Les fake news sur la pilule contraceptive mettent la santé des femmes en danger
La pilule contraceptive fait l’objet d’une désinformation importante sur les réseaux sociaux. Accusé d’être un poison, ce moyen de contraception est rejeté par certaines femmes, qui risquent de se retrouver enceinte, sans le vouloir.
La pilule est un moyen de contraception fiable, pour éviter de tomber enceinte. Mais depuis quelques temps, elle fait l'objet d'une campagne de désinformation sur les réseaux sociaux. "C’est pourtant un traitement ancien, peu coûteux et qui fonctionne très bien" estime le Dr Elisabeth Paganelli, gynécologue médicale et secrétaire générale du SYNGOF, le principal syndicat des gynécologues et obstétriciens de France.
De fausses informations circulent sur la pilule
Depuis plusieurs années, de fausses informations circulent sur les réseaux sociaux concernant la pilule. De nombreux influenceurs expliquent qu’elle serait "contre-nature", et qu’il serait "dangereux de la prendre". Sur TikTok, par exemple, certains utilisateurs avancent que la pilule est un "poison" en raison des hormones qu’elle contient, qu’elle "nuit à la santé mentale et fait prendre du poids".
La pilule est un traitement qui comporte "des bénéfices et des risques"
Interrogée sur la question, le Dr Elisabeth Paganelli estime que la pilule est un traitement fiable, qui comporte, comme tout traitement, des bénéfices et des risques. "En tant que médecin, j’estime que nous sommes de plus en plus vigilants face aux potentiels effets secondaires de la pilule. Nous interrogeons les patientes sur leurs éventuels antécédents et ceux de leur entourage familial et nous prescrivons davantage de pilules de deuxième génération, plus sûres que celles de troisième génération". Avant de rappeler que pour certaines pathologies, comme l'endométriose, la pilule reste "le premier traitement".
Attention au risque de grossesse non désirée !
Face à cette vague de défiance vis-à-vis de la pilule, le Dr Bertrand de Rochambeau, président du Syndicat nationla des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof), craint une augmentation des grossesses non désirées et avec elles, des interruptions volontaires de grossesse (IVG). "Ce type de fausses informations au sujet de la pilule risque de pousser de plus en plus de femmes à l’abandonner, sans prendre une autre contraception à la place. Résultat : le nombre de grossesses non désirées et d’interruptions volontaires de grossesses risque encore d’augmenter à l’avenir" prévient le médecin, qui pointe également du doigt le manque de gynécologues.
D'une manière générale, avant de décider de changer de méthode de contraception, une consultation médicale pour faire le point sur votre santé est nécessaire et recommandée.