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  • Algues vertes : les agriculteurs en ligne de mire

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    Nouveau rebondissement dans le dossier des algues vertes qui empoisonnent le littoral breton : après la mise en cause de l'Etat par les associations, voilà maintenant que c'est l'Etat qui met directement en cause... les agriculteurs. Les quotidiens Le Télégramme et Ouest-France ont publié sur leur site internet une note confidentielle du préfet des Côtes d'Armor qui relie directement l'activité des agriculteurs au développement de ces algues polluantes.

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    Les agriculteurs responsables de la prolifération des algues vertes ? C'est du moins ce que laisse entendre une note confidentielle datant du 4 septembre et adressée au premier ministre, au ministre de l'Intérieur et à la secrétaire d'Etat à l'Ecologie. Dans cette note, le préfet des Côtes d'Armor, Jean-Louis Fargeas, constate que “la diminution visible et notable de ce phénomène (NDLR : les algues vertes) ne pourra passer que par un changement profond des pratiques agricoles sur les secteurs concernés, ce que la profession agricole n'est pas prête à accepter pour le moment“. Le préfet met donc directement en cause les agriculteurs, alors même que l'affaire des algues verts soulevait la responsabilité de l'Etat, accusé de laxisme selon les associations.

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    Rappel des faits : depuis une trentaine d'années, ces algues envahissent le littoral breton à la vitesse grand V. Les coupables ? Les nitrates, ces substances chimiques provenant des déjections des animaux d'élevage (porcs, volailles et bovins) et des engrais azotés épandus sur les champs. Les nitrates se retrouvent dans les cours d'eau, puis en mer où leur concentration élevée favorise la prolifération de ces algues.

    Or, ces algues dégagent de l'hydrogène sulfuré. Résultat, cet été, un cheval est mort intoxiqué et son cavalier a perdu connaissance, dans une zone proche de la plage de Saint-Michel-en Grève. C'est le signal qui a servi à alerter l'opinion publique sur ce grave phénomène qui, jusqu'à présent, ne concernait que les Bretons et les associations, Eaux et rivières de Bretagne en tête. Face à l'impuissance nationale, cette association avait saisi dans les années 1990 la Commission européenne pour l'alerter. D'ailleurs, la France a été plusieurs rappelée à l'ordre par cette Commission européenne car les niveaux des nitrates dans certains bassins bretons présentent des concentrations largement supérieures aux normes européennes (une situation constatée par Claire Grisez, en charge des questions sur l'eau au Mnistère de l'environnement, interrogée par Doctissimo). Bruxelles a même brandi la menace d'une forte amende pour finalement faire marche arrière. D'ailleurs, la note y fait référence : “afin d'éviter que l'Etat soit de nouveau mis en cause et pour obtenir des résultats en la matière, il importe néanmoins d'afficher une politique volontariste pérenne“ pour stabiliser ou limiter ce phénomène.

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    Enfin, le préfet souligne qu'“il s'agit de révolutionner sur ces secteurs (...) les pratiques agricoles et changer complètement le modèle économique existant“, ajoute cette note. “Cette évolution n'est pas envisageable pour le moment, le phénomène des algues vertes ne peut donc que perdurer“. Un aveu d'impuissance en somme...

    Notons qu'une mission interministérielle sur le sujet doit rendre ses conclusions sur le sujet en décembre.

    Yamina Saïdj

     

    Source : Note du préfet des Côtes d'Armor Photo : F. Lepage/Sipa


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