Angioplastie : déroulement, risques et convalescence

Publié le  , mis à jour le 
en collaboration avec Hélène Vernhet Kovacsik, radiologue interventionnel

Si vous souffrez d’artériosclérose aux abords de la soixantaine, votre médecin ou spécialiste risque de vous proposer une angioplastie afin de restaurer vos artères. Le professeur Hélène Vernhet Kovacsik, radiologue interventionnel au CHU Arnaud de Villeneuve à Montpellier nous explique la technique.

Définition : qu’est-ce qu’une angioplastie coronaire ?

L’angioplastie coronaire avec parfois pose d’un stent, est une technique qui consiste à remodeler la lumière des vaisseaux de façon percutanée, non invasive, sous guidage d’imageries en l’occurrence l’angiographie (rayons X et injection de produit de contraste).

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Cette technique endovasculaire, en passant l’intérieur des vaisseaux, permet de rétablir la circulation sanguine dans une ou plusieurs artères atteintes de sténose, c’est-à-dire qui ont été bouchées ou victimes d’un rétrécissement. Elle peut servir d’alternative à un pontage.

Quelle différence entre angioplastie et coronarographie ?

La coronarographie est un examen diagnostic permettant de visualiser les artères coronaires. Elle consiste en l'introduction d'un cathéter (tube souple) en passant par l'artère d'un bras. Avant une chirurgie cardiaque lourde, la coronarographie sert à repérer les atteintes cardiaques.

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Pourquoi faire une angioplastie ?

Dans la majorité des cas, l’angioplastie est pratiquée en cas d’artériosclérose, maladie provoquée par diverses pathologies liées au cholestérol, à l’hypertension, au diabète et au tabagisme.

Elle est parfois indiquée en cas d'angine de poitrine (d'angor instable) ou de dépots de graisses dans les parois artérielles. "Artères des membres inférieurs, artère fémorale, artère rénale, digestive, carotide… toutes les artères sont accessibles à ce geste, précise le professeur Hélène Vernhet Kovacsik, médecin radiologue interventionnelle au CHU Arnaud de Villeneuve à Montpellier. Ainsi, on peut passer par le pli de l’aine. Faites l’expérience en posant votre main sur cette région. Vous pourrez sentir votre pouls qui bat. On peut passer par une artère brachiale ou encore l’artère radiale au niveau du poignet". 

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Qui pratique l’angioplastie ?

L’angioplastie coronaire des artères périphériques (en dehors des artères du cœur) est essentiellement réalisée par les radiologues spécialisés en radiologie interventionnelle et les médecins chirurgiens spécialisés en chirurgie vasculaire.

Le spécialiste en cardiologie lui, se chargera de réaliser exclusivement les angioplasties des artères coronaires.

Comment se déroule une angioplastie (dilatation par ballonnet cardiaque) ?

Le radiologue spécialisé dans les angioplasties va introduire à l’intérieur des vaisseaux un petit cathéter (tuyau creux de moins de 2mm de diamètre). Celui-ci va permettre de circuler dans les vaisseaux pour ballonner l’artère (afin de l’élargir) ou pour poser un stent (les stents sont des petits grillages à déployer à l’endroit où un rétrécissement a été diagnostiqué, qui maintient écartées les parois du vaisseau).

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"Au moment où l’on pose le cathéter dont l’extrémité est faite d’un ballonnet (petit ballon) qui gonfle, on injecte un produit de contraste afin d’opacifier les vaisseaux, décrit la radiologue. Cela forme alors à l’image sur le monitoring une sorte de réseau autoroutier. Cela permet de repérer les endroits obstrués du vaisseau et de pouvoir y remédier".

Est-ce que l'angioplastie est douloureuse, quelle anesthésie ?

L'intervention est réalisée sous anesthésie locale en réalisant un coussinet à l’aide de xylocaïne exactement au point de ponction.

Ensuite les manipulations à l’intérieur des vaisseaux ne sont pas douloureuses, rassure le professeur. Mais il y a toujours une prise en charge générale du patient qui peut arriver stressé. On prend le temps de le détendre par de l’hypnose ou en lui administrant un relaxant (benzodiazépine)”. Le geste dure moins d’une heure mais comptez environ 1h30 entre la prise en charge du patient et son arrivée en salle de réveil.

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L’angioplastie comporte-t-elle des risques ?

"L'angioplastie coronaire comme tout geste invasif ou chirurgical comporte un risque d'incidents ou d'accidents" explique le pôle cœur-poumons du CHRU de Besançon. Il peut y avoir des complications allergiques (souvent liées au produit de contraste), au niveau du point de ponction, au niveau cardiaque et vasculaires (douleurs, palpitations, arythmie…).

