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  • Cancer du sein : vers un dépistage personnalisé ?

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    Lecture 3 min.
    Sihem Boultif
    Sihem Boultif Journaliste santé

    A l’heure actuelle, le dépistage du cancer du sein concerne toutes les femmes d’une tranche d’âge, quels que soient ses facteurs de risque ou de prédisposition à la maladie. Des chercheurs norvégiens et espagnols ont travaillé ensemble à un modèle de prédiction du risque individuel de cancer du sein afin de créer demain des stratégies personnalisées de dépistage.

    Et si au lieu de prescrire à toutes les femmes le même dépistage du cancer du sein, les recommandations de dépistage pouvaient être individualisée en fonction du risque de chaque femme ? C’est l’idée de deux équipes de scientifiques du Registre du cancer de Norvège et de l'Institut de recherche médicale Hospital del Mar à Barcelone, en Espagne, qui ont travaillé en collaboration. Leurs conclusions ont été présentés mercredi 17 novembre à la 13e conférence européenne sur le cancer du sein,

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    Les résultats de dépistage de 50 000 femmes passés au crible

    Pour ce travail en commun, les données utilisées par les chercheurs ont été fournies par le Registre du cancer norvégien, soit environ 50 000 femmes qui ont participé au dépistage national norvégien, entre 2007 et 2020.

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    Ce dépistage, baptisé BreastScreen Norway, est un programme national qui invite toutes les femmes norvégiennes âgées de 50 à 69 ans à passer une mammographie tous les deux ans. Objectif : détecter la maladie au plus tôt afin d’améliorer les chances de survie de celles touchées par le cancer.

    Une évaluation du risque individuel

    En analysant ces données, les chercheurs ont souhaité estimer les risques individuels de ces femmes de développer la maladie, sur une période de quatre ans.

    Les risques retenus étaient l'âge, les antécédents familiaux de cancer du sein, les antécédents de maladie bénigne du sein, la densité mammaire (une mesure des glandes et du tissu fibreux du sein), l'indice de masse corporelle et la consommation d'alcool.

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    Ils ont ensuite comparé ces facteurs de risque chez les femmes avec et sans diagnostic de cancer du sein pour évaluer l'impact de chaque facteur de risque individuel. C’est ainsi qu’un modèle est né, permettant de calculer le risque individuel de chaque femme, face à la maladie.

    "Mieux guider les stratégies de dépistage du cancer du sein"

    Les auteurs de ce travail ont ainsi constaté que le risque de développer un cancer du sein sur une période de quatre ans variait de 0,22 % pour certaines personnes à 7,43 % pour d'autres, avec un risque médian de 1,10 %.

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    Le Dr Javier Louro de l'Hospital del Mar, qui a présenté cette étude, explique : "Nous avons développé et validé avec succès un modèle pour estimer le risque de cancer du sein chez les femmes participant à BreastScreen Norway, le programme national de dépistage du cancer du sein en Norvège. Plusieurs modèles de prédiction du risque de cancer du sein ont été créés, mais nous pensons qu'il s'agit de l'un des premiers modèles conçus pour guider les stratégies de dépistage du cancer du sein tout au long de la vie d'une personne en utilisant des données réelles provenant d'un programme de dépistage.

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    Adapter le dépistage selon le risque

    Pour le chercheur, le modèle "pourrait être considéré comme une clé pour concevoir un dépistage personnalisé visant à réduire les méfaits et à accroître les avantages du dépistage mammographique".

    Pour être plus parlant, Javier Louro donne un exemple. "Une femme à faible risque pourrait se voir proposer un dépistage par mammographie standard tous les trois ou quatre ans au lieu de deux ans. Une femme à risque moyen pourrait se voir proposer un dépistage par mammographie 3D avancée tous les deux ans, tandis que les femmes à risque élevé pourraient se voir proposer un nouveau test de dépistage par mammographie ou IRM chaque année. Toutes ces stratégies sont encore théoriques et doivent être étudiées au regard de leur efficacité" précise le scientifique.

    L'intérêt d'un tel dépistage pourrait également signifier moins de personnes présentant des "faux positifs", moins de "surdiagnostic" mais aussi une réduction des cancers de l'intervalle. En attendant une potentielle mise en place de ce dispositif, les chercheurs expliquent devoir approfondir leurs résultats en étudiant notamment son impact, en mettant au point une simulation informatique.


    Sources
    • Personalized breast cancer screening could improve cancer survival and reduce overdiagnosis - EUROPEAN ORGANISATION FOR RESEARCH AND TREATMENT OF CANCER - 13th European Breast Cancer Conference (EBCC13) - 17 nov 22
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