Chasse : le gouvernement envisage de créer un délit d'alcoolémie
Afin de limiter le nombre d’accidents en forêt, le gouvernement réfléchit à la mise en place d'un certain nombre de règles de sécurité, dont des contrôles d'alcoolémie.
Des cyclistes qui reçoivent des plombs en Maine-et-Loire. Un habitant de Châteaubourg blessé par trois plombs en Ille-et-Vilaine. Les accident de chasse se multiplient en France et continuent de faire la une des journaux. Pour limiter ces drames, le gouvernement pense à instaurer un "délit d’alcoolémie", obligeant les chasseurs veiller scrupuleusement à leur consommation.
0,5 g d’alcool par litre de sang
D’après le Parisien, c’est Bérangère Couillard, la secrétaire d’État chargée de l’Écologie, qui est à l’origine de cette mesure forte.
Si elle est adoptée, les chasseurs devront limiter leur consommation d’alcool - à savoir un taux maximal de 0,5 g d’alcool par litre de sang (ou un taux d'alcool dans le sang supérieur ou égal à 0,2 g/l de sang en permis probatoire). Ce qui équivaudrait au taux d'alcool à ne pas dépasser sur la route.
Fait important : l’interdiction s’appliquerait également à l’intérieur des forêts privées.
Le Sénat s'est déjà montré favorable
Mi-septembre, un rapport du Sénat sur la sécurisation de la chasse (comportant une trentaine de propositions, dont l’interdiction de la consommation d’alcool et des stupéfiants durant cette activité) avait déjà fait avancer le débat.
Si elle est acceptée, la mise en place de cette mesure nécessitera toutefois quelques ajustements.
"Tout l’enjeu va être dans les moyens donnés pour les contrôles. Il n’y a que 300 agents pour tout le territoire à l’Office français de la biodiversité (OFB). Quant à la gendarmerie, ce n’est pas sa mission première", avait ainsi rappelé Daniel Salmon, sénateur d’Ille-et-Vilaine. `
Un projet, qui n’est pas du goût du président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen.
Selon lui, l'alcool n’est impliqué que dans "7% des accidents de chasse (9% selon un rapport du Sénat), beaucoup moins que sur la route". "De quel droit réserver ça aux chasseurs, un mec bourré sur un vélo c'est dangereux aussi", a-t-il proclamé auprès de l’AFP, avant d'ajouter qu'aujourd'hui les chasseurs sont "stigmatisés, humiliés, persécutés".
Des revendications qui n’empêcheront pas Bérangère Couillard de présenter fin octobre les nouvelles règles de sécurité entourant la pratique de la chasse.