Cancer du poumon : un nouveau traitement réduit de 40 % les risques de récidives et de décès
Les résultats d’une étude internationale prouvent l’efficacité d’un traitement associant immunothérapie et chimiothérapie chez les patients atteints du cancer du poumon. Il améliorerait la survie des patients et limiterait les risques de rechutes d’environ 40 %.
Un type de cancer très fréquent
Le cancer pulmonaire entraîne la mort d’environ 1,8 million de personnes au niveau mondial, ce qui fait de lui la principale cause de décès par cancer. C’est le troisième cancer le plus répandu en France.
Les cancers du poumon sont répartis en deux catégories :
- Les cancers à petites cellules ;
- Les cancers non à petites cellules (CPNPC).
Ces derniers sont le type de cancer du poumon le plus fréquent, selon la Fondation pour la Recherche Médicale, retrouvés dans 85 % des cas diagnostiqués. Malgré les chances de guérison, plutôt bonnes grâce à une prise en charge chirurgicale au stade non-métastatique, l’Institut Curie constate qu'entre 30 et 55 % des patients font une récidive.
C’est pourquoi l'amélioration des traitements pré-opératoires, pour une efficacité de plus longue durée, ont été au cœur d’une étude scientifique internationale de phase 3. Publiée dans la revue médicale le New England Journal of Medicine, c’est le Professeur Nicolas Girard, oncologue et pneumologue à l’Institut du Thorax Curie-Montsouris, qui a présenté les résultats lors du congrès de l'American Association for Cancer Research (AACR).
Diminuer le risque de rechute et améliorer la survie des patients
Les conclusions de l’étude sont plutôt significatives, car le nouveau traitement expérimenté permettrait de réduire le risque de récidive et de décès de près de 40 %.
Pour parvenir à ces conclusions, l’équipe de chercheurs a administré un traitement néo adjuvant combinant immunothérapies et chimiothérapies chez 358 patients souffrant de CPNPC non-métastatique. Un traitement néo-adjuvant est une thérapie complémentaire donnée à un patient avant le traitement principal. Son but est, bien souvent, de réduire la taille d’une tumeur avant une intervention chirurgicale.
Par ailleurs, 24 % des patients qui ont reçu cette association thérapeutique ne présentaient pas de nouvelles cellules cancéreuses. Des prélèvements de tissus ont, en effet, eu lieu pendant l’intervention chirurgicale. Ce n’était le cas que pour 2 % des personnes ayant reçu uniquement la chimiothérapie.
Aussi, le nouveau traitement aurait permis la diminution de 37 % du risque de récidive du cancer du poumon non à petites cellules. D’autre part, les chercheurs ont constaté une nette amélioration de la survie des patients, grâce à une réduction du risque de décès de 43 %.
En outre, les patients ont été suivis. Deux ans après le traitement néo-adjuvant, 83 % d’entre eux ont survécu contre 71 % chez les patients traités avec la chimiothérapie seule.
En quoi consiste ce nouveau traitement ?
Ce nouveau traitement associe trois séances d’immunothérapie ainsi qu’une chimiothérapie pendant deux mois, avant l’opération.
Pour l’heure, il semble que cette thérapie néo adjuvant n’ait pas d’influence négative sur l’acte chirurgicale ni sur les éventuelles complications post-opératoires. Le temps de l’intervention a été significativement moins long.
Ce nouveau traitement a rencontré un tel succès que la Food and Drug Administration a d’ores et déjà donné son accord pour un accès précoce aux Etats-Unis.