Comment calmer la douleur d'un zona ?

Julie Giorgetta Journaliste santé / parentalité

Validation médicale : 09 septembre 2024

Dr Gérald Kierzek Directeur médical

Définition : qu'est-ce que le zona ?

Le zona est une maladie infectieuse virale due à la réactivation du virus de la varicelle (varicella-zoster virus). La primo-infection par le virus VZV se produit le plus souvent durant l’enfance. Après la guérison, le virus reste définitivement dans le corps. Il est simplement latent à la racine des nerfs, au niveau des ganglions nerveux.

Quelques années plus tard, il arrive qu’il se réactive à l’endroit où l’éruption de la varicelle avait été la plus sévère, provoquant l’apparition d’un zona. Ce réveil n’est jamais le fruit du hasard. "Il survient le plus souvent chez les personnes âgées de plus de 50 ans, en cas de baisse des défenses immunitaires (stress, fatigue) ou de pathologie responsable d’un déficit immunitaire (cancer, infection, VIH…). De manière générale, plus on a fait une forme légère de varicelle durant l’enfance, plus on a de risques de développer un zona à l’âge adulte", informe le Dr Marc Perrussel.

Quels sont les différents types de zona ?

Le zona du visage (facial)

Le zona du visage, ou zona facial, est une forme de zona qui touche un seul côté du visage. Il est généralement lié à l'atteinte de l’une des branches du nerf trijumeau, qui assure la sensibilité du visage. Le zona peut toucher différentes zones du visage : les yeux (zona ophtalmique), la bouche (zona buccal) ou les oreilles (zona auriculaire).

Le zona ophtalmique

Le zona ophtalmique se manifeste par des maux de tête violents et lancinants au niveau du front, de l’œil, de l'aile du nez et de la partie supérieure de la joue (un trajet innervé par l’une des branches du nerf trijumeau). Une fièvre et une sensation de malaise sont souvent associées. L’éruption cutanée caractéristique du zona apparaît généralement quelques jours plus tard à différents endroits du visage selon le nerf qui est atteint.

Le zona intercostal

On parle de zona intercostal lorsqu’un nerf situé au niveau de la colonne vertébrale est touché. Les symptômes surviennent alors du côté de la zone innervée. Il s’agit de la forme de zona la plus fréquente.

Le zona auriculaire

Le zona auriculaire se caractérise par l’atteinte d’une oreille. Il provoque une otalgie (douleur de l’oreille) et une sensibilité du visage voire une paralysie.

Quels sont les premiers signes du zona ?

Stress, boutons, démangeaisons, fatigue... Les symptômes de la maladie

Quelle que soit sa localisation, le zona se manifeste d’abord par une sensation de brûlure et de picotements. Quelques jours plus tard, l’éruption caractéristique du zona apparaît : il s’agit de petites vésicules remplies d’un liquide clair, localisées sur le trajet d’un nerf sensitif. "Ces vésicules sèchent et forment ensuite des croûtes qui finissent par tomber. Les douleurs deviennent parfois des séquelles très invalidantes : on parle d’algies post-zostériennes", ajoute le dermatologue.

Pourquoi le zona fait-il si mal ?

Les douleurs provoquées par le zona sont violentes et insoutenables. Elles s’apparentent à une sensation de brûlure ou de décharge électrique, la peau est très sensible au toucher. Le zona est très douloureux parce que le virus se développe au niveau des terminaisons nerveuses et qu’il détruit les nerfs, entraînant parfois des douleurs résiduelles permanentes extrêmement invalidantes après l’éruption cutanée. On parle alors de douleurs post-zostériennes, dont la prise en charge se révèle très compliquée. "C’est la raison pour laquelle il est recommandé aux personnes âgées de plus de 65 ans de se faire vacciner, excepté en cas d’immunosuppression", insiste le Dr Marc Perrussel.

Le zona est-il contagieux ?

Une personne infectée par le zona n’est pas contagieuse, sauf si elle se retrouve face à quelqu’un qui n’a jamais eu la varicelle. Dans ce cas-là, le sujet risque de contracter le virus VZV, qui est très contagieux, et de développer la varicelle. En revanche, il est impossible de s’autocontaminer d’une zone à une autre (par exemple, du thorax aux yeux).

Combien de temps dure-t-il ?

L’éruption cutanée caractéristique du zona disparaît généralement au bout de trois à quatre semaines. "La douleur, en revanche, est susceptible de persister bien plus longtemps. Il arrive même que certains patients gardent des séquelles, parfois invalidantes, toute leur vie", prévient le dermatologue.

Traitement : comment soulager et enlever le feu d'un zona ?

Pour soulager la douleur, le médecin prescrit des antalgiques simples comme le paracétamol associé à de la codéine.

Un antihistaminique peut compléter le traitement pour apaiser les démangeaisons.

Si cela ne suffit pas, des antalgiques plus puissants comme le tramadol ou un médicament qui agit sur les douleurs neuropathiques (clomipramine par exemple) pourront être proposés.

Attention, les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) représentent une contre-indication absolue en cas de zona car ils sont associés à un risque de complication infectieuse cutanée grave.

En parallèle, il est indispensable de nettoyer les lésions à l’eau et au savon surgras, puis d’appliquer un antiseptique local pour prévenir le risque de surinfection. On les laisse ensuite sécher à l'air libre.

En complément, plusieurs mesures simples se révèlent efficaces pour atténuer le feu d’un zona :

• Prendre des douches à l'eau tiède ;
• Appliquer des compresses froides ;
• Porter des vêtements amples pour éviter le frottement avec les lésions ;
• Ne pas toucher ni gratter les plaies ;
• Ne pas avoir recours à l’automédication qui pourrait aggraver la maladie ; n'utilisez pas de talc, crème, pommades (dont celles aux corticoïdes), gels et anesthésiques locaux;
• Se couper les ongles pour limiter le risque de surinfection ;
• Se reposer le plus possible.

En cas de forme grave de zona (atteinte de l'oeil ou paralysie faciale), un médicament antiviral par voie orale (Aciclovir ou Valacivlovir) doit être administré dans les 72 heures après le début de l'éruption, et pour une durée moyenne de 7 à 10 jours. "Pour prévenir les complications oculaires, les douleurs neuropathiques et la paralysie faciale, il est important de débuter le traitement le plus tôt possible, dès l'apparition des premiers symptômes", insiste le Dr Marc Perrussel.

Enfin, les douleurs neuropathiques chroniques dites "post-zostériennes" pourront être soulagées par diverses catégories de médicaments :

• Des antidépresseurs imipraminiques (amitriptylline, clomipramine, imipramine) ;
• Certains antiépileptiques (gabapentine, prégabaline, carbamazépine) ;
• Des anesthésiques locaux (emplâtres de lidocaïne).