Dans de rares cas, l’intervention peut être un échec en cas d’impossibilité passer le stent ou dilater l’artère.

Ce qu’il faut savoir avant

L’angioplastie ne se réalise pas forcément en urgence et peut donc être programmée plusieurs semaines à l’avance par le cardiologue. Ce délai permet une prise en charge du terrain et de traiter les facteurs de risque afin d’intervenir dans les meilleures conditions le jour de l’angioplastie. "On ne traite pas une lésion tant que les facteurs de risque ne sont pas pris en charge (diabète, hypertension, tabagisme...) insiste l’expert. Cela va de la consultation anti-tabac si le patient le souhaite au contrôle du cholestérol et au dépistage du diabète. On va également mettre en place un traitement qui va protéger toutes les artères contre l’athérosclérose comme les statines qui stabilisent les plaques d’athérome et diminuent le taux de cholestérol et les antiagrégants plaquettaires qui empêchent les vaisseaux rétrécis de se boucher". 

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En plus de ces traitements oraux mis en place plusieurs semaines avant l’angioplastie, il sera injecté un anticoagulant qui fluidifiera le sang le temps de l’angioplastie.

Certains rares cas sont très urgents, nécessitant un traitement dans les heures qui suivent quand toute l’artère qui amène le sang à un membre est complètement bouchée. Un geste chirurgical peut alors être nécessaire pour retirer le thrombus qui bouche complètement l’artère avant que le membre touché ne soit plus "récupérable".

Où faire une angioplastie ?

L'intervention se pratique en hôpital public ou clinique privée ayant obligatoirement des salles de cathétérisme pour faire les actes et examens (en service de radiologie ou en bloc opératoire) et dans des établissements dotés d’équipements d’imagerie performants (scanner) et des blocs opératoires en cas de complications cardiovasculaires ou autres.

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L’angioplastie de membres inférieurs nécessite toujours une hospitalisation soit ambulatoire soit une hospitalisation complète durant 48 heures. "Cela dépend de l’acte réalisé ainsi que du patient (est-ce qu’il vit seul, a-t-il d’autres problèmes de santé, vit-il loin de l’établissement de santé ?)", nous informe Hélene Vernhet Kovacsik.

Pour les artères coronaires, la prise en charge des angioplasties est exclusivement faite par les cardiologues dans des centres d’angioplastie coronaire en relation avec des établissements permettant la réalisation de chirurgie cardiaque.

Convalescence après l’angioplastie

Juste après la manipulation, le patient est envoyé en salle de surveillance post-interventionnelle où il sera observé afin de savoir si tout évolue favorablement (pas de de saignement au point de ponction qui surviennent dans 5 % des cas, retour à une marche normale…).

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"On demande au patient de ne pas faire de sport durant 1 semaine le temps que le point de ponction cicatrise bien, recommande la spécialiste. Mais notre travail ne s’arrête pas là. Le radiologue revoit son patient pour vérifier la bonne évolution de l’angioplastie, l’amélioration de la qualité de vie et si le patient suit bien son traitement. Nous aiguillons certains patients vers la rééducation, avant idéalement ou après l’angioplastie pour mettre en œuvre les manœuvres hygiéno-diététiques concernant l’alimentation et la pratique de la marche régulière plusieurs fois par semaine".

Angioplastie coronarienne : quels résultats ?

L’efficacité du traitement dépend des zones à traiter : taille de l’artère, longueur et nombre des lésions. "En gros plus l’artère est grosse moins il y a de lésions, plus les résultats sont bons", en déduit Hélène Vernhet Kovacsik. Les petites artères de 3mm situées dans les jambes restent plus difficiles à traiter. 

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Un traitement médicamenteux est prescrit, comprenant souvent de l'aspirine en association avec médicament anti-plaquettaire.

Prévention : comment éviter de boucher les artères ?

Après avoir traité la lésion de l’artère (qui permet un retour à une vie normale) il est important de traiter les facteurs de risque (tabagisme, diabète, hypercholestérolémie, obésité, hypertension, sédentarité) afin d’éviter que la lésion se reforme, que l’artère traitée se rétrécisse à nouveau (resténose) ou encore que de nouvelles lésions apparaissent sur d’autres artères qui pourraient alors provoquer la survenue de troubles cardiovasculaires comme un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral.

Quelle espérance de vie après la pose d'un stent ?

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Le pronostic est très variable en fonction des personnes. Le respect des mesures hygiéno-diététiques est capital pour éviter une nouvelle obstruction. La pose de stent est par ailleurs très bénéfique : elle réduit le risque de réintervention coronaire.


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Sources
  • Entretien avec Le professeur Hélène Vernhet Kovacsik, radiologue interventionnel au CHU Arnaud de Villeneuve à Montpellier
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