Allergie de l'enfant : une prise en charge tardive et des risques trop souvent sous-estimés
Le dépistage des allergies respiratoires ou alimentaires chez l'enfant se produit en moyenne 7 ans après les premiers symptômes, déplore l'association "Asthme et allergies" qui publie une étude Ifop sur la perception des Français vis à vis des allergies de l'enfant à l'occasion de la journée Française de l'allergie qui aura lieu le 20 mars.
"La consultation d'un allergologue a lieu 7 ans en moyenne après l'apparition des premiers symptômes", alerte l'association "Asthme et allergies". Non dépistée et non traitée, l'allergie chez l'enfant peut mener à des infections et des complications graves comme la grippe, l'asthme sévère ou un choc anaphylactique dans le cas d'une allergie alimentaire, souligne l'étude. L'asthme est par exemple la cause la plus fréquente d'absentéisme scolaire et 80 % des asthmes sont allergiques.
Or, 87% des Français ne savent pas que l'allergie peut être diagnostiquée dès les premiers mois de l'enfant et qu'elle peut survenir tout au long de la vie (64%), selon l'étude. Globalement, "il faut se méfier de tout ce qui siffle ou tousse trop souvent" et consulter un allergologue pour faire des tests cutanés ou une prise de sang pour identifier l'origine de l'allergie, préconise l'association "Asthme et allergies" dans un communiqué.
En premier recours, les parents s'adressent à leur médecins traitants (62%) et aux médecins allergologues (56%) pour obtenir des informations et les aider traiter l'allergie de leur enfant. Au quotidien, les parents d'enfants allergiques affirment "ressentir de l'inquiétude (36%), le poids des contraintes d'organisation (23%) et un stress lié aux précautions à prendre (17%)".
Chez l'enfant, l'allergie la plus fréquente est l'eczéma atopique (15 à 20 %) suivis de la rhinite et la conjonctivite allergique (autour de 15 à 20 %), de l'asthme (7 à 10 %) et des allergies alimentaires (6,2% contre 2% chez l'adulte), selon les chiffres de l'association "Asthme et allergies".
Si les facteurs génétiques et environnementaux, y compris la pollution de l'air, sont déterminants dans la survenue des allergies en forte croissance, le risque héréditaire est sous-estimé, souligne l'étude. Avoir un parent allergique porte le risque de 30 à 50 % de le devenir et non à 21% comme estimés par les Français interrogés, et jusqu'à 80% si les deux parents le sont.
Dans un objectif de prévention et une meilleure prise en charge des enfants, l'association proposera un tchat le 20 mars destiné aux parents et internautes qui pourront poser leurs questions à des allergologues de 13h à 19h sur le site internet de l'association asthme-‐allergies.org ou le site du magazine scientifique Sciences et Avenir.
La 12ème journée Française de l'allergie se tiendra le 20 mars.