Monpsy : appel au boycott du dispositif de prise en charge pour gérer le mal-être lié au Covid
Le dispositif "MonPsy" mis en place par le gouvernement pour prendre en charge les troubles psy liés à la pandémie de Covid-19 est pointé du doigt par des collectifs de professionnels. Le nombre de séances remboursées, les tarifs, le fait de passer par un médecin généraliste sont les raisons pour lesquelles les psy sont appelés au boycott de la plateforme.
Pour appréhender les troubles psychiatriques liés à la pandémie de Covid-19, un nouveau dispositif disponible au printemps va permettre dès l'âge de 3 ans de se faire rembourser 8 séances chez le psychologue. Les professionnels intéressés par cette démarche peuvent s'inscrire à partir du jeudi 17 février sur la plateforme "MonPsy" mise en place par le gouvernement.
Mais voilà, plusieurs psychologues ne sont pas satisfaits de ce système, indique un communiqué publié ce mois-ci par le collectif Manifeste Psy : "À l'unanimité les participants (7000 psychologues réunis, ndlr) ont déploré les dernières mesures gouvernementales".
Un dispositif qui ne correspond pas à tous les patients
Plusieurs éléments du dispositif sont pointés du doigt par les psychologues : d'abord, il faut passer par un médecin généraliste pour bénéficier des huit séances gratuites, puis choisir un professionnel dans la liste proposée par le site et souffrir d'un trouble d'intensité "faible à légère".
Interrogée par Franceinfo, la psychologue clinicienne et cofondatrice du collectif Manifeste Psy Camille Mohoric-Faedi indique que ce statut ne risque pas de concerner beaucoup de monde. "Si vous êtes en burn out, vous êtes victime de violences conjugales, si vous avez subi un accident, vous êtes traumatisé, votre cas est considéré comme trop sévère pour entrer dans le dispositif".
Ensuite, les professionnels ne sont pas d'accord avec la limite "arbitraire et absurde" du remboursement de huit séances, un nombre jugé insuffisant. "Il n'est pas possible de prédire à l'avance le temps qu'il faudra pour sortir d'un deuil, pour redonner goût à la vie, pour sortir de ses angoisses" informe Solenne Albert qui représente l'association des psychologues freudien (APF).
Par ailleurs, les tarifs sont jugés "inadaptés". Celui de la première séance a été fixé à 40 euros puis 30 euros pour les prochaines. Pour ces raisons, le comité demande l'arrêt immédiat de la mise en place du dispositif "Mon Psy Santé" ainsi que "le retrait des divers arrêtés relatifs aux plateformes qui font violence aux soignants comme aux patients". Les psychologues sont ainsi appelés à boycotter ce système.