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  • Cancer du sein agressif : quel type, critères déterminants, découvertes récentes

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    Lecture 5 min.
    David Bême
    David Bême Rédacteur en chef

    En inhibant une molécule, les chercheurs espèrent pouvoir bloquer le développement de métastases.

    Le cancer du sein inflammatoire est l'un des cancers du sein les plus agressifs. Une équipe française a identifié un mécanisme capable de réduire le développement rapide de métastases dans les cancers du sein agressifs. Une thérapie ciblant cette protéine pourrait demain empêcher l’apparition de nouvelles tumeurs et améliorer grandement la prise en charge des femmes touchées.

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    C'est quoi un cancer agressif ? C'est la même chose qu'un cancer foudroyant ?

    Dans le jargon médical, le terme "cancer agressif" est employé sur des critères très précis, à savoir : quand les cellules cancéreuses présentent des marqueurs biologiques spécifiques identifiés par un médecin anatomopathologiste.

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    La spécificité du cancer foudroyant réside dans sa capacité à entraîner rapidement le décès du patient. Dans le langage courant, on a tendance à dire qu’un cancer foudroyant est un cancer agressif, en raison de la dégradation rapide de l'état général du patient. 

    Quels sont les différents types de cancer du sein ? 

    Il n'existe pas un cancer du sein, mais plusieurs types de cancer du sein, catégorisés selon de multiples critères : localisation de la tumeur, stade, état migratoire des cellules cancéreuses, la rareté du cancer, le grade de la tumeur, les structures mammaires touchées, etc.

    Cancer du sein : les stades

    Le stade du cancer est l'un des facteurs déterminant de la gravité de la maladie : 

    • Cancer in situ : les cellules cancéreuses sont localisées où elles ont pris naissance, sans envahir les tissus voisins ;
    • Cancer invasif : la tumeur se propage dans les tissus voisins ;
    • Cancer métastatique : le cancer se propage à d'autres tissus ou organes du corps, créant des métastases.
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    Cancer du sein et récepteur hormonal Her2 (cancer hormono-dépendant)

    Dans certains cas de cancer du sein, un dysfonctionnement des récepteurs hormonaux ER (récepteur œstrogènes) et PR (récepteurs progestérone) ou Her2 est impliqué. Il arrive que la surface des cellules cancéreuses possède des récepteurs hormonaux, qui sont des protéines. Or, si les protéines se fixent aux hormones, ce lien active la croissance des cellules cancéreuses. Les cellules cancéreuses se nourrissent en quelque sorte des hormones. Ce sont des cancers hormono-dépendants et nous parlons parfois de cancer surexprimé, car la surexpression des récepteurs est associée à une prolifération cellulaire plus importante. 

    Les cancers hormonodépendants les plus fréquents sont ceux impliquant les récepteurs ER et PR : ils représentent environ 80 % des cancers du sein et ils sont plutôt de bon pronostic. Les cancers du sein Her2 surexprimés sont un peu plus agressifs, mais répondent généralement très bien au traitement par immunothérapie ou des médicaments ciblant la protéine Her2 . Ce type de cancer représente entre 12 et 20 % des cancers du sein. 

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    Les cancers du seins hormonodépendants sont soignés à l'aide d'une hormonothérapie, traitement permettant d'inhiber l'action des hormones afin de ralentir la croissance et la propagation des cellules cancéreuses.

    Cancer du sein triple négatif

    Dans ce type de cancer du sein, les cellules cancéreuses ne possèdent pas de récepteurs hormonaux. Ils ne surexpriment ni les récepteurs ER, ni les récepteurs PR, ni les récepteurs Her2. Ils ne possèdent donc aucun des trois récepteurs, c'est pourquoi il est nommé triple négatif. La prédisposition génétique est l'un des facteurs de risque les plus fréquents. Le cancer du sein triple négatif est plus difficile à soigner, car il ne répond pas aux traitements ciblant les trois récepteurs. Il est cependant plus rare, représentant en moyenne 10 % des cancers du sein. Un traitement par chimiothérapie est souvent proposé, mais c'est l'équipe de soins qui détermine les options de traitement les plus adaptées à chacun. Par ailleurs, plusieurs thérapies sont à l'étude pour le cancer du sein triple négatif. 

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    Quel est le type de cancer du sein le plus agressif : le cancer rare inflammatoire ?

