Dépister la fibrillation atriale directement chez son généraliste pourrait réduire les risques d'AVC
Selon des chercheurs européens, nous gagnerions à être dépistés d’une fibrillation atriale directement chez le généraliste. S’il était inclus dans la consultation, cet acte pourrait considérablement prévenir le risque d’AVC.
Connaissez-vous la fibrillation atriale (ou auriculaire) ? Il s’agit d’un trouble du rythme cardiaque fréquent touchant non moins de 750 000 personnes en France, qui accélère le cœur et le fait battre de manière irrégulière. Mais voilà, les personnes qui en souffrent seraient jusqu’à cinq fois plus susceptibles de subir un accident vasculaire cérébral (AVC) que les autres, alors que le trouble est encore trop peu diagnostiqué en amont. Voilà pourquoi, selon la Société européenne de cardiologie (ESC), un test de dépistage de fibrillation atriale fait par le médecin traitant (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui) serait une option plus sûre.
Dépister le trouble réduirait le risque d'AVC
Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe de chercheurs réunis sous le projet baptisé AFFECT-EU (dont l’ESC fait partie) s’est appuyée sur trois études :
- Une récente méta-analyse menée auprès de quelque 35 800 participants, a mis en évidence "la capacité du dépistage de la fibrillation auriculaire à réduire les AVC";
- La deuxième enquête, réalisée dans 11 pays européens, a montré que "la plupart des fibrillations auriculaires ont été détectées chez les patients présentant des symptômes ;
- Enfin, selon la troisième étude, menée dans 18 pays, "le dépistage de la fibrillation auriculaire était presque aussi important que le dépistage des cancers communs". Ainsi, un simple test chez son médecin traitant suffirait à identifier la maladie et à prescrire "les médicaments anticoagulants pour prévenir les AVC".
Du temps et de l’argent économisés face à l’accident vasculaire.
Selon le Dr Kierzek, "Le problème repose surtout sur la faisabilité du dépistage en cabinet"
Si le bénéfice est tel, pourquoi ne bénéficions-nous pas déjà d’un tel dépistage chez notre médecin traitant ? Nous avons posé la question au Dr Gérald Kierzek, directeur médical de Doctissimo, qui confirme que tout moment pour dépister la fibrillation atriale est bon à prendre, et qu’une consultation médicale de routine serait le moment idéal.
“Mais le principal problème est la faisabilité du test, tant les médecins sont déjà débordés” évoque-t-il. Le dépistage d’une fibrillation atriale s’effectue via un ECG (électrocardiogramme) simple dérivation. "Mais il faut être équipé et avoir le temps de le faire" précise notre expert.
Pour autant, d‘autres moyens de faire le point, plus simples, pourraient être mis en place selon lui.
"Il existe déjà d'autres moyens comme des montres connectées, ou des oxymètres connectés, qui peuvent dépister un trouble. On peut aussi tout simplement prendre le pouls de la personne. L’idée qu’il faudrait ancrer, est que cela devrait devenir un réflexe, comme on prend la tension artérielle".
Et si vous souhaitez en savoir davantage sur votre propre rythme cardiaque par prévention, notre expert rappelle qu’aujourd’hui les montres connectées ou le simple fait de prendre son pouls peuvent aussi vous donner le bon réflexe d’écouter votre cœur.