
50% de risques en moins avec une mammographie à partir de 30 ans
En se basant sur une équation d'évaluation de risque avec les bons résultats obtenus par les programme de dépistage actuels pour les mutations BRCA 1 et BRCA 2, les chercheurs estiment que faire une première surveillance par mammographie à partir de 30/35 ans, puis la rendre annuelle à partir de 40 ans, chez les femmes possédant l'une de ses trois mutations, pourrait réduire leur risque de mortalité de 50%.