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  • Cancer du sein triple négatif, l’immunothérapie réduit de 34% le risque de décès

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    David Bême
    David Bême Rédacteur en chef

    Cancer du sein triple négatif, comment l'immunothérapie améliore les chances de guérison

    Représentant près de 15 % des cancers du sein, les cancers dits "triple négatifs" sont des cancers très agressifs face auxquels on dispose de peu d'armes thérapeutiques. Mais dans ce domaine, l’immunothérapie apporte de nouveaux espoirs de guérison à certaines patientes.

    On parle souvent du cancer du sein, mais la maladie cache en réalité différentes formes plus ou moins agressives. Parmi elles, le cancer du sein triple négatif connaît un pronostic plus difficile et un manque d'options thérapeutiques.

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    Le cancer du sein triple négatif en quelques chiffres

    Parmi les 60 000 nouveaux cas de cancer du sein diagnostiqués chaque année en France, le cancer du sein triple négatif affecte environ 15% des patientes, ce qui représente 9 000 nouveaux cas décelés chaque année.

    Non sensible aux traitements hormonaux, ni à la thérapie ciblée anti-HER2, il est l’un des cancers du sein les plus agressifs et les plus difficiles à traiter : les trois quarts des patientes ne répondent pas au traitement. Aujourd’hui, la prise en charge repose principalement sur la chimiothérapie.

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    Il est souvent diagnostiqué chez des femmes plus jeunes (40% ont moins de 40 ans), avec un risque plus élevé de récidive métastatique précoce et une survie globale plus courte par rapport aux autres sous-types de cancer du sein.

    L’immunothérapie déjà indiquée pour les formes avancées de ces cancers

    Face à ces cancers du sein redoutable, l’immunothérapie a déjà montré son efficacité pour les cancers avancés que l’on ne peut pas opérer ou qui s’est déjà propager à d’autres organes (cancer du sein triple négatif localement récurrent non résécable ou métastatique). Selon la Haute Autorité de Santé, le Keytruda (pembrolizumab) en association à une chimiothérapie, est un traitement de première ligne du cancer du sein triple négatif localement récurrent non résécable ou métastatique, dont les tumeurs expriment PD-L1 avec un CPS ≥ 10. L’autre option repose sur les inhibiteurs de PARP en cas de cancer du sein avec une prédisposition génétique (mutation BRCA1/2).

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    Aujourd’hui, dans le cadre du congrès de la société européenne d’oncologie médicale 2024, une étude a présenté l’intérêt de cette même immunothérapie chez les patientes atteintes d'un cancer du sein triple négatif à haut risque à un stade précoce.

    Un risque de décès réduit de 34% pour les formes précoces

    Chez ces femmes qui peuvent être opérée car la tumeur a été détectée suffisamment tôt, la prise en charge repose sur une chimiothérapie suivie de la chirurgie. Portant sur plus de 1000 femmes, l’étude a comparé le traitement standard à une prise en charge qui ajoutait le pembrolizumab avant la chirurgie et ensuite après la chirurgie en monothérapie.

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    Résultats : Le taux de survie sans événements (c’est à la dire la proportion de femmes qui n’ont pas connu de récidives) dans les 5 ans était de 81,2% dans le groupe avec immunothérapie versus 72,2% dans le groupe qui recevait le traitement standard. La survie globale à 5 ans dans ces deux groupes était respectivement de 86,6% versus 81,7%.

    "Dans cette étude, le pembrolizumab associé à une chimiothérapie comme traitement néoadjuvant et poursuivi en monothérapie après la chirurgie a réduit le risque de décès de plus d’un tiers par rapport à la chimiothérapie néoadjuvante, renforçant le rôle important que joue ce schéma thérapeutique dans le traitement du cancer du sein triple négatif à haut risque à un stade précoce" a déclaré le Dr Peter Schmid, responsable du Centre de médecine expérimentale du cancer du Barts Cancer Institute de Londres et principal auteur.

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    Plus de femmes "guéries" grâce à l’immunothérapie

    Ces femmes sont-elles alors définitivement guéries ? Le mot est manié avec précaution par les médecins partagés entre l’envie de rassurer les patientes et la peur de ne pas leur donner de faux espoirs comme l’avoue le Pr. Benoit You, oncologue au CHU de Lyon : "Cela dépend de ce que la guérison signifie pour chaque patiente. Si cela signifie qu’elles doivent être certaines que la maladie ne reviendra jamais et qu’elles peuvent retrouver une vie exactement comme avant la maladie, alors non, nous ne pouvons le dire avec certitude, car même s’il est faible, le risque de récidives existe. Mais si cela veut dire qu’elles peuvent retrouver une vie normale sans penser au quotidien à la maladie mais simplement surveiller régulièrement leur santé, alors oui, nous pouvons leur dire et grâce à ce traitement, nous pouvons le dire à plus de femmes encore".

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