Cancer : une molécule dérivée d'un colorant textile offre de nouveaux espoirs
Des scientifiques ont conçu une molécule capable de s’accumuler spécifiquement dans les cellules cancéreuses et de devenir toxique au contact de la lumière. Dérivée d’un colorant textile, cette nouvelle arme thérapeutique devrait prochainement être testée chez l’homme.
Le principe des thérapies photodynamiques
Utilisées principalement dans le traitement de certains cancers, les thérapies photodynamiques sont des traitements peu invasifs. Elles reposent sur l’utilisation de photosensibilisateurs, des molécules capables de s’exciter au contact de la lumière. Elles transmettent alors ce surplus d’énergie au dioxygène contenu dans les cellules autour d’elle, le rendant toxique et provoquant la mort de ces dernières. L’idéal est donc d’avoir des molécules photosensibles qui vont spécifiquement s’accumuler dans des cellules à détruire, comme des cellules cancéreuses.
Une molécule dérivée d'un colorant textile
Cette découverte a mobilisé plusieurs équipes du monde entier : des scientifiques du Laboratoire de chimie (CNRS/ENS de Lyon), du Building Blocks for Future Electronics Laboratory (CNRS/Sorbonne Université/Yonsei University) en Corée du Sud, du laboratoire Moltech-Anjou (CNRS/Université d’Angers) et leurs collègues sud-coréens1.
Le DBI a été élaboré à partir d’un colorant initialement utilisé par l’industrie textile et produit annuellement à l’échelle de plusieurs tonnes. En modifiant chimiquement sa structure, les scientifiques ont réussi à lui conférer de nouvelles propriétés photosensibilisatrices. Et double bénéfice, le DBI a également acquis, de par sa structure, la capacité de s’accumuler préférentiellement dans les cellules cancéreuses2.
Prochainement testé chez l'homme
Cette molécule baptisée DBI s’est révélée beaucoup plus efficace que les photosensibilisateurs employés dans les traitements actuels. Cela permet d’envisager une utilisation à des doses thérapeutiques 10 à 100 fois plus faibles. Ce qui devrait minimiser les possibles effets indésirables sur les tissus sains. Cette efficacité a été caractérisée et testée in vitro sur des cellules humaines et in vivo sur des embryons de poissons zèbres par leurs collègues suédois.
Des études complémentaires sont en cours afin de déterminer si cette molécule pourra faire l’objet d’une utilisation clinique.