Qu’est-ce qu’une orchidectomie ?

Publié le  , mis à jour le 
en collaboration avec Xavier Durand (chirurgien urologue)

L’orchidectomie est une intervention chirurgicale relativement rare qui consiste à pratiquer l’ablation d’un testicule. Dans quels cas, cette intervention est-elle envisagée ? Comment se déroule-t-elle ? Les explications du Pr Xavier Durand, chirurgien urologue à l’hôpital Saint-Joseph à Paris.

Qu’est-ce qu’une orchidectomie ?

Une orchidectomie correspond à l’ablation d’un testicule, l’une des deux gonades masculines. Le testicule joue deux rôles importants dans la santé masculine. En abritant les spermatozoïdes, il a un rôle majeur dans la fertilité. Par ailleurs, sur le plan hormonal, c’est également le lieu de production de la testostérone, le substrat hormonal du phénotype masculin. "Il faut savoir que les deux testicules sont indépendants l’un de l’autre. Chaque testicule possède un cordon qui lui est propre et est situé dans une loge distincte", précise le Pr Xavier Durand, chirurgien urologue à l’hôpital Saint-Joseph à Paris.

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L’intervention en tant que telle n’a pas d’impact sur la fertilité, puisqu’un seul testicule permet de garantir la production de spermatozoïdes suffisants pour la procréation. Sur le plan hormonal, un seul testicule peut également produire la quantité de testostérone suffisante. L’intervention chirurgicale n’a donc pas de conséquences notables sur la santé masculine.

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Dans quelles situations une orchidectomie est-elle envisagée ?

Dans la très grande majorité des cas, une orchidectomie est programmée en présence d’un diagnostic de cancer du testicule. Chaque année, près de 2800 hommes1 jeunes (la moyenne d’âge est de 32 ans) sont concernés par ce cancer dont la tumeur ne touche qu’un seul testicule. Associée ou non à une chimiothérapie adjuvante, l’orchidectomie reste le traitement de première intention.

Beaucoup plus rarement, en dehors de la cancérologie, une orchidectomie peut également être envisagée à la suite d’un traumatisme testiculaire ou d’une torsion aggravée du testicule. "Dans ces situations, l’intervention chirurgicale répond toujours à une situation d’urgence", explique le Pr Xavier Durand.

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Enfin, de façon beaucoup plus marginale, une telle intervention peut également être envisagée chez les personnes souhaitant opérer un changement de sexe.

Dans la très grande majorité des cas, l’orchidectomie ne concerne qu’un seul testicule. Toutefois, dans des situations très rares, il peut arriver que le chirurgien procède à l’ablation du testicule restant. "Cela peut être le cas d’un patient ayant un antécédent d’orchidectomie, et à qui l’on a diagnostiqué un cancer sur l’autre testicule", illustre le spécialiste.

Comment se déroule l’intervention chirurgicale ?

L’intervention chirurgicale se déroule en ambulatoire, l’hospitalisation étant de courte durée. Pratiquée sous anesthésie générale, l’opération dure une heure en moyenne.

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Avant l’intervention, le patient est invité à contacter un centre CECOS afin d’y faire réaliser un prélèvement de sperme. "Il s’agit d’une obligation médico-légale. Comme on observe souvent un problème de fertilité chez les hommes atteints par un cancer du testicule, cela permet d’établir un bilan de fertilité, tout en conservant, au besoin, les gamètes. Cela est d’autant plus important que ce cancer touche des hommes jeunes», explique le Pr Xavier Durand.

Pour des raisons fonctionnelles et esthétiques, une prothèse testiculaire peut être proposée au patient. La pose de cette prothèse peut parfois être programmée dans un second temps, après la première intervention chirurgicale.

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En cancérologie, une orchidectomie se déroule par kélotomie, c’est-à-dire en passant par la voie inguinale, en procédant à une incision du pli de l’aine. "Après avoir ouvert le canal inguinal, on va contrôler le cordon pour extraire ensuite la gonade, par voie inguinale", explique le chirurgien. Dans le cancer du testicule, la voie inguinale est privilégiée afin d’éviter la dissémination des cellules cancéreuses. En revanche, en cas de traumatisme ou de torsion testiculaire, l’intervention chirurgicale se fera par voie scrotale (en passant par le scrotum).

Une fois la gonade retirée, le chirurgien procède ensuite à la pose de prothèse, puis à la fermeture du canal inguinal.

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Complications post-opératoires possibles

Comme c’est le cas pour toutes les chirurgies, des complications post-opératoires sont possibles. Les plus fréquentes concernent les infections et les saignements. "Un abcès opératoire, des hématomes, voire une hémorragie, sont rares mais toujours possibles", prévient le chirurgien urologue. Des douleurs transitoires peuvent également être ressenties pendant quelques jours.

Si l’intervention se passe bien, la reprise des activités sportives pourra être envisagée au bout d’un mois.

Comme il s’agit d’une chirurgie relativement rare, il est recommandé de choisir un établissement et un chirurgien ayant l’expérience de ce type d’intervention chirurgicale.

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Sources
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