Reconstruction mammaire : Alice Detollenaere pose en lingerie après sa double mastectomie
Après avoir été opérée d’un cancer du sein et avoir choisi de retirer préventivement l’autre glande mammaire, Alice Detollenaere, compagne de l’ex-star des bassins Camille Lacourt, partage une photo sur son fil Instagram. Une photo où elle pose en lingerie, comme pour mettre l’épreuve qu’elle a vécu définitivement derrière elle. Qu’est ce qu’une reconstruction mammaire ? Quels sont les différentes possibilités pour cette chirurgie ? Les réponses du Pr Laurent Lantieri, chirurgien plasticien et esthétique à l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris.
C’était il y a bientôt un an. Après avoir subi l’épreuve du cancer, Alice Detollenaere annonçait se faire opérer de manière préventive pour se faire retirer son autre glande mammaire. Elle partage aujourd’hui le résultat de cette double mastectomie, en publiant une photo où elle pose en lingerie, sur son fil Instagram.
Qu’est ce qu’une reconstruction mammaire ?
La reconstruction mammaire est une opération qui permet de reconstruire le sein, après ablation de celui-ci ou de la glande mammaire uniquement.
"Dans le cas d’Alice Detollenaere, il s’agit d’une mastectomie immédiatement suivie d’une reconstruction, la patiente ne subit qu’une seule chirurgie" indique tout d’abord le Pr Laurent Lantieri. "C’est possible car comme on retire une glande saine, on garde l’étui cutané du sein et on place directement une prothèse" ajoute le chirurgien. Une prothèse qui pourra être conservée longtemps "Comme tout produit, il y a un risque d’usure avec les années. En revanche, c’est une idée fausse de croire qu’il faille les changer au bout de X années".
Des cancers plus agressifs en cas de prédisposition génétique
En réalisant cet acte de prévention, les femmes passent d’un risque de développer un cancer du sein de 70 % environ à 2 ou 3 %.
"C’est actuellement la seule méthode de prévention du cancer du sein qui existe. On peut réaliser une surveillance rapprochée, mais ce n’est pas de la prévention, quand le cancer sera détecté c’est qu’il sera déjà présent" détaille encore Laurent Lantieri.
Pour ces femmes, il s’agit d’une double peine : en plus d’être à risque génétiquement, car porteuse d’un gène BRCA1 ou 2 qui expose très fortement au risque de cancer, elles ont en plus de grandes chances de faire une forme de cancer plus agressif. "J’ai certaines patientes qui regrettent de ne pas avoir fait de retrait préventif et qui ont eu des cancers très agressifs, avec ablation totale du sein".
Une reconstruction plus délicate une fois le cancer diagnostiqué
Pour les femmes subissant une mastectomie pour cancer du sein, les choses sont un peu différentes. "Lorsque les patientes font un cancer du sein, c’est différent : la prothèse en silicone est moins souvent possible, car il manque parfois l’étui du sein car il a fallu réaliser l’ablation de la peau aussi, en raison de la maladie ou alors la patiente va avoir droit à des séances de radiothérapie. Dans ces cas là, il faut plutôt opter pour une reconstruction par lambeaux" ajoute le chirurgien.
L’opération nécessite alors de préparer la patiente à un autre endroit, pour un prélèvement de graisse et de peau : le ventre ou la cuisse, selon la technique utilisée. "On peut aussi prélever du muscle dans le dos, le grand dorsal, mais c’est une technique que j’évite car elle peut occasionner des douleurs au dos pour la patiente, par la suite".
"Ce n’est pas un catalogue"
Après avoir décrit ces différents types de reconstructions, Laurent Lantieri insiste sur un point crucial. "Il faut que les patientes comprennent que ce n’est pas un catalogue : elles ne peuvent pas choisir la manière dont elles seront reconstruites. Cela dépend du type de cancer, de sa localisation, de la suite de leur traitement… Il n’y aura pas le choix".
"Je suis heureux qu’elle ait eu le courage de se montrer et de le dire"
Par ailleurs, pour celles qui font le pas de retirer leur glande mammaire saine, un retrait chirurgical des ovaires est aussi proposé. "Nous le faisons pour des femmes à partir de 40 ans, en raison du risque de cancer aussi". Enfin, le Pr Lantieri souhaite saluer le courage d’Alice Detollenaere. "Je suis heureux qu’elle ait eu le courage de se montrer et de le dire. C’est le meilleur moyen de se libérer de cette épée de Damoclès et de reprendre sa vie de femme et je la félicite pour cela".