Siphonnage d’essence : les intoxications ont explosé au mois d’octobre
Pendant la pénurie d’essence, le siphonnage a pris une telle ampleur que l’Anses a dû publier une fiche sur la conduite à tenir en cas d'intoxication. La pratique comporte de nombreux risques.
Cinq fois plus d’intoxications liées au siphonnage de carburants pétroliers que d’habitude. Voilà ce à quoi ont fait face les centres anti-poisons au cours du mois d'octobre. La raison ? la pénurie d’essence, bien évidemment, qui a conduit de nombreux automobilistes à avoir recours à cette technique pour partager le carburant entre deux véhicules. La situation est si préoccupante que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a décidé de lancer une alerte.
Le siphonnage, une pratique dangereuse pour la santé
Le siphonnage consiste à vider le réservoir d’un véhicule en créant une aspiration du carburant directement par la bouche à l’aide d’un tuyau. Le contenu du réservoir peut ainsi être transvasé dans un autre récipient pour remplir un autre véhicule. Comme le prévient l'Anses, cette pratique peut s'avérer dangereuse.
“En aspirant dans le tuyau, on peut ingérer une petite quantité de carburant, ce qui suffit à provoquer une intoxication, et ce quel que soit le type de carburant (essence, gasoil…).” Ce dont les usagers n’ont pas toujours conscience.
Or, en cas d’ingestion, les carburants pétroliers, fluides et irritants, favorisent notamment les fausses routes et peuvent avoir de graves conséquences sur les bronches.
“Certains patients ont présenté des troubles respiratoires nécessitant une consultation aux urgences, voire une hospitalisation”, prévient l’agence.
Quels sont les symptômes de l’intoxication ?
En cas de siphonnage, certains symptômes peuvent vous mettre sur la voie de l’intoxication :
- L’apparition de fièvre ou de toux prolongée quelques heures après l'ingestion est les premiers signes d’une éventuelle pneumopathie d’inhalation ;
- Des symptômes digestifs peuvent aussi apparaître, tels que des reflux gastriques, des douleurs abdominales, des nausées et des vomissements ;
- Enfin des signes neurologiques comme des maux de tête, somnolence et vertiges peuvent compléter le tableau.
Que faire en cas d’indigestion de carburant?
Avant toute chose, l’Anses et les centres antipoison conseillent de ne pas avoir recours au siphonnage. Mais si vous avez en effet absorbé du carburant, les conseils sont les suivants :
- Ne pas se faire vomir pour éviter le passage de carburant dans les bronches puis les poumons ;
- Ne pas boire pour ne pas entraîner un risque de vomissement ;
- Rincer la bouche à l’eau ;
- Ne pas exercer une activité à risque, comme la conduite automobile ou l’utilisation de machines-outils, car la vigilance peut être altérée ;
- Surveiller les symptômes respiratoires (toux, fièvre, essoufflement) qui peuvent être retardés ;
- En cas de contact cutané, se laver les mains avec du savon et rincer la peau.
Pour toute question ou avis médical, l’appel au centre antipoison de votre région ou la consultation d’un médecin s’avèrent nécessaires.
En cas d’urgence vitale (détresse respiratoire, perte de connaissance…), appelez directement le 15.
- Siphonnage de carburant : attention au risque d'intoxication, Anses, 28 octobre 2022.
