• Actualités
  • Cancer du sein : pourquoi Elle Macpherson a refusé la chimiothérapie et que penser de son choix ?

    Publié le  , mis à jour le 
    Lecture 3 min.
    en collaboration avec Ivan Pourmir (oncologue médical)

    La top Elle MacPherson a refusé la chimiothérapie pour traiter son cancer du sein

    Dans une interview au magazine australien Women’s Weekly, l’ancien modèle Elle Macpherson dévoile avoir été touchée par un cancer du sein il y a 7 ans. Cancer qu’elle dit avoir vaincu grâce à des médecines douces en refusant la chimiothérapie proposée. Que penser d'un tel choix ? Le Dr Ivan Pourmir, oncologue médical, nous répond.

    "C'était un choc, c'était inattendu, c'était déroutant". Ce 2 septembre, l’ancien top model Elle Macpherson a créé le buzz. Dans un témoignage intime pour le magazine australien Women’s weekly, celle que l’on appelait The Body pour ses mensuration parfaites s’est livrée sur son état de santé et plus particulièrement sur un épisode inconnu du grand public : un cancer du sein vécu il y a 7 ans, à l’âge de 53 ans.

    La suite après cette publicité

    "J’ai choisi une approche holistique"

    A cette époque, Elle Macpherson subit une tumorectomie et le verdict est sans appel : un carcinome intracanalaire HER2-positif et récepteur d'œstrogènes. Face à ce diagnostic, les médecins lui recommandent un traitement conventionnel comprenant une mastectomie, de la radiothérapie, de la chimiothérapie et une thérapie hormonale. Une proposition que le modèle rejette tout simplement.

    La suite après cette publicité

    "J’ai choisi une approche holistique. Dire non aux solutions médicales classiques a été la chose la plus difficile que j’ai jamais faite dans ma vie. Mais dire non à mon propre ressenti intérieur aurait été encore plus difficile" assume-t-elle aujourd’hui.

    A la place d’une chimiothérapie, Elle Macpherson opte donc pour une autre solution : elle s’isole pendant huit mois dans une maison louée à Phoenix, en Arizona, entourée d'une équipe médicale alternative composée d'un médecin naturopathe, d'un dentiste holistique, d'un ostéopathe, d'un chiropracteur et de deux thérapeutes. Une solution qui a fonctionné pour elle.

    Et si la Top assure être aujourd’hui en rémission, elle tient toutefois à rester prudente sur son choix personnel : "Il ne s'agit pas de donner des conseils aux autres. Je partage simplement ce que j'ai découvert à travers mes propres expériences réelles".

    La chimiothérapie complémentaire, un pari contre l’invisible

    La suite après cette publicité

    Si Elle Macpherson encourage toutefois chacun à "utiliser son cœur comme une boussole" dans ses choix de santé, nous avons tenu à en savoir plus sur le choix adopté. Se passer de chimiothérapie est-il une option possible et judicieux dans le cancer du sein ?

    Le Dr Ivan Pourmir, oncologue médical à l'hôpital Georges-Pompidou et chercheur en immunologie du cancer, est bien plus factuel. “Il est parfois possible de vaincre tout un cancer du sein par la simple chirurgie, lorsqu'il se trouve au stade localisé, et qu’il n’a pas encore donné métastase à l'extérieur du sein” conçoit-il. Cependant, traditionnellement, l’ajout d’une chimiothérapie intervient à deux moment : soit avant la chirurgie, pour faciliter l’opération quand on a un trop gros cancer, soit en complément après, pour se donner un maximum de chance d’éliminer des résidus de cancer microscopiques, non visibles.

    La suite après cette publicité

    "La chimiothérapie, c’est un pari qu’on fait, n’étant pas capable de savoir exactement qui va subir une récidive ou non. Compte tenu de la situation et des caractéristiques de la tumeur, si on estime que le risque est important, on va proposer cette chimiothérapie complémentaire. ça ne veut pas dire que la personne va nécessairement rechuter, ça veut dire que le risque existe et que les essais connus donnent un bien meilleur pourcentage de rémission avec une chimiothérapie” nuance-t-il.

    Sa seule expérience ne peut pas en faire une solution

    Pour notre expert, la réussite du traitement holistique est donc à prendre avec beaucoup de pincettes, même si le choix d’Elle MacPherson lui appartient.

    “Par chance, elle fait sans doute partie des personnes qui ont été guéries définitivement par la chirurgie seule, et elle ne devait pas avoir de résidu. Mais ça, il était impossible de le savoir au moment de sa chirurgie”souligne l’oncologue.

    Sans le savoir, la top était donc chanceuse. Et tiendrait probablement un tout autre discours, si elle avait fait une rechute. Fort heureusement pour elle, elle affirme aujourd’hui se sentir en pleine forme. Assez pour être ambassadrice d’un nouveau mode de traitement ? Pas pour notre expert : "Ce n’est pas sur l’expérience d’une seule personne qu’on peut conclure des bienfaits d’une approche, et il n’est pas dit malheureusement qu’elle n’ait jamais aucune rechute non plus".

    L'avis du Dr Gérald KIERZEK, urgentiste et directeur médical de Doctissimo

    "Gare aux charlatans ! Se tourner vers des médecines alternatives sans avis médical en cas de cancer est extrêmement dangereux. Des études montrent que les patients qui optent exclusivement pour des traitements alternatifs ont un risque de mortalité significativement plus élevé, pouvant être multiplié par deux à cinq selon le type de cancer. Les approches non conventionnelles doivent être en complément. De plus, certaines thérapies alternatives peuvent être toxiques, interagir négativement avec les traitements conventionnels, ou retarder la mise en place d'un traitement efficace, compromettant ainsi les chances de guérison. Il est donc capital de toujours consulter son médecin et de discuter des stratégies thérapeutiques proposées dans le cadre de RCP (réunions de concertation pluridisciplinaires)".


    Sources
    • Women's weekly, 2 septembre 2024
    • Entretien avec le Dr Ivan Pourmir, oncologue médical à l'hôpital Georges-Pompidou et chercheur en immunologie du cancer le 4 septembre 2024.
    Partager sur :

    Newsletter Bien Vieillir

    Recevez nos dernières actualités pour rester en forme

    Doctissimo, met en oeuvre des traitements de données personnelles, y compris des informations renseignées dans le formulaire ci-dessus, pour vous adresser les newsletters auxquelles vous vous êtes abonnés et, sous réserve de vos choix en matière de cookies, rapprocher ces données avec d’autres données vous concernant à des fins de segmentation client sur la base de laquelle sont personnalisées nos contenus et publicités. Davantage d’informations vous seront fournies à ce sujet dans l’email qui vous sera adressé pour confirmer votre inscription.

    Merci de votre confiance

    Découvrez toutes nos autres newsletters.

    Découvrir