Catherine Zeta-Jones : elle a été "accusée" du cancer de Michael Douglas

Sihem Boultif Journaliste santé

Souvenez vous : en 2010, Michael Douglas parle ouvertement du cancer qui le touche, un cancer de la gorge avancé, selon ses propos. En réalité, l’acteur est touché par un cancer de la langue, information qu’il a caché et qui ne sera révélée que trois ans plus tard, en 2013.

Un cancer de la langue causé par le HPV

Lorsque l’acteur revient sur sa maladie, il explique que le cancer de la langue est causé par un papillomavirus, contracté lors de certaines pratiques sexuelles, notamment le cunnilingus. "Ce cancer particulier est causé par le HPV qui provient en fait du cunnilingus. C’est une maladie sexuellement transmissible qui cause le cancer" indique-t-il alors. Parmi les autres facteurs de risques du cancer de la langue figurent aussi le tabac et l’alcool.

Cependant, ces déclarations ont suffi à rendre son épouse Catherine Zeta Jones, responsable de son cancer et ce que Michael Douglas regrettera. "J'ai tellement regretté tout l'embarras que cela a causé à Catherine et à sa famille" explique l’acteur quelques années plus tard. "J'essayais de faire une annonce de santé publique" se justifie-t-il, en attirant l’attention sur ce cancer émergent.

Est ce qu’un cancer ORL, causé par le HPV, peut être causé par son conjoint ?

Interrogé sur la question, le Pr Eric Caumes, infectiologue et auteur du livre "Sexe : les nouveaux dangers" aux éditions Bouquins, veut rappeler deux grands principes. "Du stade de l’infection au cancer, il s’écoule de nombreuses années, entre dix et vingt ans, en moyenne. Dans le cas de Michael Douglas, cela renvoie donc à toutes les partenaires qu’il a eu à ce moment- là et non pas particulièrement à Catherine Zeta Jones. Le second point important à souligner est que les porteurs de ce virus sont asymptomatiques, le plus souvent, ne se sachant ainsi même pas contaminées."

Est ce que le vaccin contre le papillomavirus est efficace ?

"Le vaccin a effectivement montré une bonne efficacité contre le cancer du col de l’utérus chez la femme. Par analogie, on estime qu’il est aussi efficace pour les cancers ORL ou de l’anus, par exemple qu’il peut aussi causer. Mais ce sont des cancers d’apparition d’emergence récente, on n’a donc pas eu le temps de prouver scientifiquement ces effets bénéfiques" estime l'infectiologue.

En France, la couverture vaccinale contre le HPV, avec un vaccin non obligatoire mais recommandé, reste faible : moins d’une jeune fille sur deux est complètement vaccinée en 2022 et moins de 10% des jeunes garçons.