    Le cancer inflammatoire du sein est l'un des cancers du sein les plus agressifs, avec la tumeur phyllode et, entre autres, la maladie de Paget du sein. Dans le cancer inflammatoire du sein (CIS), les cellules cancéreuses bloquent l'action du système lymphatique. Différents symptômes apparaissent alors, comme des démangeaisons persistantes, une rougeur mammaire ou une chaleur du sein. Les ganglions lymphatiques peuvent augmenter de volume et la peau du sein peut prendre un aspect de peau d'orange. L'augmentation du volume du sein et la rétractation mamelonnaire sont d'autres symptômes possibles. Le sein peut être sensible et/ou douloureux ou présenter une sensation de brûlure.

    En d'autres termes, au niveau des symptômes, le sein présente les signes d'une inflammation locale, c'est pourquoi les médecins le nomme cancer du sein inflammatoire. 

    Le CSI est dit agressif, car l'inflammation montre qu'il s'est déjà propagé aux ganglions lymphatiques ou à d'autres organes. Il se développe et se propage rapidement. 

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    Le traitement est personnalisé, mais souvent, une chimiothérapie est proposée pour détruire les cellules cancéreuses et limiter leur propagation. Une chirurgie est parfois indiquée, si la taille de la tumeur a diminué. Après la chirurgie, la patiente peut avoir recours à un traitement par radiothérapie afin d'éviter les risques de récidives. Si le cancer inflammatoire du sein présente des récepteurs hormonaux, un traitement par hormonothérapie peut compléter le protocole de soin. 

    Quelle espérance de vie avec un cancer du sein ?

    Le pronostic dépend d'un très grand nombre de facteurs, nommés d'ailleurs les facteurs pronostiques. Il dépend du stade et du grade du cancer, de l'âge de la patiente, de la réceptivité aux traitements, du type de cancer, des risques de récidive, des antécédents médicaux, etc.

    Ce sont les médecins qui établissent le pronostic, qui correspond aux médianes moyennes de survie. Elles se définissent par le temps moyen de vie sans maladie et sans récidive, après le diagnostic du cancer du sein. 

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    Le taux de survie nette standardisée est de 88 % à 5 ans, mais ces chiffres sont très généraux. Le cancer du sein est le premier cancer observé chez les femmes, ce qui veut dire que la recherche est très active autour de cette maladie et que les prises en charge s'améliorent d'année en année. Aujourd'hui, les traitements sont personnalisés et l'équipe de soin très investi pour chaque patiente. 

    Est-ce que le cancer du sein agressif se soigne ?

    Les cancers du sein agressifs sont particulièrement difficiles à traiter car ils répondent peu aux traitements disponibles et ont surtout tendance à rapidement se propager via des métastases. Mais une équipe du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) vient de faire une découverte qui pourrait révolutionner leur prise en charge.

    Peut-on guérir d'un cancer du sein agressif : découverte d'une molécule contre la protéine responsable

    Bloquer la survenue de métastases

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    Les chercheurs ont découvert un mécanisme-clé à l’origine des métastases. Cette propagation des cellules cancéreuses serait due à la protéine SMYD2, qui détourne à l’avantage des cellules l’activité d’une autre protéine, BCAR3. Connue pour être en partie responsable de l’adhérence et de la capacité migratoire des cellules, l’action de BCAR3 est fortement stimulée par SMYD2.

    Ainsi, des expériences in vitro montrent que le développement de cellules cancéreuses métastatiques et leurs aptitudes à migrer et envahir leur environnement requiert la présence, ou du moins la stimulation, de SMYD2.

    Illustration de la capacité d'invasion des cellules cancéreuses du sein avec (On) et sans (Off) stimulation par SMYD2 ; barre d‘échelle : 10µm.

    Objectif : gagner du temps pour traiter la tumeur primaire

    Est-ce qu’en bloquant cette protéine, on peut stopper la propagation des métastases ? Pour le savoir les scientifiques ont cherché à inhiber SMYD2 chez des souris atteintes d’un cancer mammaire encore au stade primaire.

    L’analyse comparative de l’évolution du stade de développement des cancers entre les souris traitées et celles non-traitées a confirmé l’inhibition de SMYD2, le blocage de son action sur BCAR3 et l’absence totale d’apparition de métastase.

    Très prometteurs, ces résultats doivent être confirmés chez l’homme avant de savoir s’ils permettront demain le développement d’une thérapie précoce prévenant le développement de métastases dans le cancer du sein. L’objectif d’un traitement préventif serait d’offrir plus de temps à l’équipe médicale pour identifier et mettre en œuvre une thérapie efficace contre la tumeur primaire, ou trouver une alternative pour les tumeurs réfractaires.


    Sources
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